Élimination de la pièce d'un cent : ce n'est pas encore gagné, dit François Dupuis

Publié le 20/12/2010 à 13:43, mis à jour le 20/12/2010 à 13:48

Élimination de la pièce d'un cent : ce n'est pas encore gagné, dit François Dupuis

Publié le 20/12/2010 à 13:43, mis à jour le 20/12/2010 à 13:48

Par Mathieu Lavallée

Photo : D.R.

Le Canada semble se rapprocher de plus en plus de l'élimination de la pièce d'un cent alors que la semaine dernière, un comité du Sénat à Ottawa demandait le retrait de cette pièce de monnaie vieille de plus de cent ans.

Mais la bataille n'est pas encore terminée, insiste celui qui a été le premier à en faire la recommandation, il y a maintenant presque quatre ans.

« C'est au ministre des Finances de décider », concède François Dupuis, vice-président et économiste en chef de Desjardins Études économiques, qui a signé en février 2007 une première étude recommandant le retrait du sou noir. Il ne perd pas espoir cependant. « Il reste une minorité à convaincre, mais ceux qui ont compris les avantages embarquent. »

C'est que la pièce d’un cent coûte maintenant plus cher à produire que la valeur qu'elle représente, soutient M. Dupuis. Et comme l'inflation en diminue de plus en plus le pouvoir d'achat, les gens les accumulent, forçant la Monnaie royale du Canada à en frapper de plus en plus chaque année.

Pourtant, le débat sur le retrait du sou noir arrive à son dénouement alors que les paiements se font de plus en plus électroniquement, que ce soit en magasin ou sur Internet. L'argent comptant n'est pas en voie de disparition pour autant, pense M. Dupuis.

« Les gens en voudront toujours, ne serait-ce que par mesure de sécurité », insiste-t-il. D'ailleurs, la Banque du Canada a réalisé plusieurs études sur la question, qui indiquent notamment que les billets et pièces de monnaie sont encore largement utilisés pour des transactions quotidiennes de moins de 20 ou 25 $.

« Nous ne pouvons pas penser à une économie sans argent comptant, mais lorsque nous regardons l'utilité des petites pièces, on constate que cela ne fonctionne pas. Il faut moderniser le système », laisse tomber M. Dupuis.

À son avis, c'est la première étape – l'élimination de la pièce d'un cent devenue désuète – qui sera la plus difficile. « Pour la pièce de cinq cents, cela viendra tout seul une fois que les gens auront vu les côtés positifs. » C'est ce qui s'est produit en Nouvelle-Zélande selon lui, qui a éliminé le cinq cents peu de temps après le un cent.

Dans la vingtaine de pays recensés dans le récent rapport du Sénat, tout s'est bien déroulé, poursuit M. Dupuis. Parmi ces États, on retrouve notamment l'Australie, tous les pays scandinaves (Finlande, Suède, Danemark, Norvège), la France et l'Espagne.

M. Dupuis recommandait aussi dans une seconde étude publiée en avril 2008 le retrait de la pièce de cinq cents, le remplacement de la pièce de 25 cents par une pièce de 20 cents, la création d'une pièce de cinq dollars pour remplacer le billet, la création de nouvelles pièces d’un et deux dollars et l'évaluation périodique de la création d'un billet de 200 dollars.

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