Aux États-Unis, 18% des jeunes sont au chômage. Photo : Bloomberg.

Le chômage mondial des jeunes a atteint son plus haut niveau jamais enregistré et devrait continuer d'augmenter d’ici la fin de 2010, selon un rapport de l'Organisation internationale du Travail (OIT).

Ainsi, sur les 620 millions de jeunes économiquement actifs âgés de 15 à 24 ans, 81 millions étaient sans emploi à la fin de 2009 – le plus haut chiffre jamais atteint. C'est 7,8 millions de plus qu'en 2007.

Le taux de chômage des jeunes a bondi à l’échelle mondiale de 11,9% en 2007 à 13% en 2009. Aux Etats-Unis, le chômage des jeunes a, lui, augmenté de huit points de pourcentage, à 18%. A titre de comparaison, au cours de la décennie précédente, le nombre de jeunes chômeurs n’a augmenté, en moyenne, que de 191 000 par an.

La hausse du taux de chômage des jeunes devrait se poursuivre en 2010 pour atteindre 13,1%, puis décliner modérément pour atteindre les 12,7% en 2011, selon les prévisions de l'OIT. Ce taux restera élevé parce que les jeunes sont plus frappés par les crises et moins concernés quand il y a reprise que les adultes.

«De sérieuses conséquences»

Le rapport indique que ces tendances auront «de sérieuses conséquences pour les jeunes, alors que des nouveaux arrivants sur le marché du travail viennent grossir les rangs de ceux qui sont déjà au chômage». Il met en garde contre «le risque d'une "génération perdue", constituée de jeunes gens qui sont totalement détachés du marché du travail et ont perdu tout espoir de pouvoir travailler pour gagner décemment leur vie». D’ores et déjà, ces jeunes «font toutes les démarches, mais les portes se ferment devant eux», ajoute d’ailleurs Sarah Elder, co-auteure de l'étude et économiste au Bit.

En conséquence, on risque d’assister à l’émergence de mouvements de contestation, voire de déstabilisation de la société, dans certains pays développés. «Les troubles sociaux vont de pair avec le découragement et l'inactivité prolongée», estime Juan Somavia, le directeur général du Bureau international du Travail (Bit).

«Les jeunes sont le moteur du développement économique», souligne M. Somavia, en ajoutant que «renoncer à ce potentiel serait un gâchis économique». Pour lutter contre cette situation, le Bit appelle les gouvernements à maintenir leurs programmes de soutien pour l'emploi des jeunes, malgré les coupes budgétaires annoncées ces derniers mois.

Plus : Le rapport du Bit (PDF)