Cantona n'a pas fait sauter les banques

Publié le 07/12/2010 à 15:49, mis à jour le 07/12/2010 à 16:02

Cantona n'a pas fait sauter les banques

Publié le 07/12/2010 à 15:49, mis à jour le 07/12/2010 à 16:02

Par La Presse Canadienne

Eric Cantona a échoué. Son idée, reprise par un site Internet qui appelait à vider son compte bancaire ce mardi, n'a trouvé qu'un écho restreint et les institutions financières assurent n'avoir été nullement ébranlées.

Plus : Une crise financière le 7 décembre ?

Dans une entrevue accordée à "Presse Océan" début octobre, en pleine mobilisation contre la réforme des retraites, l'ancien footballeur avait considéré que "la révolution, elle se fait dans les banques" et non en manifestant dans les rues. Avec "20 millions de gens qui retirent leur argent, le système s'écroule", remarque-t-il dans la vidéo qui a depuis fait le tour du web.

L'idée a été reprise par des citoyens qui ont créé le site internet Bankrun 2010 et un événement Facebook intitulé "Révolution! Le 7 décembre on va tous retirer notre argent des banques!" Mardi, près de 40.000 membres du réseau social avaient répondu présents à cet appel. Cependant, sur le "mur" de l'événement, seule une minorité d'entre eux déclarait avoir effectivement vidé son compte, cette procédure prenant quelques jours. Ils semblaient un peu plus nombreux à avoir effectué des retraits - dans la limite du plafond imposé par leur banque.

Les institutions financières assuraient pour leur part ne rien avoir senti du vent de la révolte.

"C'est une journée totalement habituelle", déclarait dans la soirée une porte-parole de BNP Paribas. Le groupe CIC-Crédit mutuel n'avait pas constaté mardi plus de retraits en liquide que d'habitude, ni davantage de fermetures de comptes. "Nous n'avons rien remarqué et c'est un non-événement", affirmait un porte-parole de la fédération nationale du Crédit agricole. LCL n'avait observé "rien de particulier".

Restent les remous médiatiques de l'appel.

"C'est déjà une petite victoire", commente Sylvain, un internaute qui a expliqué à l'Associated Press avoir retiré 1.000 euros "en gage de solidarité".

"Cette action ne fait que traduire un ras-le-bol général", ajoute-t-il, estimant qu'elle a permis de "lancer un débat sur le vrai rôle des banques et dénoncer leurs dérives". Il se présente comme "un citoyen lambda", sans affiliation politique et préfère que son nom de famille ne soit pas publié. "Nous ne sommes pas des anarchistes qui essayons d'écrouler les banques", écrit-il dans un message Facebook, où il prône une meilleure régulation financière. Il n'exclut d'ailleurs pas de clore son compte pour en ouvrir un autre "dans une banque plus éthique".

"La crise de 2008, elle a été initiée par les risques pris par les banques pour prêter de l'argent qu'elles n'avaient pas", analyse David Hingamp, un Franco-Britannique qui a tenté de fermer son compte ce mardi en Angleterre. Son agence l'a laissé retirer 2.000 livres (2.370 euros) et il devrait obtenir le reste "d'ici la fin de la semaine", dit cet architecte de 38 ans, qui assure n'être "ni activiste ni terroriste financier".

Son ambition n'est "pas de foutre en l'air le système", a-t-il confié lors d'un entretien téléphonique à l'AP, souhaitant "juste un réajustement et une mise au point". "Si réellement on a de la puissance comme ça, ça va nous donner du pouvoir" et peut-être "remettre la hiérarchie des choses au clair".

"Les banques sont là pour nous servir et pas pour nous pomper", plaide M. Hingamp. Or actuellement, "on n'est plus des clients, on est des esclaves". Et de souligner: "le simple fait d'aller à ma banque et de ne pas pouvoir retirer mon argent, c'est quand même révélateur".

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