Opter pour le REER ou le CELI, le dilemme d'une étudiante

Offert par Les Affaires


Édition du 06 Février 2016

Opter pour le REER ou le CELI, le dilemme d'une étudiante

Offert par Les Affaires


Édition du 06 Février 2016

Par Stéphane Rolland

[Photo : Shutterstock]

Plus on est jeune, plus on peut profiter de la «magie des intérêts composés». À cet égard, notre lectrice est partie du bon pied. Étudiante à l'université, elle cotise déjà à un compte d'épargne libre d'impôt (CELI). Elle se demande à partir de quel moment elle devrait diriger son épargne vers un régime enregistré d'épargne-retraite (REER).

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Vous devrez cotiser à un REER lorsque votre salaire sera suffisamment élevé pour que la déduction fiscale en «vaille la peine», répond Guylaine Dufresne, directrice principale, investissement et planification financière, à la Banque Laurentienne.

Avant d'aller plus loin, expliquons la mécanique derrière cette réponse. En raison de notre système d'imposition progressif, plus vous avez un salaire élevé, plus votre déduction fiscale sera élevée. Supposons un salaire gagné de 50 000 $ en 2015 ; une cotisation de 5 000 $ au REER ; et que la déduction soit réclamée la même année. Cette déduction sera d'environ 1 900 $. Avec la même cotisation de 5 000 $, un particulier qui gagne annuellement 100 000 $ obtiendra 2 300 $.

Mme Dufresne ne préconise pas un seuil salarial précis pour commencer à cotiser au REER. «Ça dépend : certains contribuables trouveront qu'une économie d'impôt de 20 %, c'est intéressant», poursuit-elle.

La réponse dépendra entre autres de ce que l'avenir vous réserve. «Si vous avez un taux d'imposition de 20 % en début de carrière, mais prévoyez en avoir un de 40 % dans quelques années, j'attendrais, dit-elle. La médecine, par exemple, est une profession où les salaires progressent grandement en début de carrière.»

Si vous exercez une profession où les revenus sont modestes et stables, ça ne veut pas dire que vous devriez faire une croix sur le REER, nuance Mme Dufresne. «Un travailleur qui fait de 40 000 $ à 45 000 $ annuellement pourrait séparer ses épargnes entre le REER et le CELI, dit-elle. À ce salaire, vous risquez davantage d'être contraint de piger dans votre épargne. Le CELI vous donne cette flexibilité, mais le REER procure une économie d'impôt.»

Un jeune professionnel doit aussi tenir compte de ses objectifs. On cotise à un REER pour planifier sa retraite. Quant au CELI, il est plus flexible et peut convenir à tous les objectifs financiers.

Lorsqu'on se pose la question «REER ou CELI ?», le taux d'imposition prévu à la retraite doit également faire partie de l'équation. L'idée est d'éviter que le taux remboursé sur votre déduction soit moins élevé que votre taux d'imposition sur les décaissements faits à la retraite. «C'est plus difficile de répondre à cette question en raison de l'âge de votre lectrice, admet Mme Dufresne. Par contre, c'est un élément qu'on peut prévoir quand on est plus avancé dans son cheminement professionnel.»

Sachez que vous pouvez cotiser dès maintenant à votre REER, mais qu'il est possible de reporter les déductions à une année ultérieure, lorsque vous aurez des revenus plus importants. Là encore, rien ne vous empêchera plus tard de retirer des sommes de votre CELI et de les réinvestir dans votre REER.

Suivez Stéphane Rolland sur Twitter @srolland_la

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