Les banques ne sont peut-être pas coupables après tout!

Publié le 16/12/2010 à 19:34, mis à jour le 16/12/2010 à 19:46

Les banques ne sont peut-être pas coupables après tout!

Publié le 16/12/2010 à 19:34, mis à jour le 16/12/2010 à 19:46

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''Les banques auraient dû agir de façon responsable!'' Voilà une réaction typique face aux déboires de la crise aux États-Unis. Si les banques avaient agi avec prudence, la crise financière aurait été évitée! C'est vrai, il serait difficile de le nier. Sans prêts, on peut difficilement imaginer une crise hypothécaire. Cependant, doit-on vraiment s'attendre à ce que les banques s'acquittent de cette mission empreinte de sagesse, qui consiste à éviter que les ménages s'endettent?

Le président de la Banque du Canada, Mark Carney, se dit préoccupé par la situation financière de nos ménages. Il incite les consommateurs à user de prudence. Et il aimerait très certainement que les banques canadiennes resserrent les condition du crédit. Mais le chef de la direction de la banque TD, Ed Clark, offre une explication très intéressante dans l'article qui suit (sur le site Lesaffaires.com) :

http://www.lesaffaires.com/bourse/nouvelles-economiques/endettement-des-menages--au-gouvernement-dintervenir-dit-le-pdg-de-la-td/521638 

Voici l'extrait que nous voulons souligner :

Si M. Clark reconnaît que la situation est préoccupante, il rappelle qu’aucune banque ne voudra être la première à resserrer les conditions d’emprunt. «Si nous disons : «Regardez, nous sommes des héros qui sauverons le Canada de lui-même en imposant de nouvelles conditions à l’emprunt» les quatre autres plus grandes banques vont se servir. »

N'est-ce pas là une explication évidente? Peut-on blâmer un dirigeant de ne pas laisser des parts de marché à ses concurrents? S'il le faisait, qu'en penseraient les actionnaires? Que feraient les gestionnaires de fonds de pension qui détiennent le titre de sa banque en portefeuille?

À la place, M. Clark suggère quelques modifications aux lois. Quand on y réfléchit, à quoi servent ces lois si elles ne peuvent prévenir les abus? Est-il logique qu'un gouvernement encourage l'emprunt par le biais de la SCHL (Société Canadienne d'Hypothèque et de Logement), et que de l'autre côté il ''suggère'' aux bénéficiaires de cette loi d'être plus prudents?

Bref, les États-Unis ont connu une situation tout à fait similaire, avec Fannie Mae et Freddie Mac (un peu les équivalents de la SCHL, mais version américaine). Nous croyons donc que nous ne devrions pas blâmer les banques. Du moins, elles ne sont pas les principales responsables de la crise comme le laissent croire certains analystes.

P.S.: comme disait un de nos lecteurs sur notre blogue précédent, nous devrions peut-être procéder à l'abolition de la SCHL!

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