Cartes de crédit: mise en garde contre la réglementation fédérale

Publié le 26/11/2010 à 06:38

Cartes de crédit: mise en garde contre la réglementation fédérale

Publié le 26/11/2010 à 06:38

Par La Presse Canadienne

Photo : Bloomberg

Les dirigeants des plus importantes compagnies de carte de crédit lancent une mise en garde contre l'intervention du gouvernement dans leur secteur, affirmant que les consommateurs pourraient en payer le prix.

En parlant de l'Australie comme d'une "leçon de conséquences non voulues", la présidente de MasterCard Canada, Betty De Vita, a estimé que la tentative faite par ce pays afin de réglementer les frais avait eu l'effet inverse que celui prévu.

"La réglementation devait réduire les prix pour les consommateurs. Cependant, ce qui est arrivé (...) n'a donné lieu à aucune réduction", a-t-elle déclaré jeudi aux membres d'un comité du Sénat.

"Si les frais d'interchange sont réduits de façon artificielle, les banques seront contraintes d'agir pour compenser le manque à gagner. En Australie, les consommateurs ont vu les frais annuels et les frais financiers augmenter pendant que diminuaient leurs bénéfices", a ajouté Mme De Vita.

Les sénateurs libéraux, qui proposent l'adoption d'une loi prévoyant la création d'un organisme de surveillance des compagnies de carte de crédit, ont réagi avec incrédulité.

La sénatrice libérale Pierrette Ringuette a affirmé que l'industrie avait besoin d'être contrôlée, ajoutant que le code volontaire mis en place plus tôt cette année par le ministre des Finances, Jim Flaherty, n'était pas suffisant.

Mme Ringuette a estimé que les compagnies de carte de crédit, les banques et les autres joueurs de l'industrie se mettaient dans les poches 7 milliards $ de trop par année en imposant aux marchands des frais élevés et aux consommateurs des taux d'intérêt exhorbitants pour paiement en retard.

Comme ils l'avaient fait lors de précédentes audiences, les sénateurs sont venus armés d'anecdotes de ce qu'ils estiment être de l'exploitation.

Un sénateur a donné l'exemple d'un marchand de la Nouvelle-Écosse dont les frais d'utilisation d'une carte de crédit ont grimpé de 45 % en quatre mois.

La vice-présidente du comité, Céline Hervieux-Payette, a quant à elle affirmé avoir récemment appris que le taux d'intérêt pour paiement en retard de sa propre carte passait à près de 30 %.

Elle a jugé incroyable un tel taux alors que les taux d'intérêt ont rarement été aussi peu élevés.

"Code de conduite ou pas, c'est ce qui arrive", a-t-elle déclaré.

Mme De Vita, le président de Visa Canada, Tim Wilson, et Nancy Fung, de l'Association des banquiers canadiens, ont tous trois utilisé des termes presque identiques, ayant qualifié de "redondant" un éventuel système obligatoire.

Ils ont affirmé que le code volontaire - signé cette année par les principaux joueurs de l'industrie - et l'organe récemment annoncé pour examiner le système de paiement étaient tous les deux capables de parvenir au même résultat.

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