L'intrapreneuriat, générateur d'innovation et de productivité

Publié le 11/04/2024 à 12:27

L'intrapreneuriat, générateur d'innovation et de productivité

Publié le 11/04/2024 à 12:27

Par Courrier des lecteurs

Elsa Bruyère (Photo: courtoisie)

Un texte d'Elsa Bruyère, cofondatrice de Fabrique_A et coach en innovation ouverte et continue

 

COURRIER DES LECTEURS. Les entreprises du Québec et du Canada sont aux prises avec un important ralentissement de leur productivité, auquel s’ajoutent des efforts de rétention du personnel. Pour stimuler positivement ces deux aspects cruciaux, l’intrapreneuriat est un levier pour y répondre. 

Comme le soulignait déjà à maintes reprises le gouvernent du Québec, Carolyn Rogers, sous-gouverneure de la Banque du Canada, a également sonné l’alarme récemment en déclarant que le «piètre bilan» de la productivité des entreprises canadiennes est «un problème qui dure depuis trop longtemps». En effet, la productivité au travail est généralement en décroissance, surtout en raison d’un manque d’investissements dans les équipements et les innovations. 

La productivité du Canada stagne par rapport à ses pays partenaires, ce qui pourrait ultimement repousser le taux d’inflation national à la hausse. En situation de basse productivité chronique, l’intrapreneuriat peut grandement stimuler les entreprises du Québec et du Canada. 

L’intrapreneuriat consiste à laisser certains membres du personnel s’engager dans l’exploration de nouvelles avenues ou l’élaboration de solutions innovantes qui contribueront au développement pérenne de l’entreprise. Il peut s’agir d’imaginer un nouveau produit à mettre sur le marché, de mettre en œuvre un service supplémentaire à offrir, ou encore d’implanter des processus plus efficaces et rentables. 

À la base de l’intrapreneuriat au sein d’une entreprise, comme c’est le cas pour l’entrepreneuriat, nous retrouvons une des plus belles qualités humaines : la créativité. Et en affaires, créativité signifie grand potentiel. Pour atteindre ce potentiel qui mènera à une plus grande productivité, il faut d’abord reconnaître et accepter certains aspects de l’intrapreneuriat. 

Si votre personnel a la volonté de mener un projet innovant jusqu’au bout, il faut aussi lui fournir les ressources et les formations nécessaires pour peaufiner et appliquer leurs compétences existantes et nouvelles. L’entreprise doit analyser les besoins et aider son équipe à non seulement explorer, mais aussi exploiter l’innovation à développer. Il s’agit de la structure fondatrice d’un intrapreneuriat réussi. 

De plus, la haute direction doit entièrement appuyer le projet en y allouant un budget ainsi qu’une banque d’heures devant être vus comme des investissements. La productivité découlant d’un projet réussi se traduira en nouveaux revenus. La direction doit également accepter les premiers échecs alors que son équipe est en phase exploratoire. Les échecs permettent de comprendre ce qui fonctionne mieux et mènent à un meilleur résultat.

Autre facteur important, mais parfois mal apprécié: les entreprises qui lancent des projets d’intrapreneuriat ne doivent jamais sous-estimer la motivation, l’engagement, la créativité et la volonté que suscitent de tels projets auprès de leur personnel.

Les gens sont curieux de nature, d’autant plus lorsqu’il est question d’élaborer des concepts innovants au cœur de leur métier. En outre, grâce à la simplification et à l’accessibilité des technologies numériques et de l’intelligence artificielle, il est aujourd’hui possible de pousser des idées très loin, sans nécessairement avoir de compétences avancées dans ces domaines.

Notons, alors que la pénurie de main-d’œuvre et la rétention du personnel sont des défis très importants, que les projets d’intrapreneuriat sont de grandes sources de motivation personnelle et d’épanouissement professionnel parmi les employés. La situation s’annonce gagnante-gagnante autant pour l’entreprise que pour les membres des équipes chargées d’explorer et d’innover à l’interne.

L’intrapreneuriat contribue ainsi de diverses façons à hausser la productivité des entreprises en encourageant le développement, l’innovation, la croissance, la rétention, ainsi que la nécessité de faire mieux avec moins, notamment dans un cadre de consommation restreinte. Tous des éléments dont les entreprises québécoises et canadiennes ont grandement besoin.

Le temps est venu de chaleureusement accueillir l’intrapreneuriat afin de réellement relancer, et enfin retrouver, la productivité des entreprises qui faisait notre réputation.

 

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