(Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Selon le plus récent rapport SPIVA 2018 pour le Canada, plus de 75% des fonds actifs ont sous-performé leur indice en 2018 dans toutes les classes d’actifs. C’est une donnée qui peut en surprendre plus d’un puisque l’industrie s’est efforcée de promouvoir l’importance d’utiliser un gestionnaire actif lorsque l’environnement de marché est plus volatile.
Faut-il croire les publicités?
Tout au long de l’année 2018, les publicités des gestionnaires de fonds martelaient l’importance d’une gestion active afin de naviguer les marchés tumultueux et la hausse des taux d’intérêt (qui s’est arrêtée abruptement!). Visiblement, les investisseurs qui se sont fait convaincre pas ces publicités ont été majoritairement déçus. Est-ce surprenant? Pas du tout! En fait, cette sous-performance est plutôt la norme, année après année, et dans la majorité des marchés mondiaux.
Dans le même rapport, on peut constater que plus de 90% des fonds actifs ont sous-performé leur indice sur une période de 10 ans. Dans le cas des fonds actifs de dividende, c’est 100% des fonds qui ont sous-performé. C’est-à-dire qu’aucun fonds actif canadien de dividende n’a battu l’indice pour cette catégorie sur une période de 10 ans. C’est difficile de démontrer plus clairement que la gestion active est tout un défi!
Les lacunes de la méthodologie
À la défense des fonds actifs, les études SPIVA comportent certaines lacunes. Il est en effet souvent difficile, voire impossible de générer le rendement d’un indice donné. Dans la réalité, il faut notamment tenir compte des frais de transaction, du réinvestissement des dividendes, des retenues sur les dividendes étrangers, pour ne nommer que quelques facteurs importants. Ces lacunes ne peuvent expliquer plus qu’environ 0,75% de sous-performance par année. C’est beaucoup, mais moins que ce que les fonds actifs prétendent généralement être capables de générer comme performance additionnelle par rapport à leur indice.
Dans le cas d’un fonds d’actions canadiennes, ces lacunes ont toutefois un impact très limité, fort probablement inférieur à 0,10% par année. Il est d’ailleurs intéressant de noter que, malgré ces embûches, plusieurs FNB indiciels réussissent à calquer le rendement de leur indice, moins leur frais de gestion. Lorsque les frais de gestion d’un FNB sont de moins de 0,10%, le résultat est alors presque parfaite.
Bref, peu importe comment on analyse les résultats de l’étude SPIVA, le constat est sans équivoque. À long terme, la très grande majorité des fonds actifs ne réussissent pas à justifier leur frais de gestion, et ce, même dans des marchés plus volatils.
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