COP21 : Québec annonce une enveloppe de 25 M$

Publié le 05/12/2015 à 09:38

COP21 : Québec annonce une enveloppe de 25 M$

Publié le 05/12/2015 à 09:38

Ce samedi matin au Bourget, le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, a annoncé le versement de 25 millions de dollars aux pays pauvres de la francophonie pour les aider à lutter contre les changements climatiques. A travers cette annonce, le Québec participe ainsi à l’enveloppe de 100 milliards de dollars que les pays riches doivent s’engager à verser aux pays les plus pauvres dans le cadre de l’Accord de Paris.

25 millions de dollars d’ici 5 ans, pour les partenaires du Québec issus de la francophonie. C’est l’annonce réalisée ce matin au Bourget par le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, aux côtés de la secrétaire générale de l'Organisation internationale de la Francophonie, Michaëlle Jean, mais aussi de l'ancien vice-président américain Al Gore. Ce dernier a d’ailleurs tenu à saluer immédiatement l’engagement de la province : « Merci au peuple du Québec, reconnu comme un vrai héros dans les solutions à la crise du climat », a-t-il déclaré, espérant que l’engagement du gouvernement québécois inspirera d’autres régions.

Sur cette somme, 18 millions de dollars seront destinés à financer des changements technologiques pour lutter contre les changements climatiques, 6 millions seront consacrés au fonds pour les pays les moins avancés (PMA), tandis que 1,5 millions seront destinés à l’Institut francophone de développement durable.

A travers cette annonce, le gouvernement du Québec indique ainsi qu’il participera à l’effort collectif demandé aux pays riches de la planète pour aider les plus pauvres à se prémunir contre les risques climatiques.

Créer un momentum

« C’est une très bonne nouvelle : le Québec devient ainsi le premier gouvernement infranational à s’engager dans ce sens au moment où le financement est probablement l’enjeu le plus crucial et qu’il faut trouver de nouvelles sources de financements», souligne Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie de Greenpeace Canada, qui estime que cela pourrait convaincre des provinces comme l’Ontario ou l’Alberta à faire de même. « Le premier ministre a aussi affirmé pour la première fois qu’il n’avait aucun enthousiasme à développer les hydrocarbures. C’est un message fort qu’on avait jamais entendu de sa part », a-t-il ajouté.

Denis Leclerc, président d’Ecotech Québec, estime également qu’il s’agit d’une « excellente initiative qui va permettre aux entreprises et aux chercheurs québécois de travailler sur des projets structurants ». « Le ministre Couillard a envoyé un mesage très favorable aux innovations vertes et aux technologies propres, en soulignant qu’il voit le Québec prendre une part active dans le développement de ces technologies », souligne-t-il.

Le gouvernement fédéral a quant à lui déjà promis fin novembre une aide de 2,65 milliards de dollars à cet effet, tandis que la France a annoncé hier l’augmentation de son aide destinée au fond vert de 2 à 4 milliards d’euros. Hier, c’est également le Centre de recherches pour le développement international (CRDI) qui a annoncé une enveloppe de 2 millions d’euros pour soutenir les projets de recherche permettent de réaliser des dispositifs d’adaptation aux changements climatiques à destination des pays en développement.

« Notre annonce est un complément aux financements comme le fonds vert puisqu’elles visent à financer des projets de recherche pour voir quels sont les projets d’adaptations qui fonctionnent, afin d’éviter les décisions malencontreuses », explique le président du CRDI, Jean Lebel.

L’adaptation, au cœur du financement

Alors qu’une nouvelle texte de l’accord a été déposée ce samedi matin, hier des tabous subsistaient encore sur la question du financement des 100 milliards de dollars par an prévus pour aider les pays les moins avancés pour 2020, ainsi que sur la définition des objectifs à long terme. Pour Patrick Bonin, de Greenpeace, tout l’enjeu est de savoir comment les états arriveront à atteindre la somme de 100 milliards d’euros par an à partir de 2020, car il rappelle que 2,65 milliards annoncés par le Canada ne suffiront pas. « Le gouvernement fédéral a parlé d’utiliser des leviers publics pour générer des fonds privés, mais on sait que les acteurs privés ont davantage intérêt à financer des technologies permettent de réduire leurs émissions plutôt que destinées à des dispositifs d’adaptation. Or, l’adaptation, qui vise à développer des mesures permettant de protéger les populations, reste un enjeu majeur ».

 

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