Douze titres pour faire voyager vos placements

Publié le 14/06/2010 à 10:11

Douze titres pour faire voyager vos placements

Publié le 14/06/2010 à 10:11

Par Dominique Beauchamp

Photo: Bloomberg.

L'été hâtif vous fait rêver de prendre le large. Pourquoi ne pas profiter de cet état d'esprit pour faire aussi voyager vos placements ?

Le moment est propice, car l'investisseur canadien dispose d'un pouvoir d'achat accru à l'étranger grâce à la force du huard. De plus, il est sage d'élargir ses horizons, car la Bourse de Toronto pourrait s'essouffler, après avoir grimpé de 37 % depuis la fin de 1999.

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" Sans vouloir prédire ce que la prochaine décennie nous réserve, l'occasion est bonne d'exploiter la valeur de notre monnaie pour diversifier ses placements dans des entreprises étrangères de calibre mondial et pallier la concentration de la Bourse canadienne ", explique Heather Peirce, cogestionnaire du Fonds Trimark.

Dans un grand voyage autour du monde, quatre gestionnaires chevronnés de portefeuilles d'actions internationales nous dévoilent leurs meilleures suggestions de placement. Le résultat : 12 entreprises d'Europe, d'Asie et des États-Unis, parfois méconnues, qui vous aideront à diversifier votre portefeuille.

Europe

NESTLÉ

Une bonne recette pour s'enrichir à long terme

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

165 G$ US / 3,0 % / 16,5

(NY, ADR, NSRGF; Suisse, NESN.VX)

Nestlé est une de ces rares entreprises dont les activités sont vraiment mondiales et peu complexes, qui est bien gérée, et qui redistribue son bénéfice en versant des dividendes croissants et en rachetant ses actions.

" La valeur de ses marques, son pouvoir d'imposer ses prix et ses revenus en devises multiples font de Nestlé un choix judicieux dans la conjoncture actuelle ", dit David Winters, président de Wintergreen Advisers,

de Milwaukee, et gestionnaire du Fonds Renaissance Marchés mondiaux.

Bien connue pour ses aliments pour bébés Gerber, son eau Perrier, ses repas surgelés Stouffer's, son café Nescafé et ses tablettes de chocolat Kit Kat, Nestlé compte 30 marques qui affichent chacune des ventes annuelles de 1 milliard de dollars américains (G$ US).

L'entreprise suisse gère particulièrement bien son capital. Elle vient de terminer la vente de sa filiale de produits ophtalmologiques Alcon à Novartis, pour 30 G$ US. Cet argent lui a permis de racheter pour 10 G$ US de ses actions, d'acquérir la division des pizzas surgelées de Kraft pour 2,2 G$ US et de devenir ainsi numéro un de ce marché aux États-Unis, et de rembourser des dettes.

SYNTHES

Un fournisseur médical qui se démarque

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

12 G$ US / 1,1 % / 13,4

(Suisse, SYST.VTX)

Établi à Solothurn, en Suisse, le spécialiste mondial des implants orthopédiques est géré rigoureusement par le chef de la direction Michel Orsinger. À preuve, Synthes a affiché l'an dernier une hausse de 6,3 % de ses revenus, de 12,6 % de son bénéfice et de 49 % de ses flux de trésorerie. De plus, l'entreprise a augmenté son dividende de 23 %, en mai.

" Synthes croît plus vite que son industrie, bien qu'elle occupe déjà la moitié du marché des plaques et des vis pour les chirurgies de la colonne vertébrale ", précise Heather Peirce, cogestionnaire du Fonds Trimark.

Le fondateur, Hansjorg Wyss, 73 ans, possède encore 50 % des actions et veille au grain. L'entreprise n'est pas endettée et dispose d'une encaisse de 1,4 G$ US, qui équivaut à 10 % de sa valeur boursière.

La concurrence accrue d'autres fournisseurs fait baisser les prix de vente de certains produits, reconnaît Mme Peirce. Cependant, l'élargissement de la couverture du régime d'assurance-maladie aux États-Unis et la croissance de 10 % de ses revenus en Asie-Pacifique l'aideront à prospérer pendant longtemps.

INVESTOR AB

Le portefeuille de la prestigieuse famille Wallenberg

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

109 G$ US / 3,5 % / 2,3

(NY, ADR, IVSBY; Stockholm, INVEB.SS)

Le conglomérat Investor AB est en quelque sorte le Power Corp. de la Suède, mais offre une plus grande diversification.

La société de portefeuille de la famille Wallenberg a l'allure d'un fonds commun du Who's Who européen. Ses principaux placements sont, dans l'ordre, les sociétés industrielles ABB et Atlas Copco, la banque suédoise SEB, la pharmaceutique AstraZeneca, l'équipementier Ericsson, le fabricant d'aspirateurs Electrolux et le constructeur automobile Saab.

" La famille Wallenberg a la réputation d'investir dans des entreprises au moment opportun. Elle joue un rôle actif pour aiguiller la stratégie de ses entreprises et les mettre en valeur ", dit Ian Lapey, gestionnaire de portefeuilles chez Third Avenue Management.

Investor AB conserve toujours des munitions pour saisir des occasions.

" Selon nous, le titre d'Investor AB se négocie à un cours qui sous-estime de 30 % la valeur de ses actifs ", précise M. Lapey.

TELEFONICA

Le fournisseur télécom à petit prix du monde hispanique

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

82 G$ US / 7,5 % / 8,6

(NY, ADR, TEF; Espagne, TEF.SM)

La crise européenne n'a pas empêché la société de télécommunications espagnole de faire croître son bénéfi ce de 4 à 5 % par an et de maintenir son dividende, souligne Tony Cousins, cochef des investissements chez Pyrford International, un gestionnaire londonien de portefeuilles institutionnels qui appartient à la Banque de Montréal.

En revanche, la crise a diminué l'évaluation boursière du titre de Telefonica à moins de 9 fois son bénéfice, et a fait grimper le rendement de son dividende à 8,6 %.

M. Cousins prévoit que les gouvernements européens encourageront les fournisseurs de télécommunication à investir dans leur réseau au cours des prochaines années, afin d'offrir le téléchargement à haute vitesse de vidéos. L'ajout de ce service deviendra un avantage concurrentiel face aux entreprises

de câblodistribution et fidélisera les clients, dit M. Cousins.

Telefonica s'appuie sur ses solides assises financières en Espagne, où elle réalise encore 40 % de son bénéfice d'exploitation, pour assurer sa croissance en Amérique du Sud et en Europe de l'Est. L'entreprise vient d'offrir 7 G$ US à son partenaire Portugal Telecom pour acquérir sa part dans le premier fournisseur sans fil au Brésil, Vivo Participacoes, afin de le fusionner avec son fournisseur de télécommunications filaires Telecomunicacoes Sao Paulo.

Asie

HENDERSON LAND DEVELOPMENT

Un propriétaire immobilier sous-évalué

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

12,4 G$ US / 2,2 % / 16,9

(Hong-Kong, 12.PK)

Riche en actif, peu endetté, sous-évalué en Bourse, le promoteur immobilier Henderson Land Development, de Hong-Kong, est le placement principal du Fonds AIC ciblé universel, car il répond à tous les critères de son gestionnaire, Ian Lapey, de Third Avenue Management, de New York.

" Henderson est bien gérée, montre un bilan sain et possède des millions de pieds carrés de terres agricoles à Hong-Kong et d'autres terrains en Chine qui accueilleront éventuellement des projets résidentiels ", dit M. Lapey.

Le président de Henderson, Li Shau-Kee, possède 54 % des actions, de sorte que les actionnaires sont sûrs qu'il veillera à leurs intérêts. Les immeubles de Henderson sont de qualité et sont occupés à 97 %; ils génèrent des revenus de location réguliers et croissants, souligne M. Lapey.

L'entreprise possède 39 % de Hong Kong & China Gas, l'unique fournisseur de gaz naturel de Hong-Kong, qui lui procure des dividendes solides. Ce placement représente 45 % de la valeur boursière de Henderson.

Le cours de l'action est de 14 % inférieure à la valeur comptable du promoteur immobilier, et de 26 % inférieure à la valeur nette de tous ses actifs, estime M. Lapey.

JARDINE MATHESON

Un investisseur privilégié en Asie depuis 178 ans

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

23,7 G$ US / 2,4 % / 8,2

(Singapour, JM.SP)

Créée en 1832 en Chine, la société de portefeuille est toujours con trôlée par les descendants de ses fondateurs, le Britannique William Jardine et l'Écossais James Matheson.

L'entreprise tire la majorité de ses revenus de placements dans l'immobilier, l'hôtellerie, la finance, l'épicerie, la construction et l'automobile. Ses trois placements principaux sont des entreprises inscrites en Bourse : Hong Kong Land, le plus important propriétaire immobilier du quartier des affaires de Hong-Kong, le conglomérat indonésien Astra International, qui chapeaute 154 entreprises, et Dairy Farm International Holdings, qui exploite 5 000 super marchés en Asie.

" Jardine Matheson se

compare à un bon intendant d'actif. Il achète des entreprises et puise dans ses ressources financières pour les aider à croître ", explique David Winters, président de

Wintergreen Advisers.

La société peut procurer un rendement annuel de 10 à 12 %, y compris un dividende de 3 %. Au cours actuel, l'action est inférieure de 30 % à la valeur de l'actif, précise M. Winters.

GENTING BERHAD

Le conglomérat malais veut se hisser parmi les grands du jeu

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

7,5 G$ US / 1 % / 16,2

(Kuala Lumpur, GENT.MK)

Pour les épargnants audacieux et patients, le

titre du conglomérat malais est attrayant, car il souffre du désintérêt des investisseurs à l'égard de l'industrie du jeu et de la Malaisie depuis la crise de crédit, dit David Winters. Genting Berhad veut devenir un des trois plus grands exploitants de casinos du monde.

Son empire s'étend même aux casinos de Grande-Bretagne. " Avec son encaisse de 4 G$ US, l'entreprise a le meilleur bilan de son industrie ", note M. Winters.

Ses casinos de Malaisie et de Singapour bénéficient de la popularité croissante du jeu en Asie du Sud-Est et de l'accroissement du niveau de vie de la population de la région.

Genting Berhad possède des complexes hôteliers, des parcs d'attraction, des plantations d'huile de palme, des producteurs d'électricité et de pétrole, en Chine, en Inde, en Malaisie, en Indonésie et aux Philippines.

Ce genre de titre nécessite un horizon à long terme, puisque les rendements viendront de l'appréciation de l'action. L'entreprise verse un dividende à l'occasion. La famille fondatrice possède encore le tiers des actions.

VTECH

Le fabricant de la console de jeu V.Smile a les reins solides

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

2,3 G$ US / 6,0 % / 13,9

(NY, ADR, VTKHY ; HongKong, 303.HK)

Dans la conjoncture actuelle, ce conglomérat plaît à Tony Cousins, de Pyrford International. " Établie aux Bermudes mais inscrite à la Bourse de Hong-Kong, VTech n'est pas endettée et dispose de liquidités de 1 $ US par action ", dit M. Cousins.

VTech compte deux divisions principales. Son fabricant de téléphones résidentiels sans fil lui fournit la moitié de ses revenus et lui procure les flux de trésorerie qui financent son dividende. Il gagne des parts de marché, notamment dans les pays émergents.

Sa filiale de jouets électroniques éducatifs, qui a concu la console d'apprentissage V.Smile, dégage des marges bénéfi ciaires plus élevées et offre de meilleure perspectives de croissance à long terme.

Le titre de VTech est sous-évalué pour une entreprise qui dégage un rendement de l'avoir des actionnaires de 30 %, dit M. Cousins. À long terme, ce dernier s'attend à ce que l'action procure un rendement total de 10 à 12 % par an, soit une croissance annuelle de 5 à 6 % du bénéfice, auquel s'ajoute le dividende de 5,7 % (pour les actions ordinaires négociées à Hong-Kong). Le rendement de dividende de ses certificats de propriété de titres étrangers (American Depositary Receipt, ou ADR) s'établit plutôt à 3,3 %.

PLUS EXPRESSWAYS

Un exploitant d'autoroutes à péage en Malaisie

Valeur boursière¹ / Rend. de dividende² / Ratio cours bénéfice prévu¹

4,8 G$ US / 4,9 % / 13,5

(Kuala Lumpur, PLUS.MK)

Plus Expressways exploite 60 % des auto routes à péage en Malaisie. Son titre est un moyen de profiter de la croissance de ce pays d'Asie, tout en recevant des dividendes, explique M. Cousins.

En vertu d'ententes avec le gouvernement malais d'une durée de 30 à 35 ans, la société peut augmenter ses tarifs d'environ 10 % tous les trois ans, ou recevoir une compensation si le gouvernement choisit de maintenir les prix.

" En conséquence, sa croissance est régulière et ses flux de trésorerie sont très fiables. Cela permet à la société de redistribuer aux actionnaires 70 % de son bénéfice sous forme de dividende ", dit M. Cousins.

Le savoir-faire de Plus Expressways dans la gestion d'autoroutes lui permet d'obtenir d'autres concessions ailleurs en Asie. L'entreprise vient d'ailleurs de prendre pied en Inde, où elle exploite une autoroute à Mumbai.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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