L'inquiétude est palpable. Photo : Bloomberg.
Les bourses nord-américaines ont encaissé un revers jeudi, alors que l’ouverture de la séance a été marquée par une hausse subite des demandes initiales d’assurance-chômage aux États-Unis.
Au Canada, les résultats décevants du côté de Manulife ont fait mal au secteur financier, qui a tiré le principal indice de la Bourse de Toronto avec lui.
Par contre, les investisseurs sont passés en mode attente en après-midi puisque le taux de chômage du mois de juillet sera dévoilé demain matin de chaque côté de la frontière, a souligné Carlos Leitao, stratège et économiste en chef de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.
« La moindre déception de ce côté va faire replonger les marchés demain », a-t-il lancé en guise d’avertissement avant la fermeture de la séance.
Le S&P/TSX de la Bourse de Toronto a perdu 60,31 points, à 11 784,74 points. À Wall Street, le Dow Jones a diminué de 5,45 points, à 10 674,98 points, le Nasdaq de 10,51 points, à 2 293,06 points, et le S&P500 de 1,42 point, à 1 125,82 points.
Le baril de pétrole a lâché 0,46 $, à 82,01 $ US, et l’once d’or a monté de 3,50 $, à 1 197,20 $ US.
Le dollar canadien n’a que peu bougé, en s’appréciant de 0,07 cent, à 98,31 cents US.
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Selon M. Leitao, les bourses restent depuis quelque temps dans une drôle de dynamique ou la moindre nouvelle renverse la tendance. « Les investisseurs mettent trop l’accent sur un seul indicateur », a-t-il commenté.
« Les projecteurs sont sur la qualité de la reprise aux États-Unis, mais un peu comme dans le cas de la Grèce, nous sommes en train d’exagérer. La reprise est lente et fragile, mais c’est une reprise », a-t-il insisté.
D’ailleurs, l’effet de la hausse rapide des demandes initiales d’assurance-chômage a peut-être pris trop d’importance à son avis. « C’est une donnée hebdomadaire, donc qui est très volatile. »
Selon le département du Travail à Washington, 479 000 Américains se sont inscrits au chômage durant la semaine qui s’est terminée le 31 juillet. C’est une très forte hausse en une semaine, puisque le chiffre précédent était de 460 000, et celui de la semaine d’avant, de 455 000.
Cela a tout pour accroître les inquiétudes des investisseurs à l’égard du marché du travail américain, le taux de chômage étant toujours très élevé, à quelque 9,5%. Les personnes au chômage consomment moins qu’auparavant, celles qui craignent de perdre leur emploi sous peu brident elles aussi leur consommation, par prudence. Résultat : la relance économique des Etats-Unis ne proviendra pas sous peu d’une prochaine hausse de la demande des ménages, analysent nombre d’économistes américains.
