Les chefs d'entreprises contre les hausses de salaire dans la fonction publique

Publié le 05/07/2010 à 13:01

Les chefs d'entreprises contre les hausses de salaire dans la fonction publique

Publié le 05/07/2010 à 13:01

Raymond Bachand, aux côtés du premier ministre, Jean Charest. Photo: LesAffaires.com

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) s’élève contre la décision du gouvernement du Québec d’accorder des augmentations de 7% à 10,5% sur cinq ans aux employés de la fonction publique.

Selon la nouvelle présidente de l’organisme, Martine Hébert, ces augmentations qu’elle qualifie elle-même de «générosité» de la part de l’État, se feront ni plus ni moins  sur le dos des PME de la province.

C’est ainsi que réagit la FCEI aux augmentations de 7 % sur cinq ans, assorties d’augmentations supplémentaires pouvant atteindre les 3,5%, qui seront liées à l’évolution du produit intérieur brut (PIB) québécois, une première au Québec.

PLUS: Des augmentations de 7% à 10,5% pour les fonctionnaires de Québec

PLUS: Rien de réglé avec la FIQ

Pourtant, soutient la présidente de la FCEI, le ministre des Finances, Raymond Bachand, expliquait aux PME lors de son dernier budget qu'elles ne pourraient obtenir une diminution des taxes sur la masse salariale étant donné la «mauvaise posture» des finances publiques.

Des entrepreneurs étouffés

«Tout le monde devait contribuer à rétablir la situation, disait-il.  Or, le même gouvernement, (…) poursuit Mme Hébert, décide aujourd’hui de prendre une grande part du fruit de leur labeur (celui des PME) pour le donner à un groupe d'employés, laissant les autres salariés, les contribuables et les petits entrepreneurs eux-mêmes sur le carreau.»

La FCEI comprend mal la logique gouvernementale qui lie l'augmentation substantielle des salaires des fonctionnaires sur la base de la richesse collective produite par l'ensemble de la société, au lieu de la lier à une augmentation de leur productivité, à la diminution des dépenses publiques et à une recherche d'une plus grande efficience gouvernementale.

Au contraire,  «le gouvernement offre sur un plateau d'argent les efforts du secteur privé et des PME (…) à la fonction publique, sans se soucier de la dette publique qui est monstrueuse, des ponctions fiscales qui étouffent les entrepreneurs et de l'importante hausse des tarifs venant des poches des citoyens. On est à des milliers de kilomètres d'une approche qu'on peut qualifier d'historique », a ajouté Mme Hébert.

Écart salarial important

Cette deriière rappelle que 60% de l'effort demandé aux Québécois pour rétablir les finances publiques devait venir du gouvernement lui-même. Par ailleurs, La FCEI dit être d’accord avec des augmentations de salaires de la fonction publique sur la base du coût de la vie, mais considère que le gouvernement «fait fausse route en projetant de distribuer le dur travail des milliers de dirigeants d'entreprises au profit des fonctionnaires».

"Cette décision envoie un très mauvais message à ceux qui sont exclus d'une telle générosité», conclut Mme Hébert, qui craint que ces ajustements ne fassent qu'aggraver la pénurie de main-d'oeuvre dont souffrent les PME de la province. À l'heure actuelle, on estime à environ 18% l'écart qui existe entre le salaire mayen des employés de l'État et celui des autres travailleurs du secteur privé au Québec.

 

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