Katie Bussières : «un modèle collaboratif basé sur l'autonomie»

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Novembre 2017

Katie Bussières : «un modèle collaboratif basé sur l'autonomie»

Offert par Les Affaires


Édition du 11 Novembre 2017

Katie Bussières, Présidente, Nubik

Enseignante en informatique à l'université de Trois-Rivières, c’est la passion de la programmation qui a rattrapé Katie Bussières, au point de l’emmener à fonder sa propre compagnie, Nubik. Son signe distinctif : ses employés travaillent de chez eux grâce à un espace de travail virtuel. Une porte ouverte sur un mode de gestion qui prône l’auto-responsabilisation.

Lauréate - Entrepreneure, moyenne entreprise - PRIX GROUPE INVESTORS, Anik Lehouiller

Votre plus grande réalisation ?

Arriver jusqu’ici sans avoir une famille riche est pour moi déjà une réalisation. Depuis août 2015, nous sommes passés de 40 à 70 salariés et avons doublé notre chiffre d’affaires. Au cours de la prochaine année, nous prévoyons de le tripler. C’est surtout notre entrée sur le marché américain, l’an dernier, qui a tiré la croissance.

Avez-vous rencontré des obstacles ?

Quand j’ai racheté, je me suis retrouvée face à un gros syndrome de l’imposteur. Je me suis inscrite à tout ce que je pouvais pour échanger avec d’autres présidents d’entreprise, car j’avais peu de modèles de gestion. Echanger avec plusieurs personnes m’a permis de prendre confiance en moi, et de me rendre compte qu’il fallait que je crée mon propre leadership.

Quelle est votre vision du management ?

Ici, tout le monde travaille de la maison. Nous avons un outil virtuel dans lequel chacun a son bureau. Lorsque quelqu’un veut parler à l’un de ses collègues, il peut cogner au bureau et une conversation démarre entre les deux avatars avec la webcam. C’est un style de gestion centré sur les résultats et non sur la présence du travail. Cela permet d’attirer les meilleurs talents, qu’importe leur région, et de mieux concilier la vie de famille.

Ce modèle est-il duplicable selon vous ?

On m’a déjà dit que ce modèle ne marcherait pas ailleurs. Je me dis que les gens seraient surpris des résultats. Mon défi est que le système fonctionne bien aujourd’hui à 70 salariés : on doit travailler fort ensemble pour prouver que l’on peut garder le même fonctionnement en grandissant.

Aviez-vous depuis toujours la fibre entrepreneuriale ?

Depuis que je suis petite, je rêvais d’avoir une entreprise. Mes parents étaient entrepreneurs à leur façon : ma mère était coiffeuse, et mon père chauffeur de taxi. Mais j’ai d’abord commencé par enseigner la programmation durant cinq ans à l’université, avant de retourner sur le terrain pour me remettre à jour. J’ai été en charge des finances d’une entreprise de logiciels, ce qui a constitué une « université d’affaires » pour moi.

Quels sont vos projets à venir ?

Nubik a obtenu un investissement de la part du Fondation CSN, qui gère un actif de 1,4 milliard de dollars, pour nous aider à acquérir des entreprises qui nous permettraient de prendre des parts de marché. Nous avions prévu de le faire au cours des deux dernières années mais nous avons eu tellement de croissance organique que cela ne nous a pas laissé beaucoup de temps pour réaliser des acquisitions.

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