Si vous songez à acquérir un nouveau téléphone ces jours-ci, sans doute que le Galaxy S8 (ou mieux encore, le S8+) vous titille. Rien de plus normal : la gamme Galaxy S est le mobile de référence dans le catalogue de la marque la plus populaire sur la planète.
Ce qui fait que vous en connaissez déjà les grandes lignes: l’appareil est plus musclé, plus confortable dans la main et à 1035 $ (1115 $ pour le S8+), c’est aussi le plus coûteux face à tous ses prédécesseurs.
On a eu la chance d’essayer l’appareil ces dernières semaines. On y a jumelé divers accessoires, dont une montre Galaxy S3 et, surtout, un socle DeX qui le transforme en petit ordinateur de bureau. Et si on trouve correctes les critiques publiées ces derniers jours (pour la plupart extatiques), on sent le besoin de préciser un ou deux trucs, afin que personne ne regrette son achat. Ou son non-achat.
Bref, voici quatre raisons qui pourraient faire pencher la balance.
Galaxy Note 8
Samsung a eu la chance de perfectionner son écran «Edge» sur plusieurs générations d’appareils. Et comme tout le reste, l’écran courbe du S8 n’est donc que la plus récente mise à niveau d’une caractéristique qui existait déjà avant, dans la gamme Galaxy.
En d’autres mots, si vous espérez une révolution, il vous faudra peut-être attendre encore quelques mois. La semaine dernière, au moment de dévoiler ses résultats trimestriels, le fabricant coréen a confirmé que «l’autre» modèle iconique de sa gamme, le Galaxy Note, aura droit à un renouvellement majeur cette année.
Si on se fie aux rumeurs, le Galaxy Note 8 fera non seulement oublier le S8, il effacera de la mémoire de ses plus fidèles adeptes le fiasco du Note 7. Pas une mince commande, vu l’effet de cette malheureuse histoire de piles qui surchauffaient!
On peut d’abord imaginer un appareil dont l’écran dépasserait les 6,2 pouces de diagonale du S8+. Sur sa chaîne Youtube, DBS Designing fait état d’un écran mur à mur de 6,4 pouces, lequel incorporerait une version revue et améliorée du lecteur d’empreintes du S8, intégré à l’avant, sous l’écran.
Sa taille surdimensionnée laisserait de la place pour une pile de plus grande taille, prolongeant l’autonomie de l’appareil au-delà des 24 heures qui semblent être la norme dans le mobile, en ce moment. Et évidemment, un stylet rétractable serait aussi de mise, puisqu’il définit la gamme Galaxy Note depuis le jour 1.
Un appareil photo frontal à deux objectifs permettant de créer des égoportraits à fond flou serait chouette, mais tient probablement du fantasme plus que de la rumeur. Visionnez la vidéo ci-bas pour voir ce dont rêvent les plus grands fans de la marque Samsung…
Un dernier détail à propos de l’éventuel Galaxy Note 8 : il pourrait être livré avec une version pleinement fonctionnelle de Bixby, l’assistant numérique dont parlait Samsung au dévoilement du S8, à la fin mars.
Galaxy S8: Bixby et l’interface TouchWiz
Parlant de Bixby, c’est probablement la plus grosse déception du S8 : cet assistant n’est pas ce qu’a promis Samsung, et même en anglais (ou en coréen), cette créature numérique n’arrive pas à la cheville de Siri (Apple), ni même de Google Now, qu’on peut télécharger et installer sur son S8 tout à fait gratuitement.
En procédant de la sorte, on remplace toutefois l’interface visuelle de Samsung, le fameux TouchWiz, par celle du système Android 7 de base.
Revampée pour la sortie du S8, la nouvelle version de TouchWiz est plus jolie que ses prédécesseurs, mais elle possède encore quelques lacunes agaçantes.
On a déjà noté que le lecteur d’empreintes est logé à l’arrière du téléphone, à côté de l’appareil photo. Mauvaise idée : deux fois sur trois, on met le doigt sur la lentille, on doit retourner l’appareil pour s’y retrouver, et ensuite, on prend des photos floues en raison d’un objectif malpropre.
Identifier le propriétaire de l’appareil à l’aide d’un scanneur d’iris ou via la reconnaissance du visage est la solution de rechange (outre le bon vieux code de déverrouillage). Un processus plus lent et fastidieux qu’on l’aurait souhaité. Il faut appuyer sur une touche, puis sur une autre, afin d’activer cette fonction.
Une bonne interface logicielle aurait réduit tout ceci à une seule action fluide et directe. L’iPhone 7 fait mieux, et ne possède pourtant qu’un lecteur d’empreinte dans sa touche d’accueil. Même Windows 10 Mobile (sur Elite X3 de HP) s’en tire mieux!
(Vidéo: Samsung Mobile)
Des applications redondantes? Tant mieux!
En sortant le S8 de la boîte, vous verrez que des applications signées Samsung, Google et Microsoft sont préinstallées. Ça se recoupe souvent. Le navigateur Samsung et Chrome, Google Drive et OneDrive et le trio Courriel, Gmail et Outlook en témoignent.
Ça en agace plusieurs. Mais, honnêtement, est-ce si grave? Au contraire, on trouve que ça évite tout plein de tracas au moment de migrer sur un nouveau téléphone, que d’avoir tout ça prêt à l’emploi.
Ça va toujours plus vite désinstaller les applications superflues que d’en installer de nouvelles…
Sur celle-là, au risque de détonner dans le concert de critiques de la blogosphère, on trouve que ça joue à l’avantage du Galaxy S8.
Surtout si on décide d’acheter le socle DeX, qui s’avère toute une surprise!
Le Galaxy S8, le socle DeX et ses autres accessoires…
Le socle et l’application DeX transforment le S8 en poste de travail pouvant remplacer un ordinateur de bureau. Combien de fois a-t-on entendu un fabricant faire une telle promesse? Motorola et son Atrix ont tenté le coup (sans succès) en 2011.
Microsoft et la fonction Continuum de Windows 10 Mobile proposent la même chose. On aurait tendance à croire que Microsoft en sait assez sur la différence entre un mobile et un PC pour offrir la meilleure expérience une fois son téléphone jumelé à un moniteur de bureau.
Mais non. C’est Samsung qui propose le meilleur compromis à ce jour.
Ça tient en une phrase : l’interface DeX est le bureau multitâche que Chrome OS aurait été s’il n’y avait pas eu de rivalité entre les gens de Chrome et d’Android, chez Google. Car Android à la sauce DeX, c’est tout ce qu’on demande d’un poste de travail en nuage : des applications bureautiques ouvertes en cascade, et au besoin, un client VNC pour accéder à un Mac ou un PC à distance.
L’ironie de l’affaire étant que tant Microsoft que Google proposent une application appelée «Bureau à distance». Les deux sont gratuites, et permettent un accès distant à Windows 10 (ou même à un Mac). Et c’est une interface créée par Samsung qui en profite le plus!
Évidemment, le socle DeX n’est pas gratuit. Il devrait coûter environ 200 $ quand il sera mis en vente, avant l’automne. Il compte une prise USB-C (alimentation), un port HDMI, un port Ethernet et deux entrées USB 2 (pour le clavier et la souris, ou une clé USB). On y trouve aussi un ventilateur fort utile : le S8 devient brûlant quand on le transforme en poste de bureau.
Cet accessoire n’est pas nécessairement superflu. Un travailleur de bureau typique pourrait équiper son bureau à la maison d’un tel accessoire, et pourrait y abattre du boulot de temps à autres sans avoir à trimbaler le PC du travail.
C’est à n’en pas douter la carte cachée de Samsung pour percer le marché des entreprises. Bien plus que le casque Gear VR ou la caméra Gear 360!
(Vidéo: Samsung Mobile)
Il est 10:10, l’heure de la pause
Parlant d’accessoires, on a pu jumeler une montre Galaxy S3 au S8+ essayé. Et si on trouve ingénieuse l’idée d’utiliser la bague autour du cadran comme commande pour glisser d’une fonction à l’autre, on doit déplorer un détail fort irritant : l’heure affichée à l’écran n’est pas toujours la bonne. En fait, il est presque tout le temps 10:10 (la valeur par défaut des cadrans en démonstration sur la boutique en ligne de Samsung…)!
Pas pratique quand on doit gérer un horaire du temps chargé, mais une excellente excuse pour aller au café plusieurs fois par jour…
Galaxy S8: un écran courbé fait de Gorilla Glass 5
L’affichage courbé du S8 est superbe. Mais permet-il d’effectuer certaines tâches plus rapidement? Non. Offre-t-il un accès accéléré à certains contenus? Que nenni. S’avère-t-il un atout pour être plus productif?
Pantoute.
Mais il est beau. Et son format un peu plus rectangulaire que les écrans 16:9 du moment s’adapte bien à la plupart des applications vidéo.
Sauf que ça faut beaucoup plus de surface vitrée à protéger des chocs. On croyait d’ailleurs le verre Gorilla Glass 5 à peu près incassable, jusqu’à ce que l’appareil nous glisse des mains, à environ 50 cm du sol, et qu’il se fracasse en deux endroits séparés en même temps.
Un tel bijou commande donc un écrin protecteur digne de ce nom. En d’autres mots, un étui. Lequel rendra l’appareil plus épais, plus incommodant, et plus cher.
C’est un détail, direz-vous, mais un détail qui devient agaçant, à la longue. S’il y a trois défauts que se partagent tous les mobiles haut de gamme, ce sont : l’autonomie de la pile, qui ne s’améliore guère d’une année à l’autre, le prix de détail, qui ne prend résolument pas une tangente vers le bas, et la durabilité du matériel, qui s’égratigne, ou se fracasse, toujours plus facilement.
Le premier appareil qui corrige deux de ces trois défauts (au choix), dans un format qui tient bien en poche, alors là, on criera au génie. Entre temps, peu importe le fabricant et le modèle, on passe d’un compromis à l’autre. Reste à voir quelle combinaison est la moins pénible pour vous et votre budget.
Au moins, le S8 va sous l’eau, ce qui, vu la météo du dernier mois à Montréal, est une caractéristique incontournable si vous marchez un tant soit peu à l’extérieur…
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