Husam Elzien a obtenu son diplôme du programme de relations publiques l'été dernier. Il a passé des mois à chercher une occasion dans son domaine. (Photo: La Presse Canadienne)

Toronto — Décrocher un emploi n’est pas aussi facile qu’il y a quelques années, surtout pour les jeunes Canadiens, alors que le marché du travail continue de se refroidir.

À mesure que les nouveaux diplômés entreront sur le marché du travail au cours des prochaines semaines, ils auront probablement du mal à mettre le pied dans la porte et devront être prêts à communiquer efficacement ce qu’ils apportent à l’entreprise.

«Ils doivent être prêts (…) à mettre en valeur leurs compétences générales et à répondre à des questions difficiles», a souligné Sandra Lavoy, directrice régionale chez Robert Half.

L’enquête sur la population active de Statistique Canada a montré que l’emploi chez les jeunes âgés de 15 à 24 ans a glissé d’un pour cent en mars, poursuivant une tendance inquiétante d’une croissance nette de l’emploi chez les jeunes pratiquement nulle depuis plus d’un an.

Aussi, le taux de chômage chez les jeunes a atteint 12,6 %. Il s’agit du plus haut niveau depuis septembre 2016, à l’exclusion des années d’arrêt pandémique de 2020-2021.

Même s’il existe un grand bassin de chercheurs d’emploi, environ la moitié de la hausse du taux de chômage au sens large au cours de la dernière année peut s’expliquer par les étudiants et les nouveaux diplômés à la recherche d’un emploi, a indiqué Carrie Freestone, économiste chez Économique RBC. (Cela inclut les étudiants du niveau postsecondaire et du secondaire à la recherche d’un travail à temps partiel, les diplômés du secondaire à la recherche d’un emploi et les diplômés du niveau postsecondaire à la recherche d’un emploi.)

Une forte concurrence

Sandra Lavoy affirme que de nombreux nouveaux diplômés n’ont jamais rédigé de curriculum vitae auparavant ou ignorent comment mettre en valeur correctement leurs compétences parce qu’ils travaillaient dans le commerce de détail ou dans des restaurants et qu’ils ont peu d’antécédents.

«Peut-être que vous étiez capitaine de l’équipe de natation, ou président du conseil étudiant, ou que vous avez organisé une collecte de fonds ou que vous redonnez à la communauté et que vous faites du bénévolat, a-t-elle fait valoir. Ce sont aujourd’hui des compétences très importantes que les entreprises ne considéraient pas il y a 10 ans.»

Les activités extrascolaires démontrent les compétences générales et les valeurs fondamentales d’une personne et devraient être mentionnées dans les curriculum vitae, a-t-elle ajouté.

Sandra Lavoy relate avoir embauché il y a quelques mois une jeune femme qui s’intègre bien dans l’entreprise.

«(Elle a montré) qui elle était. Elle était elle-même authentique. Je l’ai embauchée», a affirmé Sandra Lavoy.

Sois toi-même

Husam Elzien a obtenu son diplôme du programme de relations publiques du Niagara College l’été dernier. Il a passé des mois à chercher une occasion dans son domaine tout en travaillant à temps partiel dans le commerce de détail avant de finalement décrocher un emploi pertinent.

«Il y a une très forte concurrence sur le marché du travail, a déclaré Husam Elzien, qui vit dans la région de Niagara. Il faut savoir se vendre pour se démarquer et cela m’a pris… environ neuf mois.» Il a maintenant un stage qui commence en mai.

Il se souvient avoir reçu plusieurs refus, et cela, quand les employeurs potentiels prenaient la peine de répondre. Mais après avoir passé plusieurs entretiens, Husam Elzien s’est rendu compte qu’il n’était pas lui-même pendant les entrevues et a décidé de changer de façon de faire, a-t-il indiqué.

«J’avais l’impression de ne pas me permettre d’avoir une personnalité, a-t-il affirmé. Oui, ils veulent connaître vos connaissances techniques, mais ils veulent aussi vous connaître en tant que personne.»

Construire un réseau

Lors de la recherche d’un emploi, les offres en ligne ne touchent que la pointe de l’iceberg, a souligné Laura Hambley, psychologue agréée et fondatrice de Canada Career Counselling.

«Vous voulez passer sous l’iceberg. Cela signifie réseau, réseau, réseau», a-t-elle fait valoir.

«Connectez-vous avec les gens et expliquez ce que vous recherchez, car plus les gens savent ce que vous recherchez, plus vous avez de chances de décrocher la bonne opportunité dans votre carrière», a-t-elle indiqué.

Laura Hambley a suggéré de créer un profil LinkedIn le plus tôt possible.

«C’est comme économiser de l’argent: commencez à épargner le plus tôt et le plus jeune possible, a-t-elle déclaré. LinkedIn est comme votre capital social de réseau professionnel.»

C’est en forgeant qu’on devient forgeron

Si vous obtenez un entretien pour un emploi, la préparation est essentielle.

Il peut être utile de connaître le salaire moyen pour le poste afin de ne pas sous-estimer sa valeur ou réclamer trop en fonction de ses compétences, de rechercher des projets critiques sur lesquels l’entreprise travaille et de s’assurer que son curriculum vitae est à jour, a souligné Sandra Lavoy.

«Entraînez-vous à négocier sur ce qui est important pour vous — parfois, cela peut être des avantages hybrides ou différents (comme un) abonnement à une salle de conditionnement physique, a-t-elle indiqué. Il ne peut pas s’agir uniquement d’une question d’argent.»

Aucun prix ne peut être mis sur un mentorat précieux et sur le développement de vos compétences au travail, a-t-elle ajouté.

Les industries sont toujours à la recherche de gens qualifiés et, même si les nouveaux diplômés manquent d’expérience, ils apportent de nouvelles idées et contribuent à la culture de l’entreprise, a déclaré Sandra Lavoy.

«Les entreprises envisagent (d’embaucher) non seulement pour aujourd’hui, mais pour l’avenir», a-t-elle fait valoir.

Demander de l’aide

Si les nouveaux diplômés ne savent pas ce qu’ils veulent dans un emploi ou comment ils peuvent se positionner de la meilleure façon, les experts suggèrent de rechercher des conseils professionnels, notamment auprès d’un conseiller d’orientation ou un recruteur.

«Le recruteur leur posera quelques questions et les aidera avec leur curriculum vitae, avec ce qu’ils recherchent et comment répondre aux questions d’entrevue», a dit Sandra Lavoy.

Le manque de confiance dans ses compétences est un inconvénient courant chez de nombreux demandeurs d’emploi, nouveaux ou anciens dans l’industrie, a déclaré Laura Hambley.

«Avoir un conseiller d’orientation peut vous aider à renforcer votre confiance en vos moyens et à mieux comprendre vos compétences — à la fois vos compétences techniques et vos compétences générales telles que les compétences interpersonnelles, l’éthique du travail, la capacité à établir des relations et à communiquer avec les autres.»

Carrie Freestone a souligné qu’il n’y avait pas de mauvais choix pour les jeunes travailleurs qui optent pour un secteur en particulier.

Cependant, le rapport de janvier de RBC indique que les emplois professionnels et les emplois en finance sont moins nombreux que le nombre élevé de diplômés postsecondaires. Parallèlement, les postes vacants dans les soins de santé et la construction resteront élevés à mesure que davantage de personnes prendront leur retraite et que la demande de logements augmentera.