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À surveiller : BCE, Enbridge et Alimentation Couche-Tard

Denis Lalonde|Mis à jour le 26 juin 2024

À surveiller : BCE, Enbridge et Alimentation Couche-Tard

(Photo: Roméo Mocafico)

Que faire avec les titres de BCE, Enbridge et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement.

Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.

BCE (BCE, 44,97 $) : l’analyste de la Financière Banque Nationale réduit son cours cible sur un an

Le fournisseur canadien de services de télécommunications BCE dévoilera ses résultats financiers du deuxième trimestre le 1er août.

L’analyste Adam Shine, de la Financière Banque Nationale, s’attend à ce que la société dévoile des revenus de 6,03 milliards de dollars (G$), un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 2,68 G$, un bénéfice par action ajusté de 0,78 $ et des flux de trésorerie libres de 828 millions de dollars après réduction de ses prévisions.

«Elles restent supérieures au consensus des analystes sauf pour les flux de trésorerie libres», dit-il.

Selon lui, le consensus des analystes table sur des revenus de 6,105 G$, un BAIIA de 2,69 G$, un bénéfice par action ajusté de 0,78 $ et des flux de trésorerie libres de 785 M$.

«Nous nous attendons à ce que la division Media profite d’une hausse des revenus publicitaires grâce à l’Euro 2024, mais prévoyons également une diminution du revenu moyen par abonné, ce qui est le résultat de tactiques de réduction des prix dans l’industrie qui nous semblent excessives et minent les occasions de croissance», juge-t-il.

L’analyste s’attend à ce que les économies liées aux récentes restructurations (Bell a annoncé la suppression de 9% de ses effectifs, ou de 4800 postes, le 8 février dernier) atteignent 35 M$ durant le second trimestre, comparativement à 16 M$ pour le trimestre précédent. «Les économies devraient progresser plus rapidement en seconde moitié d’exercice et atteindre l’objectif de 150 M$ à 200 M$ en 2024, en route vers l’atteinte de l’objectif récurrent de 250 M$ par année», dit-il.

Adam Shine précise aussi que le paiement final de 414 M$ que BCE devait effectuer pour l’acquisition du spectre de la fréquence de 3800 mégahertz (MHz) a été réalisé le 29 mai.

Pour les services filaires, l’analyste s’attend à ce que les revenus déclinent de 1,5% sur un an. «La croissance est affaiblie par les rabais plus généreux consentis pour l’acquisition d’abonnés et la fidélisation de la clientèle et sur les forfaits de services résidentiels», dit-il.

Il s’attend à un gain de 28 000 abonnés aux services Internet et d’un gain de 6 000 abonnés à la télévision IP.

Du côté de la téléphonie mobile, l’analyste soutient que l’immigration permettra de générer des gains d’abonnés robustes, mais que les promotions agressives feront reculer le prix moyen par utilisateur de 2% sur un an à 57,98 $, alors que le consensus des analystes est à 58,82 $.

«BCE devrait gagner 100 000 abonnés à ses services postpayés et 25 000 abonnés à ses services prépayés», dit-il. Sa recommandation sur le titre reste à «surperformance», mais son cours cible sur un an recule légèrement, passant de 52 $ à 50 $.

Enbridge (ENB, 47,50 $) : un nouveau parc éolien avec les Premières Nations en Saskatchewan

Avant l’ouverture des marchés boursiers le 24 juin, Enbridge, en partenariat avec le consortium Six Nations Energy Development (une coentreprise formée de nations autochtones et Métis), a annoncé la création du projet de parc éolien Seven Stars Energy, d’une capacité de 200 mégawatts.

Le parc doit être construit au sud-est de Weyburn, en Saskatchewan, elle-même située à 110 kilomètres au sud-est de Régina.

Selon l’analyste Nate Heywood, d’ATB Capital Markets, la décision d’investissement finale devrait être annoncée en 2025 et le projet pourrait produire ses premiers mégawatts dès 2027.

Le consortium bénéficierait de l’appui financier de la Saskatchewan Indigenous Investment Finance Corporation (SIIFC).

«Enbridge est en pourparlers avec SaskPower pour obtenir une entente à long terme d’achat d’électricité. Nous estimons que le coût du projet oscillera entre 1,3 million de dollars (M$) et 1,5 M$ par mégawatt, pour un coût total de 260 M$ à 300 M$», explique l’analyste.

Ce dernier soutient que le projet de parc éolien est parfaitement aligné avec le développement prévu du portefeuille d’Enbridge dans les énergies renouvelables.

«Le portefeuille d’Enbridge dans les énergies renouvelables a une capacité de production nette de 2,3 gigawatts et fournit une énergie propre à 5,7 millions de personnes», ajoute Nate Heywood.

Il précise que la direction de l’entreprise a déjà laissé entendre qu’elle prévoyait des investissements annuels totalisant 1,5 milliard de dollars en Amérique du Nord dans des projets terrestres et en Europe dans des projets éoliens en mer d’ici 2030.

Les projets en Amérique du Nord sont majoritairement liés à l’énergie solaire.

L’analyste soutient que comme pour les autres filiales de l’entreprise, les actifs dans les énergies renouvelables, lorsque liés à des ententes d’approvisionnement à long terme, permettent de générer des revenus prévisibles.

«C’est le premier projet de parc éolien de la société en Saskatchewan, même si elle y est présente depuis plus de 75 ans», souligne-t-il.

Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Enbridge, de même que son cours cible sur un an de 56 $.

Alimentation Couche-Tard (ATD, 79,50$) : la clientèle appuie sur les freins

Alimentation Couche-Tard a fait état de résultats sous les attentes des analystes pour le quatrième trimestre de son exercice 2024 terminé le 28 avril.

L’entreprise a dévoilé un bénéfice par action ajusté de 0,48 $US*, en baisse de 32% sur un an et sous les attentes du consensus des analystes et de Martin Landry, de Stifel, respectivement établies à 0,51 $ ou 0,57 $.

«La différence entre le résultat de Couche-Tard et notre prévision s’explique en grande partie (0,06 $ par action) par des marges plus faibles que prévu sur les ventes de carburant aux États-Unis», note l’analyste.

Les ventes de marchandises dans les établissements comparables (ouverts depuis plus d’un an) aux États-Unis ont été moins pires que prévu, reculant de seulement 0,5%, alors que Martin Landry anticipait un repli de 2%, légèrement plus pessimiste que le consensus de -1,7%.

En Europe et au Canada, les ventes de marchandises ont reculé respectivement de 2% et de 3,4%, alors que l’analyste prévoyait qu’elles resteraient stables. «Le recul est attribuable au ralentissement des dépenses discrétionnaires et du déclin continu des ventes de cigarettes», dit l’analyste.

«Nous continuons de croire que Couche-Tard gagne des parts de marché dans cet environnement difficile, particulièrement par rapport à 7 — Eleven. Par ailleurs, les marges bénéficiaires sur les ventes de marchandises aux États-Unis sont restées stables à 34,1%, alors que nous prévoyions un léger recul à 33,9%», ajoute-t-il.

En Europe, les marges bénéficiaires ont reculé de 170 points de base à 39,2%, alors qu’elles ont progressé de 80 points de base au Canada pour se chiffrer à 34,9%. Martin Landry attendait une marge de 39,9% en Europe et de 33,9% au Canada. L’entreprise attribue le déclin de ses marges en Europe à l’intégration des actifs de TotalEnergies.

Selon lui, même si l’entreprise rate globalement la cible, certains chiffres sont fort positifs, comme la diminution normalisée des frais d’exploitation de 7,1% sur un an, lui qui misait sur une diminution de 2%.

En ce qui concerne les marges sur les ventes de carburant, elles ont été de 0,3879 $ le gallon, ce qui est moins élevé que la cible de 0,42 $. Au Canada, elle s’est chiffrée à 0,1368 $CA le litre, supérieure à la prévision de 0,125 $CA. En Europe et dans les autres régions, elle a été de 0,083 $ le litre, alors que les attentes étaient de 0,088 $.

Martin Landry conserve sa recommandation d’achat sur le titre de Couche-Tard, et son cours cible sur un an de 89 $.

*Tous les montants sont en dollars américains, sauf indication contraire.