Ce que les traders, les bons, peuvent nous apprendre

Publié le 02/11/2011 à 08:59

Ce que les traders, les bons, peuvent nous apprendre

Publié le 02/11/2011 à 08:59

Blogue. Plusieurs des lecteurs de ce blogue savent que je travaille sur un deuxième livre, une sorte de suite à mon«Investir en Bourse et s’enrichir». Ce livre traitera de la psychologie de l’investisseur.

Il y a déjà plusieurs années que je fais des recherches sur ce thème, une odyssée me poussant dans des coins du savoir humain allant du bouddhisme à la neurobiologie. Une des surprises de ma recherche a été de constater qu’il y a bien peu d’écrits sur la psychogie de l’investisseur, en particulier pour l’investisseur à long terme. Ce qui existe va rarement plus loin que la mention primaire qu’il faut éviter des émotions comme la peur et l’avidité.

Par contre, il y a de nombreux ouvrages s’adressant au «trader» (qu’on pourrait traduire par «investisseur à court terme», faute de meilleur vocable français).

J’ai découvert que plusieurs des principes pour réussir sont les mêmes, que vous investissiez dans des entreprises avec un horizon temporel de plusieurs années (comme moi) ou pour seulement quelques jours et sur la base de signaux dits techniques.

Par exemple, dans un entretien publié dans le livre «New Market Wizards» (écrit par Jack Schwager), William Eckhardt explique :

« Pendant que les amateurs font faillite en subissant de lourdes pertes, les investisseurs professionnels font faillite en encaissant de petits profits. »

Tellement vrai…

Plus tard dans l’entrevue, M. Eckhardt ajoute que c’est le désir du trader de minimiser le nombre de transactions gagnantes (ou de minimiser le nombre de transactions perdantes) qui le mène à sa perte.

C’est un principe de base du placement intelligent. L’important c’est l’appréciation du capital à long terme. Pas le fait d’avoir 10 transactions gagnantes et seulement trois perdantes (10 petits gains et 3 grosses pertes peuvent vous appauvrir!). Pour appliquer ce principe, vous devez apprendre à réaliser vos pertes rapidement et conserver quasi éternellement vos titres gagnants.

Ce qui signifie que vous pourriez bien faire 80% de votre argent d’une infime minorité de transactions. Et le nombre en fait n’a aucune importance. Ce qui est crucial est de faire de l’argent.

William Eckhardt y va de plus d’une observation perspicace lorsqu’il explique que c’est l’évolution du marché boursier qui pousse les investisseurs à faire des erreurs coûteuses. Par exemple, comme la Bourse fluctue beaucoup d’une journée à une autre ou même d’une heure à l’autre, elle fait disparaître rapidement les petits gains. Ainsi, vous achetez un titre à 10$, il avance à 11,50$, avant de reculer à 9$.

L’être humain conclue, de façon erronée, qu’il aurait dû vendre à 11,50$, empochant ce gain fragile.

Or, si vous êtes un investisseur à long terme rationnel, vous savez qu’il ne s’agit que de fluctuations sans signification. Vous ne faites rien, ne sachant pas encore si vous avez acheté un titre gagnant ou perdant. Cette information, vous l’aurez fondamentalement par le biais de la performance économique de la société et de la confirmation de son potentiel de croissance à long terme.

Si vous voulez vous améliorer, retenez ceci : il faut apprendre à prendre des pertes, à réaliser qu’on s’est trompé (même si émotivement c’est difficile) tout en conservant vos gagnants longtemps. Voilà le premier et crucial ingrédient pour réussir en Bourse.

Bernard Mooney

 

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