La Chine ralentit, mais il n'y a pas lieu de paniquer

Publié le 22/05/2010 à 00:00

La Chine ralentit, mais il n'y a pas lieu de paniquer

Publié le 22/05/2010 à 00:00

Par Dominique Beauchamp

Photo : lesaffaires.com

En Chine, la Bourse vacille et l'économie ralentira au cours des prochains mois, mais les experts ne craignent pas un effet mondial qui ferait replonger les autres Bourses et compromettrait la reprise.

Quatre stratèges jugent toutefois bon d'ajuster leur tir à court terme, bien qu'ils restent optimistes face à la force économique de la Chine.

La Bourse de Shanghai a chuté de 29 % depuis 10 mois, devançant le ralentissement de son économie que plusieurs observateurs prévoient d'ici la fin de l'année.

L'effet cumulatif d'une série de mesures instaurées depuis l'automne dernier pour prévenir une surchauffe immobilière dans les grandes villes devrait freiner la croissance économique de la Chine. La progression de son PIB, qui atteignait 11,9 % au premier trimestre de 2010, s'établira à 8,5 % d'ici la fin de l'année, estiment les prévisionnistes.

« Il est évident pour tous que la Chine croîtra plus vite que les pays développés pendant encore longtemps. Cela ne veut pas dire pour autant que le pays puisse éviter des périodes de ralentissement », dit Vincent Delisle, stratège chez Scotia Capitaux.

Un recul parmi d'autres

Pour Stéfane Marion, stratège de la Banque Nationale Financière, le recul de la Bourse chinoise ressemble aux cinq autres mouvements baissiers de plus de 20 % qu'elle a connues depuis l'entrée du pays dans l'Organisation mondiale du commerce, en 2001.

« La Bourse de Shanghai a perdu 40 % de sa valeur en 2004, sans faire basculer son économie ni celle du monde. La crise en Europe me rend plus vigilant, mais j'estime toujours que l'économie mondiale et les bénéfices des entreprises seront plus résilients que ne le croient les investisseurs », affirme M. Marion.

Cap sur l'Amérique

M. Delisle préconise d'investir dans les pays où les politiques monétaires et fiscales sont encore favorables aux actions de sociétés et à l'économie locale. « Nous préférons les Bourses américaine et japonaise à la Bourse chinoise, la Bourse canadienne à la Bourse australienne, la Bourse mexicaine à la Bourse brésilienne, par exemple. »

Bien que la locomotive chinoise s'essoufflera, Stephen Gauthier, stratège chez Demers Valeurs mobilières, ne tourne pas le dos aux actions. Pour obtenir des rendements sans trop de risque, il privilégie les secteurs et les entreprises qui peuvent prospérer dans une économie encore fragile. « Au Canada, des entreprises comme Shoppers, Tim Hortons et Couche-Tard sont bien gérées, et ne sont pas touchées par les soucis de la Chine. Aux États-Unis, la Bourse compte plusieurs multinationales aguerries peu tributaires de la conjoncture, telles que Procter & Gamble, Johnson & Johnson et Microsoft », dit-il.

Se réfugier dans les industries stables

Frédérick Imbeault, vice-président, marchés asiatiques, d'Hexavest, recommande la patience à ceux qui seraient tentés de profiter de la chute de la Bourse chinoise pour y acheter des titres à bon prix.

Selon lui, il est trop tôt pour réinvestir dans les marchés émergents d'Asie, puisque les plans d'austérité en Europe nuiront aussi à l'économie chinoise. La Chine dirige presque le quart de ses exportations en Europe.

« En Asie, nous nous réfugions au Japon, un marché boudé, et dans les industries stables comme la consommation, les télécommunications, les pharmaceutiques et les services aux collectivités », dit M. Imbeault.

dominique.beauchamp@transcontinental.ca

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