Démocrates ou républicains pour des marchés favorables?

Publié le 01/05/2024 à 14:06

Démocrates ou républicains pour des marchés favorables?

Publié le 01/05/2024 à 14:06

Par Pierre Lussier

(Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. La croyance populaire voudrait qu’une présidence républicaine, moins interventionniste et plus favorable aux marchés, soit associée à des rendements boursiers supérieurs à ceux des années de présidences démocrates. 

Mais en réalité… 

1. L’histoire a démontré le contraire. En moyenne, les rendements des actions (S&P 500) sous les présidences démocrates ont été supérieurs. En effet, depuis que les données sont disponibles, les actions, sous les présidences démocrates, ont généré un rendement moyen supérieur de 7 % à celui des présidences républicaines. Et ce, avec une volatilité moindre et une consistance (pourcentage des années avec un rendement positif) supérieures.

2. Par contre, les rendements des obligations (Treasuries 10 ans) — qui sont généralement perçues comme plus défensives —, sous les présidences républicaines, ont été supérieurs à ceux des présidences démocrates.

 

3. Si une période plus récente est considérée, les mêmes observations s’appliquent.

 

4. En ce qui concerne la performance économique, soit la croissance de l’économie réelle, les présidences démocrates ont vu l’économie croître à un rythme supérieur moyen de 2,6 % à celui des présidences républicaines depuis le début.

 

Il faut toutefois admettre que plus récemment, l’écart a été non-significatif.

 

Même si les «faits sont les faits», il demeure que certains bémols doivent être considérés quant à leur interprétation.

1. L’économie:

  • Les présidents n’ont qu’un certain pouvoir. Ils doivent composer avec le Sénat et la Chambre. Lors de certaines périodes, le trio est politiquement d’allégeance non homogène.

  • Et si un effet « politique » se produit, par exemple, les entreprises qui voient d’un bon œil l’atmosphère à venir sous telle présidence, ce qui les fait investir davantage, c’est un effet dit retardé, puisque ces investissements prennent un certain temps à affecter la croissance.

  • La Réserve fédérale américaine (Fed) est l’institution qui a le plus d’effet sur l’activité économique. La présidence du pays n’y peut rien lorsqu’elle met en place sa politique monétaire. Par exemple, en mars 2022, lorsque la Fed a commencé à hausser son taux directeur pour combattre l’inflation, le président démocrate Joe Biden ne pouvait rien faire.

2. Les marchés:

  • Lorsque le président démocrate Bill Clinton a pris possession de la Maison-Blanche le 20 janvier 2009, le marché boursier avait déjà perdu 47 % et le creux fût atteint en mars. Doit-on lui créditer la reprise?

  • Les mesures d’évaluation. En 1974, sous la présidence républicaine de Gerald Ford, après que les actions aient sousperformé les obligations de 40 %, l’écart des rendements (1) actions moins obligations a atteint un sommet à + 6,4 %, ce qui rendait les actions très attrayantes. La forte hausse de la performance relative des actions/obligations qui a suivi est difficilement attribuable à la présidence républicaine. 

(1) Modèle de la Fed: (bénéfices/cours du S&P500) moins le taux d’intérêt des obligations gouvernementales Treasuries 10 ans)

Réserve importante: ces observations ont été faites sur des données historiques qui ne sont pas garantes du futur.

Sources des données: BEA. Bloomberg. Standard & Poor's (S&P Global Ratings)

 

 

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