Énergie: Ottawa croit toujours à la «boucle de l'Atlantique», malgré la position d'Emera

Publié le 25/10/2022 à 14:09

Énergie: Ottawa croit toujours à la «boucle de l'Atlantique», malgré la position d'Emera

Publié le 25/10/2022 à 14:09

Par La Presse Canadienne

Emera a indiqué qu’elle avait «suspendu les travaux sur le projet de boucle de l’Atlantique» pendant qu’elle évaluait le plein impact du projet de loi de la Nouvelle-Écosse. (Photo: La Presse Canadienne)

Halifax — Le ministre fédéral des Ressources naturelles qualifie de pépin temporaire la décision de l’entreprise Nova Scotia Power de «suspendre» sa participation dans un éventuel mégaprojet visant à mettre fin à la dépendance au charbon dans les centrales électriques.

Jonathan Wilkinson estime que la décision de l’entreprise privée de service public Nova Scotia Power, filiale d’Emera, représente un défi pour le projet de «boucle de l’Atlantique».

Ce projet de 5 milliards de dollars (G$) permettrait à la région d’avoir un meilleur accès à l’hydroélectricité du Labrador et du Québec, en créant une gigantesque boucle de lignes à haute tension dans les provinces de l’Atlantique.

 

À (re)lire: Le Québec, un «équilibreur» énergétique

 

Le ministre Wilkinson a indiqué lundi soir en entrevue qu’Ottawa appuyait toujours activement ce corridor énergétique, et il estime que la position de Nova Scotia Power représente un «pépin» qu’il espère pouvoir surmonter.

Emera a annoncé la semaine dernière qu’elle suspendait sa participation au projet, après que le gouvernement progressiste-conservateur de la Nouvelle-Écosse a présenté un projet de loi qui plafonnerait les hausses des tarifs d’électricité à 1,8% au cours des deux prochaines années, pour les coûts de production autres que les combustibles.

Le ministre Wilkinson assure qu’il reste concentré sur le projet et croit qu’il n’y a pas beaucoup d’autres options pour le gouvernement de la Nouvelle-Écosse s’il veut respecter les lois fédérales et provinciales qui fixent des cibles d’émissions de gaz à effet de serre.

Dans sa lettre de mandat, le premier ministre Justin Trudeau lui a demandé notamment de soutenir les efforts visant à atteindre un réseau électrique complètement carboneutre d’ici 2035, et de consulter les provinces et les Autochtones afin de «décarboniser les réseaux électriques».

Dans une déclaration envoyée à La Presse Canadienne la semaine dernière, Emera a indiqué qu’elle avait «suspendu les travaux sur le projet de boucle de l’Atlantique» pendant qu’elle évaluait le plein impact du projet de loi de la Nouvelle-Écosse.

L’entreprise indique également que «ce n’est qu’un exemple des investissements que Nova Scotia Power sera obligé de réévaluer», affirmant que le projet de loi pourrait signifier que des investissements dans d’autres projets d’énergie propre d’une valeur d’environ 500 millions de dollars pourraient être aussi suspendus.

L’entreprise n’a pas révélé les détails des projets spécifiques sur lesquels elle cesserait de travailler si les modifications proposées à la loi provinciale sur les services publics étaient mises en œuvre en Nouvelle-Écosse.

Sur le même sujet

À la une

Oui, et ça devient possible

Le retour des tables éditoriales s'est fait en grande pompe à «Les Affaires», avec Paolo Cerruti et Pierre Fitzgibbon.

Table éditoriale avec le PDG de Northvolt: des batteries «made in Québec» avec du contenu d'ailleurs

08/05/2024 | Dominique Talbot

En table éditoriale avec «Les Affaires», Paolo Cerruti affirme qu'il faudra être patient.

Ghislain Picard: «On veut créer notre richesse au lieu de dépendre de celle des autres»

Édition du 08 Mai 2024 | François Normand

Entrevue avec le chef de l'Assemblée des Premières Nations du Québec et du Labrador.