Bourse: partez à la pêche aux aubaines !

Publié le 05/06/2010 à 15:00

Bourse: partez à la pêche aux aubaines !

Publié le 05/06/2010 à 15:00

Des silos de Viterra à Vancouver, en Colombie-Britannique. Photo: Bloomberg.

La crise financière européenne a déboussolé les marchés boursiers depuis le début de mai. À Toronto par exemple, l'indice S&P/TSX a chuté de 5 % entre son sommet du 26 avril et le 28 mai.

Les investisseurs, qui voient à nouveau leur portefeuille sombrer dans le rouge, ont au moins une consolation : des titres de qualité sont soudainement sous-évalués et peuvent être repêchés à prix d'aubaine.

Voici six titres repérés par quatre experts qui vous invitent à ne pas les laisser passer à travers les mailles du filet.

1 Viterra

Viterra, de Regina, en Saskatchewan, est une des plus importantes sociétés agroalimentaires au Canada. L'entreprise, qui produit diverses céréales comme le blé, l'orge et l'avoine, a réalisé l'an dernier des revenus de 6,6 milliards de dollars (G$) dans 50 pays.

Le titre de Viterra a toutefois chuté de 8,48 à 7,64 $ entre son sommet d'avril et le 28 mai, un recul de près de 10 %.

«Au cours actuel, le titre se négocie à seulement 7 fois les flux de trésorerie attendus en 2011 par les analystes, et à 11 fois le bénéfice par action», souligne Michael Simpson, gestionnaire chez Sentry Select.

Outre la baisse généralisée des marchés, deux autres événements ont nui à tort au titre, croit M. Simpson. Les investisseurs n'ont pas apprécié l'annonce, en avril, de la vente de sa participation de 50 % dans Australian Bulk Alliance à une filiale de l'entreprise japonaise Sumitomo. Par ailleurs, «plusieurs pensent que l'arrivée sur le marché de blé moins cher, en provenance de la mer Noire et de la Chine, nuira à la rentabilité de l'entreprise», dit Michael Simpson.

Il y a pourtant de bonnes nouvelles, souligne le gestionnaire. Il cite l'annonce, en avril, de l'investissement de 25 millions de dollars (M$) dans une coentreprise en Chine, en partenariat avec le Groupe Guangxi Beibu Gulf International, pour construire une usine de transformation du canola, et l'annonce en mai de l'acquisition de Dakota Growers Pasta, un important producteur et négociant de pâtes alimentaires sèches en Amérique du Nord.

2 Red Back Mining

L'action de la société aurifère Red Back Mining, de Vancouver, est tombée à 23 $ en mai, alors que le titre s'échangeait à un cours de 28 $ à la fin d'avril.

Steve Belisle, analyste chez Investissements Standard Life, pense que la chute du cours est liée à l'annonce de résultats moins reluisants que prévu. Le bénéfice par action du premier trimestre, publié le 3 mai dernier, a atteint 0,15 $, soit légèrement au-dessous du consensus des analystes (0,18 $). «Cette contre-performance est liée à des délais de livraison et à des problèmes d'approvisionnement en eau», précise M. Belisle.

«Mais en pénalisant Red Back Mining, le marché oublie qu'elle a deux projets intéressants en Afrique qui lui permettront d'augmenter sa production de 60 % au cours des prochaines années», poursuit-il.

De plus, l'entreprise affiche un bon bilan : elle n'est pas endettée et dispose de 161 M$ dans ses coffres.

Autre point positif : elle attend des résultats de forage qui pourraient accroître ses réserves prouvées.

Cette année, Red Back Mining prévoit produire entre 485 000 et 525 000 onces d'or, pour un coût estimé de 390 à 420 $ US l'once. «Sa rentabilité est donc excellente, puisque l'or vaut environ 1 200 $ US l'once actuellement», explique M. Belisle.

3 Canadien Pacifique

L'action de Canadien Pacifique a dépassé 60 $ à la fin d'avril. Elle a perdu jusqu'à 10 % au début de mai, et était encore en recul de 5 % au 28 mai.

«Ce repli s'est produit malgré l'annonce de résultats supérieurs aux attentes», note Steve Belisle, d'Investissements Standard Life. Au premier trimestre 2010, le bénéfice net du transporteur ferroviaire s'est établi à 100 M$, en hausse de 74 % par rapport à la période correspondante en 2009. Le bénéfice dilué par action, quant à lui, a augmenté pour s'établir à 0,59 $, par rapport à 0,36 $ un an plus tôt.

«Ces résultats reflètent grandement l'embellie économique, note M. Belisle. Car dès que le volume d'affaires augmente, les marges du transporteur s'améliorent.»

Selon l'analyste, les craintes des investisseurs sont illogiques. Les dirigeants viennent d'augmenter le dividende de 9 % et de hausser leurs prévisions pour l'exercice 2010. Ils ont aussi annoncé l'embauche de personnel, des initiatives qui montrent leur optimisme.

«L'action se négocie actuellement à 15 fois le bénéfice de 2010, souligne Steve Belisle. Mais le ratio est habituellement à 16 au début des reprises économiques.»

4 Northland Power Income Fund

Le cours du titre de Northland Power Income Fund se négocie à environ 13 $ actuellement, par rapport à 14 $ à la fin d'avril. La faiblesse du titre de la fiducie de revenu s'expliquerait surtout par l'inquiétude des investisseurs face à la crise financière en Europe.

«Depuis le regroupement avec Northland Power, le 16 juillet 2009, la torontoise possède une participation dans 10 projets énergétiques - centrales électriques et parcs éoliens -, qui représentent une capacité de production de plus de 1 100 mégawatts», souligne Hubert Marleau, président de la firme de gestion de portefeuilles Palos Capital, de Montréal.

Cette énergie est vendue aux gouvernements et organismes publics qui, confrontés aux coûts importants liés à la construction de centrales, se tournent de plus en plus vers le secteur privé pour assurer leur approvisionnement énergétique.

«Northland est une société très dynamique, dit M. Marleau. Les dirigeants ont un programme d'investissement ambitieux. Au cours des six prochaines années, ils devraient investir 600 M$ et accroître considérablement la production d'énergie.»

Ces investissements permettront aussi à Northland de réduire sa facture fiscale, puisque la dépréciation des immobilisations viendra réduire le bénéfice imposable de l'entreprise. «L'entreprise annulera ainsi l'effet de l'entrée en vigueur, en 2011, des mesures fiscales sur les distributions versées par les fiducies», dit M. Marleau. Rappelons qu'à compter de l'an prochain, les fiducies de revenu non immobilières seront imposées comme les sociétés par action.

5 IESI-BFC

Même si le titre poursuit sa poussée haussière, il a décroché subitement de son sommet de 21,13 $ le 6 mai dernier pour descendre jusqu'à 19,90 $ le 21 mai.

Spécialisée dans la gestion de déchets, IESI-BFC sert 1,8 million de clients commerciaux, industriels et résidentiels dans cinq provinces canadiennes et 10 États américains. Ses revenus ont dépassé le milliard de dollars américains en 2009.

«Son chiffre d'affaires augmentera de 40 % quand elle aura terminé l'achat de Waste Services. Elle deviendra alors le troisième acteur en importance dans le secteur des déchets solides en Amérique du Nord», dit Hubert Marleau, de Palos Capital.

Cette transaction devrait aussi augmenter la marge bénéficiaire de IESI-BFC. Au premier trimestre de 2010, l'entreprise a augmenté ses revenus de 17,9 %, grâce entre autres à la hausse de 9 % des déchets traités et de 3 % des prix. Le bénéfice par action dilué est ainsi passé de 0,14 à 0,20 $.

«La croissance de ses revenus avant intérêts, impôts, dotations aux amortissements et provisions (EDITBA) sur la période s'est établie à 12 %, par rapport à 5 % pour ses concurrents», précise M. Marleau.

Selon lui, l'action de BFI s'échange à escompte par rapport à celle de ses concurrents, alors qu'elle mérite une prime.

6 Easyhome

L'action d'Easyhome se négocie à environ 9 $, soit près de son sommet de 9,68 $ atteint le 3 mai dernier. Toutefois, elle est descendue jusqu'à 8,50 $ au cours du récent tumulte boursier.

Cette entreprise d'Edmonton oeuvre dans un secteur hors de l'ordinaire qui lui a rapporté des revenus de 173,7 M$ l'an dernier : la location de mobilier, d'appareils électroménagers et de produits électroniques aux ménages à revenu modeste ou aux prises avec un mauvais dossier de crédit.

Easyhome est la principale société de location de marchandises au Canada (70 % du marché) et la troisième en importance en Amérique du Nord.

«Ses dirigeants détiennent 30 % des actions en circulation, ce qui permet de croire que la direction est soucieuse des intérêts des actionnaires», explique Sebastian van Berkom, président de Van Berkom et associés.

Cependant, le marché est peu liquide, d'autant plus que plusieurs investisseurs importants détiennent des blocs d'actions.

Au premier trimestre de 2010, les activités d'Easyhome ont généré un flux de trésorerie disponible de 4 M$, même si 2,8 M$ ont été alloués à la bonification du portefeuille de prêts. Ces liquidités ont permis à l'entreprise de réduire son endettement de 1,8 M$, soit 6 %, d'investir 1,4 M$ dans des dépenses en capital et de verser 0,9 M$ en dividendes aux actionnaires.

«Je m'attends à ce que l'action se négocie à environ 15 $ d'ici deux ans, car la crise financière a accru le nombre de personnes qui ont de la difficulté à obtenir du crédit. De plus, l'entreprise est bien gérée», indique Sebastian van Berkom.

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