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À surveiller: 5N Plus, Boralex et Lion Électrique

Charles Poulin|24 février 2022

À surveiller: 5N Plus, Boralex et Lion Électrique

Les problèmes de chaînes d’approvisionnement et le carnet de commandes en demi-teinte de Lion Électrique poussent La Banque Laurentienne à réviser à la baisse son cours cible sur un an sur le titre de l'entreprise. (Photo: courtoisie)

Que faire avec les titres 5N Plus, Boralex et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

5N Plus (VPN, 2,23 $): une acquisition qui termine bien l’année

Les résultats du quatrième trimestre de 5N Plus se sont révélées être au-delà des attentes du marché notamment grâce à l’acquisition, en novembre, de l’entreprise AZUR SPACE.

L’entreprise montréalaise, spécialisée dans la production de semiconducteurs et de matériaux de haute performance, a présenté des revenus de 64,6 M$US au quatrième trimestre, soit mieux que la prévision de 56,4 M$US de Desjardins et du consensus du marché, chiffré à 56,5 M$US. La contribution d’AZUR, un manufacturier allemand de cellules solaires multi‐jonctions basées sur des composés semiconducteurs, est de 17 M$US du total, explique l’analyste Frédéric Tremblay, ce qui excédait également les 5 M$US que prévoyait Desjardins.

L’analyste de Desjardins avoue que les prévisions concernant AZUR étaient conservatrices. Une partie de la vigueur des résultats de la société au quatrième trimestre est reliée à l’échéancier de certains projets qui venaient à terme à ce moment. Sans la présence d’AZUR, Frédéric Tremblay estime à environ 3% la croissance organique de 5N Plus.

Les bénéfices avant intérêts, impôt et amortissements (BAIIA) de 10,1 M$US ont largement dépassé les 6,9 M$US avancés par Desjardins et le consensus de 7,2 M$US. La marge du BAIIA s’est accrue de 1,4% pour s’établir à 15,6%, en avance sur la prévision de Desjardins (12,2%), encore une fois grâce à l’arrivée d’AZUR chez 5N Plus ainsi qu’avec la maîtrise des coûts d’entreprise, qui ont contrebalancé la majoration des coûts de transport internationaux.

L’analyste rappelle que Desjardins avait prévu que l’acquisition d’AZUR aurait des effets positifs sur la compétitivité de 5N Plus sur les marchés où elle était déjà présente (énergie renouvelable, sécurité et espace), en plus d’offrir des occasions à moyen terme dans de nouveaux marchés (électronique haute performance, mobilité électrique, recharge sans fil, communications avancées).

Desjardins maintient sa recommandation d’achat et son cours cible à 4 $.

 

Boralex (BLX, 32,28 $): un plan bien appliqué

Boralex (BLX, 32,28 $): un plan bien appliqué

Boralex continue de bien suivre le plan de croissance stratégique, ce qui lui a permis d’afficher un bénéfice avant intérêts, impôt et amortissements (BAIIA) supérieur au consensus du marché au quatrième trimestre.

Les 163 M$ de BAIIA sont 3 M$ de plus que le consensus, rappelle iA Marché des capitaux, mais également 3 M$ de moins que son propre estimé. Le flux de trésorerie excédentaire (0,56 $ par action) s’est toutefois révélé être inférieur au consensus du marché (0,70 $) et à la prévision d’iA (0,66 $).

L’analyste Naji Baydoun explique que les résultats ont été affectés par des rendements sous la moyenne du secteur éolien (environ 13% sous la moyenne à long terme). Le secteur hydroélectrique a toutefois compensé en partie avec un rendement d’environ 8% supérieur à la moyenne à long terme et de ses plus récentes acquisitions.

La stratégie de croissance a vu la mise en service d’une capacité supplémentaire d’environ 30 MW au quatrième trimestre, l’avancée de la construction de 154 MW de capacité qui devraient être prêts d’ici la fin de 2023, de 493 MW de projets qui devraient être démarrés d’ici 2025 et d’un autre 3,4 GW de projets dans les cartons qui pourraient développer encore plus la croissance organique.

IA s’attend à ce que l’arrivée de nouvelles informations concernant plusieurs appels d’offres, notamment auprès de la New York State Energy Research and Development Authority (NYSERDA) et au Québec fournisse plus de clarté sur la stratégie de croissance organique de Boralex chez les investisseurs.

Naji Baydoun indique qu’iA aime beaucoup les contrats en cours de Boralex (environ 13 ans de durée moyenne) ainsi que le potentiel de croissance dans les cartons, le dividende stable, les acquisitions potentielles et le solide ratio flux de trésorerie excédentaire/croissance du titre.

iA maintient ainsi sa recommandation d’achat et son cours cible de 41 $ pour Boralex.

 

Lion Électrique (LEV, 9,76 $): des problèmes d’approvisionnement en vue qui minent les commandes

Lion Électrique (LEV, 9,76 $): des problèmes d’approvisionnement en vue qui minent les commandes

Les problèmes de chaînes d’approvisionnement et le carnet de commandes en demi-teinte de Lion Électrique poussent La Banque Laurentienne à réviser à la baisse son cours cible sur un an sur le titre de l’entreprise.

Même si les problèmes d’approvisionnement touchent toute l’industrie et devraient se résorber au cours des prochains mois, l’analyste Nauman Satti explique qu’un carnet de commandes qui se remplit moins vite que prévu signifie une réduction plus forte que prévu des volumes de production pour 2023. S’il avoue ne pas être inquiet outre mesure des diminutions du côté des autobus scolaires, le manque de commandes pour les camions amène la Laurentienne à réviser à la baisse ses estimations de ventes pour 2022, 2023 et 2024. L’analyste croit toujours que Lion Électrique va bénéficier de la tendance vers l’électrification dans les transports et profiter de son avantage du «premier arrivé», mais il pense que ces changements risquent d’être repoussés dans le temps de 12 à 18 mois.

La Laurentienne estime les ventes à 10,5 M$ pour le quatrième trimestre et s’attend à un bénéfice avant intérêts, impôt et amortissements (BAIIA) négatif de 5 M$, mais que ces résultats ne raconteront pas toute l’histoire de l’entreprise. Il faut plutôt regarder du côté de la croissance du carnet de commandes, qui a atteint 500 M$ au troisième trimestre (261 camions, 1763 autobus).

Nauman Batti mentionne également la naissance de LionCapital Solutions, une entité vouée au financement de sa clientèle. Si cette division ne risque pas d’ajouter des revenus supplémentaires, elle devrait aider à générer des ventes en rendant le coût d’acquisition plus intéressant pour les acheteurs.

La baisse de ses prévisions ainsi que de la croissance de la dette de l’entreprise amènent la Laurentienne à abaisser son cours cible de 24 $ à 19 $, mais elle maintient sa recommandation d’achat en raison de la croissance de Lion Électrique dans un secteur en ébullition.