Vin : à la recherche du nouveau Fuzion

Publié le 12/02/2010 à 18:00

Vin : à la recherche du nouveau Fuzion

Publié le 12/02/2010 à 18:00

Il aura un nom vendeur, un goût souple, fruité, sera bon marché et de qualité correcte. À qui la chance ?

Après cinq ans au palmarès des ventes, la domination du vin Fuzion est toujours écrasante : ses principaux concurrents dans la même gamme de prix, le Santa Florentina, le Vivolo di Sasso et le Bottero Veneto, ont vendu près de 100 000 caisses de moins respectivement en 2009.

PLUS : L'assemblage parfait de Fuzion

Mais toute bonne chose a une fin. « Le succès de Fuzion fera un temps, dit le chroniqueur de vin Jean Aubry. Les gens finissent toujours par se lasser. »

Plusieurs vins de « type Fuzion », d’origine argentine, sont arrivés sur le marché et connaissent un grand succès, comme le Finca Flichman (un produit de la région de Mendoza), vendu 8,80 $ (près de 76 000 caisses en 2009), ou l’Astica, vendu à 8,30 $ (plus de 63 000 caisses vendues en 2009), et représenté par le plus important agent au pays, Philippe Dandurand.

François Le Brasseur, président d’Élixirs, l’agence qui représente les vins Fuzion, parcourt le monde à la recherche du prochain bon coup. Il a mis sur le marché récemment un petit vin italien, le « G », produit par Giacondi, à 8,35 $. Nom accrocheur, design épuré, prix attrayant, la recette ressemble à celle de Fuzion. « Je créé ma propre compétition », dit-il.

D’où viendra le prochain Fuzion ?

Cette recette attrayante sera à la base du prochain grand succès, dit le chroniqueur de vin Michel Phaneuf, auteur de l’annuel Guide du vin. « Le reste, c’est de la chance. Qui aurait pu imaginer le succès d’un vin comme Fuzion ? ,demande-t-il. Il n’est pas mauvais, mais pas meilleur que d’autres au même prix. C’est une loterie. »

Les spécialistes de l’industrie ont une autre certitude : le prochain grand succès aura, à l’instar de Fuzion, un goût souple et fruité. Les vins très boisés et alcoolisés (plus de 13 %) n’ont pas la cote ces jours-ci, dit Jean Aubry. « L’industrie vinicole australienne en souffre. Ils doivent revoir leur marketing. »

À l’instar d’autres experts, Jean Aubry estime que le prochain gros succès pourrait venir d’Afrique du Sud, qui produit des vins à bons prix, originaux et pas trop boisés.

L’Afrique du Sud est un pays prometteur, dit également Michel Phaneuf. Encore peu connu, mais qui fait des progrès considérables.

Autre pays au grand potentiel, poursuit le spécialiste des vins : le Portugal. « Ses atouts : le pays a toujours eu foi dans ses cépages indigènes, il les a mis en valeur et les a peu mélangés avec d’autres en vogue. Un plus en cette ère d’uniformisation. Ce sont de très bons vins, originaux, à tous les prix. »

François Le Brasseur croit aussi au potentiel portugais. « Leur vin est appuyé par une cuisine forte de plus en plus populaire au Québec, avec l’arrivée de restos portugais en vogue. » Toutefois, s’il a plusieurs vins de spécialités portugais, il n’a pas encore trouvé le produit régulier « qui va faire wow ».

Comme plusieurs autres dans son milieu, François Le Brasseur a misé ces dernières années sur les vins d’Europe de l’Est. Il a plusieurs produits réguliers à son inventaire. Le hic : ils ne lèvent pas. « Il y a encore des préjugés contre ces vins », dit-il.

Au-delà des préjugés, Michel Phaneuf croit que ce marché n’est tout simplement pas au point, et ce, même si des producteurs importants, français et italiens notamment, tentent de faire décoller des marques en Roumanie, en Hongrie et en Bulgarie. « Cela fait 25 ans qu’on dit que ce marché va lever, et cela ne marche pas, dit Michel Phaneuf. Ils partent de très loin. Je n’y ai pas vu de miracle. Cela reste très rustique. Nous sommes très loin du Fuzion. »

D’ailleurs, si Fuzion avait été hongrois, dit-il, « il n’aurait pas marché autant ». Son packaging aurait été rudimentaire, son nom, rébarbatif.

En fait, le prochain Fuzion pourrait venir... de la famille Zuccardi ! « Ce sont des gens toujours à l’affût, soucieux des nouvelles tendances », dit Dean Di Maulo, directeur de la mise en marché des produits de spécialités à la Société des alcools du Québec.

À sa dernière visite au vignoble de la famille Zuccardi, dans la région de Mendoza, François Le Brasseur a reçu les félicitations du patriarche, José Alberto. « Il m’a dit : Bravo François ! Maintenant, il faut penser à autre chose. »

AUTRE TEXTE DANS LE JOURNAL LES AFFAIRES

 

 

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