Le problème n’est pas forcément la rareté des talents, mais la pénurie de leaders audacieux, chaleureux et courageux. (Photo: 123RF)
À LA CHASSE. Je vous avais promis de donner des nouvelles de Martine, cette gestionnaire stressée et épuisée en novembre qui se débattait avec une équipe au bord de la crise de nerfs et la pénurie de main-d’oeuvre. Plusieurs m’ont demandé des nouvelles de son projet Horizon (un consultant d’une firme de TI m’a même offert son aide).
Je l’ai rappelée en janvier pour lui souhaiter une bonne et meilleure année. J’hésitais un peu, car je me disais qu’avec les fêtes qu’elle avait dû passer en compagnie de COVID-19 et d’Omicron, les réjouissances avaient dû être limitées.
Martine m’a répondu, apaisée et plus sereine. Elle m’a raconté qu’elle avait passé ses vacances entre des siestes, des séries télé et des marches dans les bois. La série «Lâcher Prise», avec Sophie Cadieux, l’a interpellée. Elle s’est reconnue. Tellement qu’elle a dévoré les épisodes en continu pendant trois jours. Elle m’en a parlé comme d’un électrochoc et… d’une thérapie.
On s’est vues pour marcher sur le Mont-Royal, un mardi à 14 h. «Tu as pris ton après-midi ?»je lui demande. Elle me répond «Non, je suis juste en pause bien-être». Elle retournait à son bureau à domicile après.
Martine m’a expliqué qu’elle avait décidé, au retour des fêtes, de prendre les choses en main, à sa façon. Elle a finalement compris qu’elle ne peut pas tout contrôler et que pousser dans le dos de ses équipes ne donne rien non plus. Elle a lâché prise.
Elle a décrété une série de nouvelles mesures. Fini la dictature des rencontres trop souvent inutiles et des communications vides de sens. Comme cadeau de 2022, elle a offert à son équipe une «amnistie de la réunionite». On se voit quand on doit discuter d’un point précis, prendre une décision ou avoir un conseil. Pas besoin de se réunir de manière religieusement statutaire chaque semaine.
Fini les «deux mots»qui décrivent comment la personne se sent en début de réunion (dont je parlais dans ma chronique précédente). Cette recette, suggérée par Brené Brown, stressait tout le monde. Plus besoin de copier le bureau au complet dans chaque courriel. Désormais, la consigne, c’est le téléphone et on règle sur-le-champ. Martine a informé son siège social que le projet Horizon aurait du retard, mais elle leur a soumis un business case et… elle vient d’avoir le budget pour recruter les ressources qui lui manquaient.
Du coup, son équipe est tellement repompée que Simon (le chef du projet Horizon) a trouvé une jeune étoile qui rêve de travailler pour une entreprise moderne qui promet peu de réunions, un environnement de travail agile et flexible et surtout des patrons authentiques et engagés.
Finalement, le problème n’est pas forcément la rareté des talents, mais la pénurie de leaders audacieux, chaleureux et courageux.
Je suis rentrée chez moi le coeur léger. Merci, Martine. Merci à la série Lâcher prise. Je termine le dernier épisode ce soir.