Salle des marchés : la vie intense de ceux qui placent votre argent

Publié le 23/04/2010 à 18:00

Salle des marchés : la vie intense de ceux qui placent votre argent

Publié le 23/04/2010 à 18:00

Par Marie-Claude Morin

Photo : Sylvain Dumais

Les Affaires a fait une incursion dans l'univers mythique d'une salle des marchés où se brassent beaucoup de choses, dont votre argent. Au menu : la vie affolante des spécialistes qui négocient actions, obligations et devises.

À entendre les négociateurs et leurs collègues de la Banque CIBC décrire leur journée de travail, n'importe qui serait épuisé. Eux, pourtant, trouvent cela normal. Devant notre surprise, toujours cette réponse : " C'est le fun ! "

VIDÉO: Voyage au coeur d'une salle des marchés

Avec des semaines de 60 heures, auxquelles s'ajoutent les activités sociales liées au travail, mieux vaut aimer son boulot.

Tous arrivent au bureau entre 6 h et 7 h, afin de se mettre au courant des nouvelles, des rapports de recherche et des marchés outre-mer avant les réunions d'équipe et l'ouverture des marchés nord-américains.

Du côté des actions, James Beattie, directeur principal et chef, négociation d'actions institutionnelles, ouvre la réunion des négociateurs, vendeurs et analystes à 7 h 15. Les participants ont intérêt à être bien préparés : le débit est rapide et les questions, précises. Assis autour de la table ou en vidéo-conférence des bureaux de Montréal, Vancouver et Londres, chacun y va de ses résumés de recherche, de détails sur les bons et mauvais coups de la veille ou de stratégies pour la journée. Pour suivre le rythme, un ou deux cafés à son actif n'est pas de trop...

Après la réunion, qui dure de 20 minutes à une heure, chacun prépare sa journée. Pas de temps à perdre, puisque l'activité est à son comble de 9 h 15 à 10 h 30, précise M. Beattie. Par la suite, un calme relatif s'installe jusqu'à 15 heures, moment où la fermeture imminente des marchés (à 16 heures) ravive l'animation. Puis, vers 16 h 15, les équipes du secteur des actions de tous les bureaux participent à une conférence téléphonique pour un examen de la journée.

Une ligne mince entre travail et loisirs

Et après, c'est fini ? Pas tout à fait. Debout à son bureau vers 16 h 30, Jo-Anne O'Connor, directrice principale et chef de la gestion des passifs, n'a qu'une chose en tête. " J'essaie de décompresser ", dit-elle, les mains sur les hanches. Au menu, une fois la pression tombée : bilan de la journée, plan pour le lendemain, demande de recherche aux analystes et coup d'oeil sur la journée des concurrents.

Des tâches qu'elle fera en partie de la maison, après avoir relaxé avec ses enfants. " J'ai la même installation à la maison ", dit-elle en montrant ses trois écrans et son terminal Bloomberg. " C'est parce que j'aime ça ", s'excuse-t-elle presque, jurant être encore passionnée après 25 ans dans le milieu.

Elle n'est pas la seule à quitter le bureau vers 17 ou 18 heures pour se replonger ensuite pendant une heure ou deux dans le travail vers 21 heures. En fait, c'est souvent de cette façon que les gens rencontrés disent réussir à concilier travail et famille.

La plupart d'entre eux ont deux ou trois jeunes enfants. " Si les deux conjoints travaillent dans le domaine financier, il faut avoir une très bonne aide à la maison ", souligne M. Beattie, marié à une gestionnaire de portefeuilles et père de jumelles de neuf ans.

De plus, s'ajoutent à ces journées des activités " sociales " comme les rencontres de clients, les activités-bénéfices organisées par la banque ou par des clients, les conférences. La plupart siègent aussi à des conseils d'administration d'organismes caritatifs et d'associations sectorielles. " La division entre le travail et les loisirs devient floue, puisque ces activités s'intègrent à nos vies ", commente la négociatrice Nicole Swartout.

Est-il au moins possible de prendre des vacances ? " Absolument ", assure Michelle Khalili, directrice principale, marché des titres de participation. Il faut cependant faire preuve d'ouverture, précise-t-elle, en acceptant, par exemple, de participer à des conférences téléphoniques ou de regarder régulièrement ses courriels. Garder son BlackBerry à ses côtés ne l'ennuie pas. " Cela permet de partir plus souvent et plus longtemps ", dit cette mère de deux pré-adolescents.

Sa collègue, Susan Rimmer, responsable des émissions obligataires, n'y voit pas non plus de problème. " Nous savions à quoi nous attendre en entrant dans cette industrie ", dit-elle en riant. Pour assurer un bon équilibre entre son emploi, son mari et ses enfants de cinq et neuf ans, sa philosophie est simple : " Work hard, play hard."

DOSSIER COMPLET DANS LE JOURNAL LES AFFAIRES.

 

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