Le retour en Bourse réussi de General Motors (NY, GM, 33,99 $ US) ne donne pas nécessairement le feu vert à un redémarrage en force de toute l'industrie en Bourse.
En fait, les observateurs perçoivent peu d'effet d'entraînement de la vente de 23 milliards de dollars américains de nouvelles actions de General Motors sur les perspectives de l'industrie, car celles-ci dépendent avant tout de la conjoncture économique et des ventes d'autos.
"Les trois quarts des décisions d'acheter des actions de GM ou Ford reposent sur ce que l'investisseur entrevoit pour l'économie", dit Michael Yoshikami, chef des investissements chez YCMN et Advisors.
General Motors a surtout bien choisi son moment pour revenir en Bourse, les marchés boursiers américains ayant regagné toutes les pertes subies pendant la crise financière. Les ventes d'autos d'octobre aux États-Unis sont aussi les meilleures depuis septembre 2008 (soit un rythme annuel de 12,3 millions), note Christopher J. Ceraso, de Credit Suisse.
Les titres de dix fabricants nord-américains de pièces d'autos ont bondi de 27 à 130 % depuis un an, grâce à la reprise économique, à la réduction de leurs coûts et à l'assainissement de leurs bilans. Leur deuxième souffle dépendra davantage des ventes d'autos.
Chez les optimistes, Brian Sponheimer, analyste pour Gabelli & Co., mise sur un bond de 68 à 88 millions des ventes d'autos mondiales, de 2010 à 2015. Une meilleure utilisation de la capacité de production gonflera les marges des constructeurs américains, car ils ont réduit leur capacité de production de 20 % depuis 2007, indique pour sa part Colin Langan, analyste d'UBS.
Dans une conjoncture encore incertaine, les financiers choisissent leurs titres avec soin. Efraim Levy, analyste chez Standard & Poor's soutient que Johnson Controls, TRW Automotive et Gentex sont les championnes de l'industrie.
Johnson Controls, Tenneco et Bork Warner sont les trois choix de Chris Ceraso, de Credit Suisse. "Ces entreprises peuvent générer la croissance de leurs bénéfices, assez indépendamment du niveau des ventes de l'industrie", écrit-il.
Au Canada, le titre de Magna International est encore encore attrayant, malgré un bond de 84 % depuis le début de l'année. La valorisation de son action en Bourse est inférieure de 50 % aux actions de Johnson Controls et de BorgWarner et n'a pas encore bénéficié de la perte d'influence de son fondateur Frank Stronach sur l'entreprise, indique Peter Sklar, de BMO Marchés des capitaux. L'analyste prévoit que ses bénéfices croîtront de 8,86 à 9,32 $ US par action, entre 2010 et 2011, et que son action s'appréciera d'encore 25 % à 122 $ d'ici un an.