Photo : Bloomberg

Les gouvernements canadiens et américains ont accueilli favorablement l'annonce de la Chine de permettre un taux de change davantage flexible pour sa monnaie.

L'annonce de la Chine, effectuée par la banque centrale du pays, laisse entrevoir un possible arrêt du maintien de la valeur du yuan à celle du dollar américain, immobilisation en vigueur depuis deux ans et source de frictions entre les deux pays.

La Banque populaire de Chine a toutefois écarté toute appréciation notable de la monnaie chinoise.

L'institution n'a pas évoqué de changements de politiques spécifiques. Une attention particulière devrait néanmoins être portée lundi sur les marchés, plus précisément sur leur réaction à l'annonce.

Les représentants de la Chine avaient déjà indiqué que les réformes concernant le yuan seraient appliquées de manière graduelle.

Dans une déclaration affichée sur son site Internet, la Banque populaire de Chine affirme qu'il est souhaitable de faire avancer la réforme du régime de taux de change du yuan et d'augmenter la flexibilité du taux de change de la monnaie du pays.

Cette annonce, effectuée peu avant l'arrivée au Canada du président Hu Jintao pour le Sommet du G-20, fait suite à des mises en garde de la part de la Chine de ne pas axer les discussions de la rencontre sur ses politiques monétaires.

Pékin avait décidé d'immobiliser la valeur du yuan à celle du billet vert dans le but d'aider les entreprises chinoises à être concurrentielles à un moment de faible demande mondiale. L'Empire du Milieu subissait de la pression de la part des États-Unis et d'autres partenaires commerciaux, qui affirment que le yuan est sous-évalué.

Samedi, en soirée, le premier ministre Stephen Harper a salué la décision de la Chine d'accroître la flexibilité de son taux de change.

"Il s'agit d'une avancée importante, et sa mise en oeuvre complète contribuera à une croissance mondiale forte, durable et équilibrée, a-t-il affirmé par voie de communiqué. Nous nous réjouissons à la perspective de voir les pays du G-20 prendre au sommet de Toronto d'autres mesures afin d'améliorer les perspectives économiques de tous nos citoyens."

Quelques heures auparavant, le président des États-Unis qualifiait de geste constructif la décision de la Chine. Selon Barack Obama, cette mesure peut aider à protéger la reprise économique et contribuer à la création d'une économie mondiale davantage équilibrée.

L'Union européenne avait, elle aussi, bien accueilli la décision de la Chine, faisant valoir que ce geste aiderait à générer une croissance économique mondiale plus durable, à réduire les déséquilibres dans le commerce et à renforcer la stabilité du système financier international.