Lock-out : les employés bloquent la distribution du Journal de Montréal

Publié le 15/12/2009 à 11:52

Lock-out : les employés bloquent la distribution du Journal de Montréal

Publié le 15/12/2009 à 11:52

Par La Presse Canadienne

La distribution du Journal de Montréal a été perturbée, ce matin, par une manifestation des employés en lock-out du quotidien devant l'imprimerie du journal, à Mirabel.

La manifestation a aussi retardé la distribution du quotidien Le Devoir, aussi imprimé à cet endroit.

Les camions de livraison, qui distribuent également le quotidien gratuit 24h, ont été temporairement confinés sur le terrain de l'imprimerie, affirme Quebecor Média dans un communiqué.

La direction affirme que des cadres et des employés de l'imprimerie n'ont pu entrer au travail.

Le Journal de Montréal est frappé d'un lock-out depuis le mois de janvier dernier, touchant 253 syndiqués, affiliés à la CSN.

L'éditrice du Journal de Montréal, Lyne Robitaille, a soutenu dans un communiqué que les manifestants ont posé des "gestes d'intimidation illégaux".

"Bien que nous comprenions qu'un conflit de travail comporte son lot de difficultés, de frustrations et de découragement, la direction du Journal de Montréal ne peut tolérer que cette situation amène des individus à poser, pour une énième fois, des gestes condamnables qui vont à l'encontre de la loi", a affirmé Mme Robitaille.

Du côté syndical toutefois, David Patry, membre du comité de négociation, affirme qu'il est "totalement faux" de prétendre qu'il y ait eu intimidation.

Le porte-parole du Syndicat des travailleurs de l'information du Journal de Montréal soutient que la manifestation s'est tenue dans la bonne humeur et le calme. "On a manifesté dans la joie et le calme. Nous, on avait 200 syndiqués présents. La moitié de ces gens-là, ce sont des femmes de 45-50 ans. On dansait, c'était dans la joie. Ca s'est fait de façon très calme et sereine", a-t-il rapporté.

La direction de Quebecor Média soutient également dans son communiqué que "les manifestants ont été jusqu'à entraver le travail des corps policiers dépêchés sur place", ce que nie catégoriquement M. Patry. "Le travail des policiers n'a pas été entravé, au contraire, on a collaboré avec eux et on est parti de notre propre gré vers 4h15 (mardi matin)."

Dans son communiqué, Mme Robitaille se dit désolée des inconvénients subis. "Nous nous excusons auprès de nos lecteurs, de nos annonceurs et de nos partenaires d'affaires, au premier chef le journal Le Devoir, des inconvénients causés par cette situation."

M. Patry a également présenté ses excuses au quotidien Le Devoir. "C'est un dommage collatéral. On s'excuse; ce n'était pas le but visé."

Membre du comité de négociation, M. Patry explique la manifestation par la frustration ressentie par les syndiqués, particulièrement depuis une récente rencontre de négociation en présence du conciliateur, vendredi dernier.

M. Patry rapporte que l'employeur a alors proposé "un nouveau cadre de discussion et ils ont rajouté des demandes".

"Nous, on pense qu'un plan d'affaires, ça se négocie à une table de négociation pour faire entrer ses employés dans un nouveau plan d'affaires, et non pas les jeter à la rue pour imposer un nouveau plan d'affaires", a lancé M. Patry.

Quebecor Média soutient que l'actuel contrat de travail empêche l'entreprise de se moderniser pour s'adapter au nouveau contexte médiatique.

La direction a déjà réclamé la réduction de certains avantages sociaux et du nombre d'employés, de même qu'une augmentation du temps de travail.

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