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Quelles sont les compétences les plus prisées par les recruteurs? 

Olivier Schmouker|27 juin 2024

Quelles sont les compétences les plus prisées par les recruteurs? 

Quelles belles qualités vous avez cultivées en Bolivie? Communication? Diplomatie? Je suis convaincu qu’en y réfléchissant bien vous pourrez dresser une belle liste. (Photo: 123RF)

MAUDITE JOB! est une rubrique où Olivier Schmouker répond à vos interrogations les plus croustillantes [et les plus pertinentes] sur le monde de l’entreprise moderne… et, bien sûr, de ses travers. Un rendez-vous à lire les mardis et les jeudisVous avez envie de participer? Envoyez-nous votre question à mauditejob@groupecontex.ca

Q. – «Ça fait deux années que je travaille en Bolivie, dans le cadre d’une opération humanitaire (éducation et santé des enfants). Je m’apprête à revenir au Québec, où je vais chercher une job dans mon domaine de prédilection, à savoir la comptabilité. Comment mettre en valeur ces deux années dans mon CV et en entretien d’embauche, qui n’avaient rien à voir avec la comptabilité?» Rakelle 

R. – Chère Rakelle, lors de ces deux années passées en Bolivie, vous avez développé ce qu’on appelle des «compétences atypiques» (mad skills, en anglais), c’est-à-dire des compétences susceptibles de vous démarquer des autres candidats, qui font que vous êtes une personne qui, littéralement, sort de l’ordinaire. Et ça, c’est ce que chérissent particulièrement les recruteurs. Explication.

De manière classique, chacun de nous a des compétences professionnelles (hard skills) et des compétences comportementales (soft skills). Les premières concernent votre capacité à effectuer le travail de comptable; on va partir du principe que tous les candidats sont relativement à égalité de ce point de vue là, que tous sont compétents sur le plan professionnel.  

Les secondes concernent, elles, des compétences qui vous permettent de briller au sein d’une équipe, voire de tirer la performance de l’équipe vers le haut; et ce, grâce, par exemple, à votre capacité à résoudre un problème, seule ou à plusieurs, à la confiance que vous inspirez à autrui, à votre intelligence émotionnelle, à votre écoute, à votre façon de gérer le stress, etc. Il est clair que les recruteurs font souvent le choix des meilleurs candidats à partir des compétences comportementales de ceux-ci. Car les disparités peuvent être grandes.  

Mais comment détectent-ils le meilleur candidat? C’est que, bien souvent, la comparaison des compétences comportementales ne suffit pas à départager les deux ou trois meilleurs candidats. Par exemple, l’un a une belle écoute active, un autre une belle créativité et le dernier une belle empathie, mais comment savoir laquelle de ces trois compétences comportementales sera plus cruciale que les autres pour le poste à combler? Pas facile à dire. 

Résultat? Une ou plusieurs compétences atypiques peuvent ultimement permettre à un candidat de se démarquer des autres, et donc de décrocher la job en question.  

Idées flyées

De fait, le concept de compétences atypiques est né dans la Silicon Valley, le berceau de l’innovation technologique aux États-Unis, les recruteurs ayant repéré que pour innover radicalement comme le souhaitaient les start-ups américaines, ça prenait des personnes aux idées flyées, et donc des personnes radicalement différentes du commun des mortels. Le concept s’est à la fois popularisé et généralisé si bien qu’il revient aujourd’hui à distinguer les personnes qui sont en mesure de s’adapter, et mieux de briller, dans le monde «volatil, incertain, complexe et ambigu» (VICA) qu’est le nôtre à présent. Des personnes qui sortent du cadre établi, qui n’ont pas peur du changement, qui savent faire preuve de résilience. Des personnes souples et polyvalentes. Des personnes qui peuvent se révéler être de véritables jokers pour leur équipe, voire pour l’organisation. 

D’où proviennent les compétences atypiques? La plupart du temps, selon le média en ligne dédié au travail et à l’emploi Welcome to The Jungle, elles sont acquises la plupart du temps par «la pratique d’une activité sportive, créative, associative, ou bien par une expérience de vie qui sort de l’ordinaire (maladie, épreuve, expatriation, etc.)». Ça peut donc consister à avoir couru plusieurs marathons, à avoir déposé le brevet d’une invention, ou encore à avoir fait de l’humanitaire pendant deux années en Bolivie. L’important est de souligner que la pratique ou l’expérience de vie en question est, ou a été, marquante et, surtout, que celle-ci nous permet, ou nous a permis, de grandir.  

Par exemple, on peut imaginer qu’une personne qui court des marathons est une personne déterminée, endurante et même courageuse, autant de précieuses qualités transposables au travail. Quant à vous, Rakelle, à vous de voir quelles belles qualités vous avez cultivées en Bolivie. Communication? Diplomatie? Que sais-je encore? Je suis convaincu qu’en y réfléchissant bien vous pourrez dresser une belle liste, puis en tirer deux ou trois qualités susceptibles d’enrichir votre CV et de vous démarquer lors d’un entretien d’embauche. Qu’en pensez-vous? 

En passant, le philosophe américain William James aimait à dire:

«Il y a peu de différences entre un homme et un autre, mais ces différences sont tout.» 

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