Quel impact auront les véhicules autonomes sur la mobilité urbaine?

Publié le 13/10/2017 à 17:08

Quel impact auront les véhicules autonomes sur la mobilité urbaine?

Publié le 13/10/2017 à 17:08

DOSSIER TRANSFORMATION NUMÉRIQUE - Plusieurs anticipent l’arrivée des véhicules autonomes électriques sur le marché comme une solution qui permettra de réduire la consommation énergétique des transports. Ces véhicules parviendront-ils toutefois à régler les problèmes de congestion urbaine?

Leur commodité et leur faible coût ne vont-ils pas plutôt créer l’effet contraire? C’est que craint la présidente du conseil d’administration de Mobilité électrique Canada, Catherine Kargas. «À moins que le gouvernement s’en mêle», dit-elle.

Catherine Kargas, qui est également membre fondateur de l’Institut de l’évolution du transport, a animé le webinaire Quels seront les impacts des véhicules autonomes sur la mobilité urbaine? présenté gracieusement par les Événements Les Affaires, le 18 juillet (disponible en différé).

«Les gens s’attendent à profiter des véhicules autonomes pour réduire leurs factures de consommation énergétique. Mais pas nécessairement dans le but de réduire leur kilométrage. Comment peut-on alors les encourager à combiner l’usage de ces véhicules aux transports en commun. Comment encourager une mobilité urbaine durable?», se questionne la conférencière et auteur de plusieurs articles sur les changements de la mobilité.

Transformation numérique

Stationnés 95% du temps

Dans le contexte actuel, qu’importe le type de véhicule sur la route, ces derniers sont généralement stationnés 95% du temps, tient à souligner Catherine Kargas. Pour chaque Canadien, il en coûte en moyenne 13 000$ par année après impôts pour avoir le privilège d’être propriétaire de son propre véhicule. Dans certaines villes, notamment Toronto, le coût d’un stationnement dans une tour à condos vaut plus cher que la valeur du véhicule. «N’y aurait-il pas un moyen d’avoir recours à un mode de transport qu’on utilise pour ses besoins à une fraction de ce prix?» se demande Catherine Kargas qui profite du webinaire pour suggérer des solutions à la communauté gravitant au sein de l’industrie des transports.

Une solution pour réduire les collisions et la congestion

Autre constat: plus de 94% des collisions sont attribuées à l’erreur humaine. «Un véhicule autonome ne boit pas et ne connaît aucune distraction sur la route. Leur usage à bon escient pourrait constituer une solution pour la population vieillissante privée d’un permis de conduire.»

Les problèmes liés à la congestion urbaine, rappelle-t-elle, coûtent des milliards de dollars par année aux grandes villes de la planète. L’aménagement des routes a atteint sa capacité maximale, il faut maintenant trouver des solutions qui vont aider à réduire la congestion et non pas à favoriser l’augmentation du nombre de kilomètres roulés par individu.

Les solutions ne proviendront pas du privé

Et ces solutions, insiste Catherine Kargas, ne proviendront pas des entreprises privées. Ce n’est pas aux entreprises privées, dit-elle, d’occuper ce rôle d’éducation. Les entreprises travaillent, avant tout, pour elle, pour leur succès et pour le bien de leurs actionnaires. Le seul acteur qui peut réellement tenir un rôle d’impact pour le bien de la société en matière de mobilité urbaine, c’est le gouvernement.

«Seul le gouvernement pourra mettre en place des leviers qui favoriseront l’adoption du transport multimodal et des modèles innovants de collaboration intertransports. Lui seul peut dresser des directives, mettre en place des incitatifs, des pénalités et autres paramètres d’utilisations pour responsabiliser l’utilisateur. Autrement, les véhicules autonomes ne régleront pas du tout la congestion urbaine», conclut-elle.

 

Poussez plus loin la réflexion lors du Salon Connexion sur la transformation numérique le 18 et 19 avril 2018.

 

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