À surveiller: Telus International, Uber Technologies et Metro
Denis Lalonde|Mis à jour le 07 août 2024L’épicier Metro, qui possède aussi la chaîne de pharmacies Jean Coutu, dévoilera les résultats du troisième trimestre de son exercice 2024 le 14 août. (Photo: 123RF)
Que faire avec les titres de Telus International, Uber Technologies et Metro? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Telus International (TIXT, 3,05$US, 4,17$): l’analyste de la CIBC sabre son cours cible sur un an
Telus International navigue dans une industrie en transition et doit affronter un environnement macroéconomique difficile et un recul de la demande pour ses services.
«La clientèle exige des baisses de prix alors que des tâches autrefois effectuées à la main sont de plus en plus automatisées. L’entreprise intègre l’intelligence artificielle générative à son offre et ces services commencent à prendre leur envol. Malgré cela, à court terme, nous estimons que les conditions de marché resteront difficiles, alors que les hausses de coûts pèseront sur les marges bénéficiaires», raconte Stephanie Price, analyste à Marchés des capitaux CIBC.
L’analyste dit vouloir attendre d’avoir une meilleure visibilité quant au moment de la reprise, ce qui la pousse à abaisser sa recommandation sur le titre, qui passe de «surperformance» à «neutre». Elle sabre aussi son cours cible sur un an, qui passe de 18,50$US à 5$US.
«La clientèle de Telus International s’attend à pouvoir automatiser davantage leur service d’expérience client, ce qui comprime les marges bénéficiaires dans la vaste majorité des activités de l’entreprise», dit-elle, précisant que la société doit affronter des sociétés en démarrage bien capitalisées offrant des services d’intelligence artificielle à faibles coûts.
«Au départ, Telus International était hésitante à sacrifier ses marges bénéficiaires pour offrir des prix compétitifs, mais elle a rapidement été forcée de changer de stratégie pour obtenir de nouveaux contrats et conserver ses clients existants», ajoute Stephanie Price.
Elle soutient que les pressions à la baisse sur les revenus deviendront la «nouvelle norme» pour l’entreprise et elle a réduit ses prévisions de bénéfices par action en conséquence pour les exercices 2024 et 2025.
Pour l’exercice en cours, sa prévision de bénéfice par action ajusté passe de 1,06$US à 0,43$, alors que celle de 2025 passe de 1,09$US à 0,40$US.
Elle anticipe un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ajusté de 473 millions de dollars américains (M$US) en 2024 et de 422,8M$US en 2025. Auparavant, ces chiffres étaient respectivement de 631M$US et de 670,8M$US.
L’analyste précise qu’à plus long terme, Telus International pourrait bénéficier d’un virage misant sur l’intelligence artificielle (IA), puisque la portion de ses revenus tirés de l’IA a atteint 15% en première moitié d’exercice, ce qui constitue une croissance de 13% sur un an. Le fait que l’entreprise puisse s’appuyer sur sa société mère Telus pour tester ses produits dans une industrie hautement réglementée pourrait aussi, à son avis, être bénéfique.
Uber Technologies (UBER, 67,72$US): des résultats supérieurs aux prévisions au second trimestre
Uber Technologies (UBER, 67,72$US): des résultats supérieurs aux prévisions au second trimestre
Uber Technologies a dévoilé des résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes au second trimestre de son exercice 2024. L’analyste John Anmuth, de J.P. Morgan, souligne que l’entreprise a enregistré des revenus bruts de plus de 40 milliards de dollars américains (G$US) liés aux demandes de transports durant le trimestre, en hausse de 21% sur un an en devises constantes, alors qu’il attendait un chiffre de 39,8G$US.
L’entreprise a comptabilisé 2,8 milliards de transports durant la période de trois mois terminée fin juin, soit environ 30 millions par jour, ce qui est aussi en hausse de 21% sur un an.
«Le transport de personnes a permis à Uber de générer des revenus de 20,6G$US, en hausse de 27% sur un an. Les services de livraison de colis et de repas ont quant à eux généré des revenus de 18,1G$US, en hausse de 17% sur un an, ce qui est légèrement sous notre prévision de 18,2G$US», note l’analyste.
Ce dernier souligne toutefois qu’Uber a battu le haut de la fourchette de sa prévision de bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 1,45G$US à 1,53G$US en faisant état d’une performance de 1,57G$US.
«Les marges bénéficiaires des services de livraison ont atteint 3,24%, par rapport à 7,62% pour les services de transport de personnes», raconte Doug Anmuth, qui anticipait respectivement des marges de 3,05% et de 7,82%.
«L’entreprise a racheté pour 325M$US de ses actions durant le trimestre et nous nous attendons à ce que cette cadence augmente durant les trimestres à venir, ce qui permettra à Uber d’ultimement commencer à réduire le nombre de ses actions en circulation», croit-il.
Pour le troisième trimestre (en cours), Uber dit s’attendre à des revenus oscillants entre 40,25G$US et 41,75G$US (ce qui constituerait une hausse de 18% à 23% sur un an, alors que J.P. Morgan prévoit une performance de 41,4G$US, en incluant un effet négatif de 400M$US lié aux récentes faiblesses du dollar américain.
L’entreprise s’attend aussi à un BAIIA qui se situera entre 1,58G$US à 1,68G$US, alors que l’analyste prévoit 1,62G$US.
Il réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Uber et son cours cible sur un an de 95$US.
Metro (MRU, 81,19$): la popularité des produits au rabais se poursuit
Metro (MRU, 81,19$): la popularité des produits au rabais se poursuit
L’épicier Metro, qui possède aussi la chaîne de pharmacies Jean Coutu, dévoilera les résultats du troisième trimestre de son exercice 2024 le 14 août.
L’analyste Vishal Shreedhar, de la Financière Banque Nationale, s’attend à ce que le bénéfice par action ajusté de l’entreprise atteigne 1,35$, stable par rapport à celui de la période correspondante il y a un an. Le consensus des analystes est aussi à 1,35$.
«La stabilité sera attribuable à une légère expansion des marges bénéficiaires et au programme de rachat d’actions, à la popularité des produits au rabais et à la vigueur des revenus chez Jean Coutu. Tout cela sera compensé par une augmentation des frais généraux, de vente et administratifs, à une hausse des frais de dépréciation et d’amortissement et à une augmentation des frais d’intérêts», explique l’analyste.
Ce dernier s’attend à une augmentation des ventes d’épiceries comparables (ouvertes depuis plus d’un an) de 1%, comparativement à 9,4% l’an dernier, qui serait le résultat de petits gains de parts de marché et de la popularité des produits vendus à rabais.
Du côté des pharmacies Jean Coutu, l’analyste anticipe que les ventes comparables grimperont de 4% pour les produits de détail et de 4% pour les médicaments d’ordonnance. «Cette performance reflète la solide performance des ventes de produits de cosmétiques et le nombre plus élevé de cas de grippes par rapport à l’an dernier», dit-il.
Vishal Shreedhar s’attend à ce que l’entreprise génère des revenus de 6,56 milliards de dollars (G$), alors que le consensus des analystes est plus optimiste à 6,64G$. À la période correspondante il y a un an, Metro avait fait état de revenus de 6,43G$.
«Metro va bénéficier d’une petite période de boycottage des établissements de la chaîne rivale Loblaws et de l’augmentation de ses ventes en ligne», écrit-il.
À son avis, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) se chiffrera à 619 millions de dollars (M$), alors que le consensus est à 620M$. L’an dernier, il s’était établi à 612M$.
L’analyste réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de Metro, mais relève légèrement son cours cible sur un an, qui passe de 82$ à 85$.