BLOGUE. Le procès pour présentation de comptes inexacts et diffusion d'informations trompeuses de Jean-Marie Messier, ancien PDG de Vivendi, s’est ouvert ce matin à Paris sous l’observation du gratin du monde des affaires. Jean-Marie Messier, mieux connu sous l’acronyme J6M (Jean-Marie Messier, Moi-Même Maître du Monde) est le symbole de tout de qui a mal tourné dans le monde du capitalisme à la française au début des années 2000. Pour fins de référence, rappelons que J6M avait été l’architecte de la fusion de Vivendi (ancienne Générale des Eaux), de Seagram et d’Universal. Cette fusion avait été réalisée en vue de contrer celle de Time-Warner et AOL qui devenait alors le géant mondial du monde numérique.
Bien qu’intéressant au point de vue juridique du droit des actionnaires, le procès de J6M sera avant tout passionnant à suivre parce qu’il sera celui du sauvage capitalisme non-éthique européen du début des années 2000; il sera le procès de l’avarice, de la cupidité et de la non-imputabilité de l’accusé et de ses co-accusés (parmi lesquels figure Edward Bronfman).
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Et puis, bien que ces éléments ne puissent être pris en compte, le procès de J6M survient dans notre monde post-crise financière où le capitalisme moral est dit de bon ton.
Le procès de J6M nous apprendra sûrement des leçons que nous connaissions déjà : les dirigeants avaient perdu de vue leur métier original; les dirigeants avaient aussi perdu de vue les valeurs et le sens qui animaient leur société à l’origine. Nous apprendrons aussi que J6M, dans un effort d’inscrire son nom de manière durable dans l’histoire du monde a été imprudent avec l’argent des autres mais qu’il a cependant été suffisamment prudent pour se prévoir un parachute en or massif.
Comme quoi ce n’est pas nouveau que certains patrons sont incompétents dans la gestion de leur organisation tout en étant excellents dans la négociation de leur contrat d’embauche.
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