Les trois chercheurs ont commencé par analyser ce qui nous poussait, en général, à faire preuve de charité, et en particulier à faire un don à un organisme de bienfaisance. Ils ont en trouvé trois :
> Motivation intrinsèque. Nous faisons du bien par pur altruisme.
> Motivation extrinsèque. Nous sommes motivés par le fait de bénéficier nous aussi du geste effectué en faveur d’autrui (remboursement d’impôt, par exemple).
> Motivation d’image. Nous agissons bien parce que cela va donner une belle image de nous auprès des autres.
Bien entendu, une ou plusieurs de ces raisons peuvent jouer a priori dans notre motivation profonde à faire preuve de charité. Ça semble dépendre des cas. De fait, si certains ne donnent de l’argent à un organisme que parce que ce geste va rester anonyme, d’autres vont tout faire pour que leurs proches sachent qu’ils contribuent à la lutte contre le cancer du sein ou de la prostate, et sont bien contents par la même occasion de récupérer l’argent versé au moment de déclarer leurs revenus…
Mais voilà, cette vision colle-t-elle à la réalité? Ces trois types de motivation interviennent-ils réellement lorsque nous nous montrons charitables? Et si oui, comment? Bref, les trois chercheurs en sont venus à se demander : «Écoutons-nous véritablement notre cœur, ou bien agissons-nous de la sorte pour une raison mystérieuse, et peut-être moins reluisante?»
Pour le découvrir, ils ont procédé en deux temps : une expérience en laboratoire et une autre sur le terrain. Dans la première, ils ont demandé à 161 étudiants de Princeton (Etats-Unis) de participer à une expérience liée à la charité, dénommée Click for charity. Ceux-ci étaient placés devant un ordinateur et devaient choisir de donner, ou pas, à ce qui leur était proposé. Tous n’avaient pas les mêmes données de départ pour faire leur choix :