Lorsqu'un fondateur «vend»...

Publié le 10/08/2010 à 14:40, mis à jour le 10/08/2010 à 15:09

Lorsqu'un fondateur «vend»...

Publié le 10/08/2010 à 14:40, mis à jour le 10/08/2010 à 15:09

Photo: LesAffaires.com

Blogue. Ce matin, Rémi Marcoux, le fondateur de Transcontinental, a annoncé la monétisation d’environ 30 % de ses actions.

Plusieurs investisseurs ont tendance à interpréter ce genre de transactions comme un très mauvais signe pour le titre. Ils se disent que comme le président vend de ses actions, c’est signe que c’est le temps de vendre aussi.

La réalité est plus complexe.

Personnellement, je place ce genre de transaction dans la même catégorie qu’une vente d’initiés. Elle ne veut pas dire grand chose.

Plus: Rémi Marcoux monétise 30% de ses actions de Transcontinental

Pour mieux comprendre, il faut se mettre dans la peau d’un fondateur comme M. Marcoux. Il a bâti un empire dans le secteur de l’imprimerie et l’édition (Transcontinental possède le journal Les Affaires). À 70 ans, même s’il croit encore à sa société, il doit penser à planifier sa succession et voir à long terme.

On peut présumer que les 13,2 millions d’actions de Transcontinental sont son principal actif, et de loin. Ce qui est toujours le cas pour les fondateurs d’entreprises en Bourse.

À la fermeture hier, ces actions valaient environ 185 M$. C’est beaucoup d’argent et cela doit vous faire rêver. Mais n’oubliez pas les contraintes que cela implique.

M. Marcoux en tant que président exécutif du conseil et initié, ne peut pas vendre quand il le veut. Il doit tenir compte de plusieurs facteurs comme les dates de publication des résultats, les réactions possibles des investisseurs institutionnels, etc.

Ce qui n’est pas nécessairement rassurant quand on a plus de 90 % de son patrimoine dans un seul titre.

En monétisant 30 % de ses actions, dans une transaction lui permettant de conserver ses droits de vote, M. Marcoux diminue considérablement son risque en diversifiant son portefeuille. Il encaisse plus de 50 M$ qu’il pourra investir dans d’autres titres.

Ce faisant, Transcontinental représentera encore plus de 60 % de son patrimoine (ce qui est loin d’être signe de non confiance), mais il pourra diversifier le reste pour sa famille et lui. Ce qui fait bien du sens.

Remarquez qu’il n’est pas plus riche qu’avant. Il a seulement transféré son avoir d’un actif vers un autre.

Tout cela pour dire que l’investisseur ne peut pas en conclure grand chose.

Bernard Mooney

P.S. En mai 2008, les dirigeants du Groupe CGI ont monétisé 30 % de leurs actions alors que le titre était à ce moment à 11$. Or, le titre est maintenant à 14,75$. L’investisseur qui aurait vendu sur la base de cette monétisation aurait pris une mauvaise décision. BM

 

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