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À surveiller: CAE, Dollarama et General Mills

Catherine Charron|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: CAE, Dollarama et General Mills

La direction de Dollarama devrait donner un meilleur aperçu de ses prévisions pour l'exercice 2023 lorsqu’elle dévoilera ses résultats trimestriels le 30 mars 2022. (Photo: Roméo Mocafico)

Que faire avec les titres de CAE, Dollarama et General Mills? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

CAE (CAE, 32,24 $, 25,62 $): sa croissance est sur le point de décoller

Grâce à la reprise du trafic aérien et à la hausse des dépenses étatiques attendues en défense, la spécialiste des logiciels de simulation de vol CAE pourra regagner de l’altitude, conclut Benoît Poirier de Valeurs mobilières Desjardins après avoir discuté avec des membres de la direction de l’organisation.

Dans une note publiée le 20 mars dernier, il fait remarquer que malgré l’incertitude créée par l’invasion russe en Ukraine, les compagnies aériennes civiles ont relancé la formation de nouveaux pilotes, afin d’être fin prêtes pour répondre à la demande des voyageurs l’été venu.

La vice-présidente Finances et chef de la direction financière de la société, Sonya Branco, et le vice-président principal, Relations avec les investisseurs et Gestion du risque de l’entreprise, Andrew Arnovitz, avec qui l’analyste s’est entretenu lors de la conférence Industrials, TMT, Diversified and consumer de Desjardins, ont indiqué que la reprise est surtout observée en Amérique du Nord suivi par l’Asie et le Pacifique.

Sa division axée sur la défense est, quant à elle, parvenue à faire d’importants gains au cours du troisième trimestre de son exercice 2022. Pour la première fois depuis le début de la pandémie, qui a grandement ralenti ce secteur, le nombre d’ententes signées équivaut au nombre de services facturés, souligne Benoit Poirier.

L’analyste s’attend d’ailleurs à ce que l’invasion en Ukraine ravive les dépenses des pays membres de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), ce qui devrait profiter à la société montréalaise. Cela pourrait toutefois prendre près de 18 mois avant que CAE puisse en ressentir l’effet sur ses revenus, rapporte-t-il.

Les fonds de la société seront alloués à réduire la taille de son levier financier. Il devrait passer de 3,8 x à 2,6 x au cours de l’exercice 2023, car l’entreprise devrait gagner en profitabilité et générer d’importants flux de trésorerie dont 171 millions de dollars pendant l’exercice 2022, anticipe Benoit Poirier.

La marge de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement devrait être de 12,9% au cours de l’exercice 2022, et de 15,4% en 2023.

Malgré ses prévisions encourageantes, il maintient son cours cible à 37 $, ajoutant que les investisseurs qui misent sur le long terme devraient profiter du cours actuellement faible de son titre pour s’en procurer.

 

Dollarama (DOL, 68,82 $): la société peut surmonter les embûches

Dollarama (DOL, 68,82 $): la société peut surmonter les embûches

Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, est convaincu que les restrictions sanitaires imposées en janvier 2022 ont moins affecté les marges bénéficiaires de Dollarama que ce à quoi la société, qui doit dévoiler ses résultats trimestriels à la fin du mois de mars, s’attend.

Plus optimiste que le consensus, l’analyste prévoit que le taux de croissance de ses ventes de magasins comparables atteindra 5,8% au cours de l’exercice 2022, ce qui est supérieur à la décroissance de -0,2% qu’elle a enregistré l’an dernier.

Il estime que la taille du panier devrait avoir diminué de 2,5% par rapport à la même période l’an dernier, mais que le nombre de transactions devrait avoir grimpé de 8,5%. Vishal Shreedhar pense que les ventes de Dollarama seront de 1,242 million de dollars (M$), soit mieux que les 1 104 M$ de l’exercice 2021. Précisons que le consensus table plutôt sur 1 226 M$.

En incluant les activités de Dollarcity, sa branche sud-américaine, l’analyste croit que le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) au quatrième trimestre devrait être de 390 M$, et que le bénéfice par action s’établirait à 0,72 $, alors que Bay Street mise respectivement sur 381 M$ et 0,71 $. Le détaillant a enregistré à pareille date l’an dernier un BAIIA de 327 M$ et un bénéfice par action de 0,56%.

Vishal Shreedar prévoit que les résultats de son exercice 2023 profiteront de «la forte demande des consommateurs, la levée des consignes sanitaires et la réduction des coûts associés à la COVID-19», d’autant qu’ils se compareront à ceux de l’exercice 2022.

La société sera selon lui en mesure de générer un taux de croissance de ses ventes pour un magasin comparable de l’ordre des 4%, et de plus de 10% pour son bénéfice par action. En 2023, il devrait atteindre 2,58 $, grimpant de 19% par rapport à l’exercice précédent, le consensus misant sur 2,59 $.

La direction devrait donner un meilleur aperçu de ses prévisions lorsqu’elle dévoilera ses résultats trimestriels le 30 mars 2022, estime Vishal Shreedar. Lors de ce rendez-vous, les investisseurs s’intéresseront tout particulièrement selon lui aux marges que le détaillant s’attend à dégager au cours de l’exercice 2023, dans un contexte inflationniste.

Malgré l’effet qu’il pourrait avoir sur les coûts de sa main-d’œuvre ou de sa chaîne d’approvisionnement, l’analyste de la Financière Banque Nationale juge que, tout comme sa concurrente Dollar Store, Dollarama sera en mesure d’éponger ses hausses, en ajustant son offre de produit ou même ses prix au détail.

D’ici là, il fait passer son cours cible de 66 $ à 69 $, incluant ces nouvelles attentes, mais maintient sa recommandation à «surperformance».

 

General Mills (GIS, 62,82 $US): une fenêtre sur l’ensemble du secteur

General Mills (GIS, 62,82 $US): une fenêtre sur l’ensemble du secteur

Affectées par les nombreuses pressions qui ralentissent son approvisionnement, la société américaine General Mills a connu un difficile troisième trimestre, qui devrait plomber la seconde moitié de son exercice 2022, a-t-elle laissé entendre lors de la dernière conférence du Consummer Analyst Group of New York. C’est pourquoi Nik Modi de RBC Marchés des capitaux révise en partie ses prévisions.

Il prévoit notamment que le bénéfice par action trimestriel ajusté de General Mills sera de 0,75 $. Ceci traduit davantage le taux de croissance interne de l’entreprise qui devrait atteindre 3% et la baisse ajustée de son bénéfice d’exploitation, qui devrait se trouver dans le bas de la fourchette à deux chiffres ou dans le haut de la fourchette à un chiffre, croit l’analyste.

Il révise aussi ses attentes à l’égard des revenus que devrait enregistrer l’entreprise, passant de 18 747 M$ US à 18 730 M$ US. Son bénéfice par action annuel devrait être de l’ordre de 3,71 $US, et non plus de 3,72 $US.

En effet, tout en réitérant qu’elle anticipe une croissance annuelle interne de 4 à 5% au cours de l’exercice 2022, General Mills a précisé que la deuxième moitié reposera sur sa performance au quatrième trimestre plutôt que sur celle de son troisième, qui s’est terminé le 22 février dernier.

Nik Modi rappelle que l’organisation de Minneapolis avait préparé le terrain à cette annonce, ayant indiqué «que ce trimestre ne refléterait pas le prix au détail qu’il voulait implanter cette année», écrit-il dans une note.

Il fait remarquer que ceux-ci ont grimpé dans l’ensemble de ses divisions, comme les soupes, les céréales et les pâtes. Les ventes, elles, demeurent similaires à l’exercice précédent, sauf du côté des pâtes, ralenties selon toute vraisemblance par des bris dans sa chaîne d’approvisionnement, croit l’analyste.

Il sera tout particulièrement attentif à ce que la société aura à dire lorsqu’elle dévoilera ses résultats, car cette dernière donne habituellement un bon aperçu de «l’environnement opérationnel global», comme «l’approvisionnement en céréales, les prix de l’énergie et l’état du consommateur».

En attendant, l’analyste maintient son cours cible à 66 $US.