Éric Cantona prône une «révolution pacifique». Photo : DR.
La journée du mardi 7 décembre pourrait connaître une crise financière mondiale. Pourquoi ? Parce qu’Éric Cantona, une ancienne vedette française du soccer, a lancé un appel à la «révolution pacifique» visant les banques, lequel est massivement relayé sur Facebook et YouTube.
Ainsi, M. Cantona invite les gens à vider leur compte bancaire cette journée-là. «S'il y a 20 millions de personnes qui retirent leur argent d’un coup, le système s'écroule. Le système repose sur les banques, la révolution doit donc se faire par les banques», dit-il dans une vidéo datant du 8 octobre dernier et déjà visionnée par des centaines de milliers d’internautes. «Pas d'armes, pas de sang, une révolution à la Spaggiari!», ajoute l’ancien attaquant de Manchester United, en faisant référence au malfaiteur français connu pour avoir été le cerveau du «casse du siècle» survenu à la Société générale de Nice en 1976.
D’ores et déjà, plus de 18 000 utilisateurs de Facebook affirment vouloir participer à la «révolution pacifique» d’Éric Cantona, qui est engagé politiquement dans la lutte contre la pauvreté. Et cela suscite des inquiétudes chez certaines institutions financières européennes. «Cette action peut déstabiliser notre fragile système financier», avertit Michel Vermaerke, administrateur délégué de la Febelfin, la fédération belge du secteur financier, dans les colonnes des journaux Het Nieuwsblad et De Standaard.
«Certaines institutions bancaires en Belgique ont dû être sauvées par le gouvernement en raison des conséquences de la crise du crédit. Un tel sauvetage ne doit pas être réitéré, car il est très coûteux», explique M. Vermaerke.
C’est que l’idée de M. Cantona fait des émules : la réalisatrice Géraldine Feuillien, entre autres, a créé le site Internet Bankrun2010.com, traduit en six langues. Selon elle, quelque 15 000 Belges videront leurs comptes le 7 décembre.
«Le système financier mondialisé dérégulé et incontrôlable a un impact énorme sur nos emplois, nos systèmes de santé, nos systèmes d’éducation, nos pensions, nos industries, notre environnement, notre avenir, notre dignité. Déjà, des peuples sont asservis par des dettes qu'ils ne pourront jamais rembourser pour qu'on puisse mieux s'approprier leurs ressources. C'est le sort qui attend les citoyens occidentaux si nous ne nous prenons pas en main», avance-t-elle.
Avec Le Figaro et Presse-Océan.
