La pdg de Rio Tinto Alcan, Jacynthe Côté. Photo: LesAffaires.com
Même si elle n’a rien contre les exportations d’électricité d’Hydro-Québec, la chef de la direction de Rio Tinto Alcan, Jacynthe Côté, souligne l’importance de préserver une part de la ressource aux grandes entreprises énergivores présentes au Québec, qui bénéficient du tarif L qui leur assure un coût de l’électricité bien en-deçà du prix du marché.
Visionnez le point de presse qu'elle a accordé aux journalistes à la suite de son allocution:
La grande patronne de Rio Tinto Alcan, qui s’exprimait devant le Cercle canadien, a semblé vouloir réagir aux pressions de plus en plus fortes en faveur d’une hausse des exportations d’électricité pour augmenter les revenus d’Hydro-Québec et du gouvernement, et éponger une partie du déficit, et sur une éventuelle hausse du tarif industriel qui pourrait s’ensuivre.
«Comprenez-moi bien : je suis favorable à l’exportation d’électricité du Québec vers les États-Unis. Cependant, dans un contexte de diversification il est important de continuer à valoriser une partie de notre électricité localement», a-t-elle fait valoir dans son allocution.
Rappelons que dans son dernier budget, le gouvernement libéral a annoncé des hausses de tarifs pour tous les clients d’Hydro, sauf ceux bénéficiant du tarif L, soit de gros clients industriels de la société d’État comme les alumineries.
«Avec le dollar canadien qui frôle la parité, le tarif L représente déjà un coût légèrement plus élevé que le taux moyen des tarifs électriques de l’industrie à l’échelle mondiale, et il est clair que l’industrie ne pourrait pas absorber de hausses importantes du tarif L», a-t-elle mentionné.
Parlant du choix du ministre Bachand de ne pas toucher au tarif L dans son budget, Mme Côté a salué une décision prudente témoignant d’une vision à long terme. Elle a souligné que l’apport économique des alumineries aux régions éloignées ne devait pas être négligé.
«Le Québec a besoin à la fois d’entreprises de services et d’une base manufacturière solide. Le secteur des services est en effet plus fort s’il peut s’appuyer sur une structure manufacturière robuste », a-t-elle dit, avant d’ajouter que les régions où l’on fabrique de l’aluminium étaient restées relativement robustes et stables pendant la crise.
À propos des projets d’investissement au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui tournent au ralenti depuis le début de la récession, Mme Côté s'est bornée à réitérer son objectif de réévaluer la situation entre les deuxième et troisième trimestre 2010.
Même si le prix de l’aluminium a repris de l’altitude depuis quelques mois, un niveau élevé de stocks d’aluminium à l’échelle mondiale fait qu’on ne peut pas encore être tout à fait sûr que la demande pour le métal a repris pour de bon, a-t-elle expliqué.
