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À surveiller: Agnico Eagle, Banque TD et Alimentation Couche-Tard

Dominique Talbot|Mis à jour le 23 août 2024

À surveiller: Agnico Eagle, Banque TD et Alimentation Couche-Tard

La Banque TD n'est pas sortie du bois aux États-Unis. (Photo: Denis Lalonde)

Que faire avec les titres d’Agnico Eagle, Banque TD et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Agnico Eagle Limited (AEM, 110,45$): risques à la baisse et croissance à la hausse

Les analystes de la Banque Scotia ont tenu cette semaine leur rencontre annuelle avec les dirigeants de la minière Agnico Eagle Limited.

De cette rencontre, l’analyste Tanya Jakusconek a retenu que la société est en excellente position pour offrir à ses investisseurs un plan de croissance à long terme, notamment en raison de la hausse de la production de ses infrastructures aurifères à Malartic, en Abitibi-Témiscamingue, et de Detour Lake, en Ontario. Celles-ci devraient atteindre prochainement 1 million d’onces par année.

Toujours au Canada, la période d’incertitude par rapport aux projets de Hope Bay (Nunavut) et d’Upper Beaver (Ontario) est terminée, alors que leurs productions sont respectivement estimées sur une base annuelle à 400 000 onces d’ici 2029 et 210 000 onces d’ici 2030.

Également, la Scotia souligne qu’Agnico Eagle utilisera ses flux de trésorerie disponibles au paiement d’une dette de 540 millions de dollars (M$) au cours des 12 prochains mois, au maintien de son dividende et au réinvestissement dans ses activités.

«Agnico Eagle demeure dans le haut de notre liste pour la qualité de ses infrastructures, de sa production actuelle et à venir ainsi que pour son profil général où le risque géopolitique est faible», écrit Tanya Jakusconek, rappelant qu’Agnico opère principalement au Canada, aux États-Unis (Nevada) et dans l’ouest de l’Australie.

L’entreprise «a une présence solide dans les régions où elle opère et cela se traduit dans sa capacité à utiliser celle-ci comme levier dans ses relations, notamment avec ses fournisseurs, ses partenaires financiers et le capital humain. Elle maintient également une bonne discipline financière. C’est de cette façon qu’elle considère offrir un risque calculé et un bon rendement à ses actionnaires».

Dans sa note publiée mercredi, la Scotia, qui maintient sa recommandation de «surperformance» sur le titre, rappelle qu’Agnico Eagle demeure fortement exposée au dollar canadien, et donc influencée par les taux de change avec le dollar américain. Chaque variation de 10% entre les deux devises aura un impact d’environ 50$ par once d’or.

Néanmoins, la société minière conserve ses prévisions de 3,35 millions à 3,55 millions d’onces d’or produites cette année à un coût moyen total de production entre 1200$ et 1250$.

Banque TD (TD, 78,60$): la société n’est pas sortie du bois aux États-Unis

Banque TD (TD, 78,60$): la société n’est pas sortie du bois aux États-Unis

Ce n’est pas parce que la Banque TD a inclus une provision de 3,57 milliards de dollars (G$) en lien avec les enquêtes sur le programme de lutte contre le blanchiment d’argent de la société aux États-Unis qu’elle est nécessairement sortie du bois au sud de la frontière.

Dans ses résultats présentés jeudi, la TD a déclaré une perte de 181 millions de dollars (M$) pour son troisième trimestre 2024, clos le 31 juillet. Cela représente 14 cents par action. Ses revenus ont totalisé 14,18G$, ce qui représente 2,05$ par action diluée sur une base ajustée.

Malgré les milliards de dollars en provision, écrivent des analystes de la Financière Banque Nationale (FBN) dans une note publiée jeudi après-midi, les perspectives de la TD aux États-Unis demeurent floues. Parce que, disent-ils, des sanctions non pécuniaires relatives à l’enquête pourraient également s’ajouter.

«Outre les exigences réglementaires qui accroissent structurellement les coûts de conformité, la banque pourrait également y être confrontée à un plafonnement des actifs sur ses opérations», écrit Gabriel Dechaine.

Les dépenses entourant les questions réglementaires ont également eu un impact important sur les résultats de la Banque. Ses dépenses ont augmenté de 10% depuis le début de l’exercice financier, alors que les prévisions se trouvaient bien en deçà de ce résultat.

Ces ennuis de la TD au sud de la frontière n’empêchent pas la Financière Banque Nationale de relever sa recommandation sur le titre de l’institution financière de Toronto de «sous-performance» à «performance égale au secteur». Parce que, justifie Gabriel Dechaine, « la disposition réglementaire relative aux amendes pourrait ouvrir la voie à une succession potentielle de PDG, qui n’exclurait pas un candidat externe ».

Aussi, le consensus des analystes par rapport à l’estimation des revenus de 2025 de la TD devrait se rapprocher de celui de la FBN, qui est 6% en dessous de ce qu’il était avant le dernier trimestre.

«Notre prévision de bénéfice par action pour 2025 reste inchangée, dit Gabriel Dechaine. Par contre, nous augmentons notre ratio cours/bénéfices de 9,5 à 10 pour refléter une incertitude réduite concernant les impacts financiers des questions réglementaires de la TD. Notre cours cible sur un an passe de 74$ à 78$.»

La FBN positionne toujours la TD dans la moitié inférieure de sa hiérarchie bancaire, «surtout à long terme», car sa croissance à long terme pourrait être inférieure à celle de ses pairs.

Alimentation Couche-Tard (ATD, 80,87$) : un autre trimestre plus «difficile»

Alimentation Couche-Tard (ATD, 80,87$) : un autre trimestre plus «difficile»

Alimentation Couche-Tard a largement retenu l’attention cette semaine en raison de son offre d’achat amicale pour le groupe japonais Seven & i. Mais en attendant le dénouement de cette transaction, l’entreprise québécoise présentera le 4 septembre prochain ses résultats du premier trimestre son exercice financier 2025.

Pour ceux-ci, BMO Marchés des capitaux souligne que les éléments macroéconomiques aux États-Unis n’ont pas changé lors du dernier trimestre, ce qui devrait se traduire par une baisse de 0,5% des ventes par magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) par rapport à la même période l’année dernière.

«Si Alimentation Couche-Tard réussit à livrer de meilleurs résultats à cet effet, ce serait très positif», exprime Tamy Chen, analyste à la BMO.

En Europe et à Hong Kong, les ventes par magasins comparables devraient diminuer de 1%. Cela représenterait une amélioration par rapport aux attentes précédentes de la BMO qui étaient de -2%.

Contrairement au consensus des analystes, qui table sur un bénéfice par action ajusté de 85 cents, l’analyste prévoit plutôt qu’il sera de 76 cents. En plus de la baisse des ventes par magasins comparables, elle ne serait par surprise par une diminution des marges sur le carburant au sud de la frontière. À ce chapitre, les attentes passent de 55 cents américains par gallon à 51 cents.

Moins de volatilité dans le secteur des hydrocarbures explique cette diminution, puisque les marges de Couche-Tard ont tendance à augmenter en période de haute volatilité, explique la BMO.

Malgré les vents macroéconomiques défavorables au modèle d’affaires de Couche-Tard, la BMO souligne que ceux-ci sont temporaires. Sans surprise, elle conserve sa recommandation de l’action de la multinationale québécoise à «surperformance», et son cours cible sur un an de 89$.