L'heure est à la construction économique

Publié le 28/02/2009 à 00:00

L'heure est à la construction économique

Publié le 28/02/2009 à 00:00

Le temps des palaces est révolu. Ce sont les constructeurs de maisons s'adressant à la masse qui tireront le mieux leur épingle du jeu.

C'est du moins ce que croit Gilles Ouellet, spécialiste en marketing immobilier. "On assiste à un effondrement du marché haut de gamme. Les charpentiers, plombiers et autres sous-traitants qui travaillaient à la construction de ces maisons cognent aux portes des constructeurs de maisons bas de gamme", précise-t-il.

M. Ouellet estime que les habitations qui auront la cote seront plus petites et bâties sur des terrains aux dimensions modestes. Ce seront des maisons en rangée ou jumelées et, bien sûr, des copropriétés, vendues sous la barre des 200 000 $. "Les gens adapteront leurs nouvelles maisons aux conditions économiques", corrobore Esther Falardeau, économiste principale à l'Association provinciale des constructeurs d'habitations du Québec.

Les récentes données concernant Laval leur donnent raison. Pour la deuxième année consécutive, la construction de condos explose. Le nombre d'unités bâties est en hausse de 156 % en 2008 par rapport à l'année précédente, tandis que le nombre de mises en chantier de maisons unifamiliales a reculé de 17 %.

Par ailleurs, la construction de logements collectifs, notamment les résidences pour personnes âgés, connaîtra une baisse étant donné la saturation de ce marché, sauf à Saguenay et à Trois-Rivières, d'après les données de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) pour 2009.

Qualité à bas prix

Ainsi, les constructeurs résidentiels comme Samcon et L'Immobilière montérégienne IMR feront meilleure figure dans le contexte économique difficile, selon M. Ouellet. Alors que Samcon construit des copropriétés à prix abordables, L'Immobilière montérégienne fait dans le multirésidentiel de masse. Ses demeures (condos et maisons de ville surtout) se vendent entre 125 000 $ et 200 000 $.

Pour l'instant, le volume de ventes de L'Immobilière montérégienne a pourtant diminué sensiblement depuis le début de la crise. "Les affaires ont ralenti un peu. C'est plus difficile de faire garantir des emprunts en raison du resserrement du crédit et de la disponibilité réduite des fonds, indique Patrice Saint-Pierre, propriétaire et cofondateur de l'entreprise. Ce sont les banques qui contrôlent la valve", admet-il.

Dans l'Outaouais, ce sont également les maisons de ville, les semi-détachés et les condos qui attireront la clientèle, alors que l'unifamiliale de luxe connaîtra un ralentissement, d'après Gilles Desjardins, président et fondateur de Brigil Construction. "Les gens vont acheter de plus petites habitations, quitte à en racheter de plus grosses dans cinq ou six ans", dit-il.

En raison de l'incertitude, Brigil n'a cependant pas haussé le prix de ses unités depuis trois mois, alors qu'elle les augmente habituellement de 0,5 % par mois pour tenir compte de l'inflation. Mais la rareté des terrains et l'embauche de fonctionnaires fédéraux pour remplacer les baby-boomers permet à M. Desjardins d'envisager l'avenir avec optimisme.

dossiers@transcontinental.ca

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