Brasseurs québécois : la demande a de plus en plus soif

Publié le 07/06/2010 à 13:35

Brasseurs québécois : la demande a de plus en plus soif

Publié le 07/06/2010 à 13:35

Par Mathieu Lavallée

Photo: Bloomberg

Avoir de la difficulté à fournir à la demande représente un beau problème pour une entreprise. Surtout au lendemain d’une récession.

Certains micro brasseurs québécois vivent avec ce fardeau depuis 2007, même s’ils ont augmenté leurs moyens de production entretemps. C’est le cas de la MicroBrasserie Charlevoix à Baie-St-Paul et de Dieu du Ciel à Montréal, rencontrés en marge du 17e Mondial de la bière de Montréal.

Mais les plus gros producteurs de bière de la province ne sont pas en reste. Aussi présent à la fête montréalaise du houblon, Sleeman Unibroue connaît une croissance annuelle allant entre 10 et 15 % depuis trois ans.

« Nous avons toujours progressé à une vitesse fulgurante depuis 2007, on ne fournit pas », nous a confié le président et co-fondateur de la Brasserie Dieu du Ciel Stéphane Ostiguy. Depuis 1994, l’entreprise concocte ses produits rue Laurier à Montréal pour y étancher la soif des clients de son pub à la même adresse.

Ils ont ouvert un autre établissement à St-Jérôme il y a trois ans pour embouteiller et vendre ses bières ailleurs dans la province. Leurs ventes augmentent constamment depuis. « Nous n’avons pas vu l’effet de la récession », a-t-il souligné.

Frédéric Tremblay de la MicroBrasserie Charlevoix tient à peu près le même discours. « S’il y a eu un impact, ce n’est certainement pas sur nous », a-t-il lancé. L’an dernier, il s’est joint à deux autres brasseurs de la province pour lancer Distribières, une coopérative qui les regroupe pour les commandes et la distribution.

Cinq autres micro brasseries ont rejoint le regroupement depuis, et ils connaissent presque tous une croissance. D’ailleurs, l’artisan brassicole de Baie-St-Paul a injecté trois millions de dollars l’an dernier pour faire passer sa capacité de production de 500 à 7000 litres par brassin.

C’est l’ensemble des petits artisans de la bière québécoise qui semble bien aller en fait. En 2009, la part de marché des 45 micro brasseries en opération aurait augmenté de 12 %, pour atteindre 6,7 % du marché québécois.

La situation des brasseurs de la Belle Province contraste avec celle des grands joueurs internationaux du milieu. Aux États-Unis seulement, les livraisons sont en baisse d’environ 4 %, y compris pour les grands comme Molson Coors et Anheuser-Busch InBev. Quant au Canada, on se remet à peine de la baisse des ventes de 2,5 % subie l’an dernier, la plus importante des 17 dernières années.

« La récession a accéléré la tendance de fond du marché », a raconté Stéphane Duval, vice-président national aux ventes et marketing de Sleeman Unibroue. D’une part, les consommateurs n’hésitent plus à quitter les grandes marques pour se diriger, selon les circonstances, vers les produits économiques ou les produits de spécialité.

Le résultat est simple : la place des produits populaires est prise en sandwich entre les deux autres catégories, ajoute-t-il.

«La même personne va boire des produits dans les trois segments de marchés maintenant. Les gens sont plus curieux et se fixent moins de barrières », a expliqué M. Duval. Mais à son avis, il est impossible de conclure que les Québécois ne sont pas prêts à payer pour de la qualité.

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