2011, mauvaise année boursière ?

Publié le 28/12/2010 à 14:49, mis à jour le 28/12/2010 à 14:52

2011, mauvaise année boursière ?

Publié le 28/12/2010 à 14:49, mis à jour le 28/12/2010 à 14:52

Par La Presse Canadienne

Des creux boursiers sont à prévoir pour l'année à venir. Photo : Bloomberg.

La Bourse de Toronto est en voie d'afficher une solide croissance de plus de 10% pour l'année 2010, essentiellement grâce aux titres liés aux matières premières, au terme d'une année pourtant difficile sur les marchés. Mais, 2011 ne s'annonce pas une année aussi brillante...

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Ainsi, la volatilité est probablement ce qui caractérise le mieux les transactions de 2010. Les investisseurs ont été déçus par la lenteur de la reprise économique mondiale et consternés par l'ampleur des problèmes de dettes souveraines à travers le monde.

Pour ce qui est de la nouvelle année qui arrive, les marchés devraient continuer à être soumis à plusieurs des mêmes pressions les ont touchés en 2010, la planète continuant à se remettre de la sévère récession qui a suivi le quasi-écroulement du système financier en septembre 2008.

"Un mouvement lent et difficile, c'est ce que nous avons vu cette année, c'est ce que nous verrons l'an prochain. Je crois que nous allons continuer à voir certaines des mêmes frustrations", a estimé Kate Warne, spécialiste des marchés canadiens chez Edward Jones à St. Louis.

"Les inquiétudes restent les mêmes, en général, mais la bonne nouvelle, c'est que nous avons une année de plus derrière nous et par conséquent, il devrait y avoir une hausse de la confiance, vu que nous continuons à progresser _ par opposition à cette inquiétude constante de nous voir retomber dans les affres de la crise financière de quelque façon que ce soit."

L'indice de référence du parquet torontois, le S&P/TSX, est en voie d'arborer une croissance d'environ 13 pour cent sur l'année 2010, ce qui reste environ 1800 points en deçà de son record atteint à la mi-juin 2008.

Reste que les gains de 2010 n'ont jamais été engrangés de façon linéaire, le marché ayant connu sa part de revirements au printemps, à l'aube de la crise des dettes européennes, et pendant l'été, alors que les craintes de récession à double fond étaient à leur comble.

Mais les marchés ont finalement repris leur envol à la fin août, lorsque le président de la Réserve fédérale des États-Unis, Ben Bernanke, a indiqué que la banque centrale était prête à faire tout ce qui serait nécessaire pour garder la reprise économique sur les rails. Les Bourses ont interprété cela comme un signe que la Fed lancerait une nouvelle ronde de mesures de relance.

C'est effectivement ce qu'a fait la banque centrale au début novembre, avec un programme d'assouplissement quantitatif qui prévoyait le rachat, par la Fed, de centaines de milliards de dollars en obligations gouvernementales par l'entremise d'une augmentation drastique de la masse monétaire.

Des gains inégaux

Le moins qu'on puisse dire, c'est que les gains du TSX en 2010 ont été inégaux.

"Si on regarde les rendements qui proviennent du Canada, le portrait n'est pas tout rose. Il n'y a qu'à étudier la répartition de l'origine de ces gains", a noté Gareth Watson, directeur du groupe de conseil de portefeuille de valeurs canadiennes chez Scotia Capitaux.

Le secteur des métaux de base est le grand vainqueur au chapitre du pourcentage, avec une croissance d'environ 45 pour cent. Ce bond est le reflet d'un gain d'environ 25 pour cent du cours du cuivre à environ 4,20 $ US la livre en raison de la forte demande des pays émergents, particulièrement la Chine, et du recul du dollar américain.

Tout affaiblissement du billet vert américain rend les matières premières _ évaluées en dollars américains _ plus abordables aux yeux des acheteurs qui utilisent des devises étrangères.

L'or a été une autre valeur sûre, son groupe d'actions s'appréciant d'environ 27 pour cent en 2010. Le lingot a atteint le sommet record d'environ 1400 $ US l'once en fin d'année, alors que les investisseurs étaient à la cherche d'un abri contre la détérioration des devises comme le dollar américain et l'euro.

Mais le secteur de l'énergie, lui, n'a progressé que d'environ cinq pour cent en 2010, pendant que le cours du pétrole brut s'adjugeait environ 12 pour cent.

Les titres du secteur financier ont réussi à dégager un gain d'environ cinq pour cent. Les profits de ce groupe se sont améliorés et trois banques _ la Nationale (TSX:NA), la Laurentienne (TSX:LB) et la Canadian Western Bank (TSX:CWB) _ ont haussé leur dividende. Les investisseurs s'attendent à ce que leurs consoeurs fassent de même en 2011.

Un casse-tête de 1000 morceaux

En 2011, les investisseurs devraient s'attendre à de nouveaux écueils au chapitre des dettes souveraines. L'Irlande est le dernier pays à avoir obtenu un programme d'aide à la relance en novembre, et les marchés se montrent inquiets quant aux perspectives d'autres nations européennes, notamment l'Espagne et le Portugal.

Le TSX pourrait aussi encaisser des revers si la Chine tentait de limiter son inflation en faisant grimper ses taux d'intérêt ou en continuant de hausser le niveau minimal des réserves de liquidités de ses banques.

Mais la principale source de frustration pour les investisseurs - et elle pourrait se montrer persistante - risque plutôt d'être la lenteur de la reprise économique au Canada même.

"Pour moi, cette reprise économique est comme toutes les autres reprises et c'est comme assembler les pièces d'un casse-tête", a expliqué M. Watson.

"Mais ce casse-tête est beaucoup plus gros. C'est comme s'il comptait 1000 morceaux et que les cycles traversés précédemment n'en comptaient que 200 ou 300. Nous avons un plus grand nombre de morceaux à assembler."

M. Watson juge en outre qu'il est important que les investisseurs n'oublient pas que la récente crise économique a été doublée d'une crise financière. "Normalement, lorsque nous avons une récession, c'est simplement une crise économique."

Mais les éléments nécessaires à la reprise sont présents, malgré tout, avance M. Watson. "Par exemple, le produit intérieur brut progresse dans plusieurs pays, mais pas aussi rapidement que nous le voudrions. Les États-Unis sont en croissance, mais pas massivement, pas aux rythmes auxquels nous sommes habitués. Est-ce que des emplois sont créés? Oui, ils le sont. Le problème, ce n'est pas qu'ils ne créent pas d'emplois. Le problème, c'est qu'ils ne créent pas d'emplois assez rapidement."

D'autres analystes affirment que la reprise sera vraisemblablement beaucoup plus longue que prévu. "Voici ce que je veux que les gens gardent en tête: encore six ou sept ans de marché à la baisse", a estimé Danielle Park, de la firme Venable Park Investment Counsel à Barrie, en Ontario, évoquant ainsi le fait que la faiblesse du sentiment sur le marché, sur de longues périodes de temps, encourage les mouvements de vente.

"Vous verrez le marché toucher de nouveaux creux. C'est ce que l'histoire nous enseigne."

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