Les prévisions de la Banque du Canada n’inquiètent pas les économistes

Publié le 20/07/2010 à 14:00

Les prévisions de la Banque du Canada n’inquiètent pas les économistes

Publié le 20/07/2010 à 14:00

Par Mathieu Lavallée

Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney. Photo : Bloomberg

Les économistes ne semblent pas inquiétés du fait que la Banque du Canada a revu quelque peu ses prévisions de croissance économique pour le Canada en dévoilant ce matin ses motifs pour rehausser son taux directeur à 0,75 %.

En augmentant le taux de base de 0,25 % pour une deuxième fois en mois d’un mois, la banque a indiqué qu’elle s’attendait maintenant à une croissance du PIB au pays de 3,5 % cette année, une réduction de 0,2 % par rapport à ses dernières prévisions. Quant à 2011, la banque centrale prédit maintenant une croissance de 2,9 %, une autre baisse de 0,2 %.

PLUS : La Banque du Canada hausse à nouveau son taux directeur

Elle a aussi déclaré que la reprise de l’économie à l’échelle internationale n’était pas encore autosuffisante, et que « l’importance plus grande accordée à l’assainissement des bilans des ménages, des banques et des gouvernements dans certaines économies avancées devrait modérer le rythme de la croissance mondiale ».

Mais pour Carlos Leitao, stratège et économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne, le ton de la Banque centrale n’a pas vraiment changé.

« Oui, les perspectives ont changé, mais c’est mineur, voire technique, a-t-il observé. Les craintes actuelles peuvent disparaître aussi vite qu’elles sont arrivées. On parlait encore d’une reprise en forme de V il y a quelques mois. »

Simon Prévost, président de Manufacturiers et exportateurs du Québec, constate pour sa part que même si les gouverneurs de la banque sont plus prudents quant à la croissance mondiale, ils demeurent plus optimistes pour le Canada que les prévisions globales. « S’ils étaient inquiets, ils n’auraient pas remonté le taux » ajoute celui pour qui il s’agit d’une simple mise au point.

D’ailleurs, certains pensent même que la Banque aurait pu être plus positive à certains égards. Yanick Desnoyers, économiste en chef adjoint pour la Financière Banque Nationale trouve « surprenant » qu’elle n’ait pas fait mention de meilleures perspectives du côté des investissements d’affaires.

« Même si les investissements d’affaires ne se sont pas remis de leur contraction pendant la récession, cette partie du PIB va connaître une performance lors du second trimestre », a-t-il écrit aujourd’hui.

Cependant M. Prévost croit que l’institution est peut-être « en train de se positionner pour passer en mode attente. », Bref, il n’est pas sûr selon lui qu’on poursuivra le mouvement à la hausse le 8 septembre prochain. « Ils gardent toutes leurs options sur la table. »

M. Leitao cependant voit encore une hausse en septembre, mais ne s’aventure pas davantage. « Après, c’est beaucoup plus difficile de faire quelque prévision que ce soit. Il n’y a rien de sûr pour le mois d’octobre. »

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