(Photo: courtoisie)
Que faire avec les titres d’Agnico Eagle, Pet Valu Holdings et Lion Électrique? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée par les analystes.
Agnico Eagle (AEM, 65,04$US, 90,44$) : les analystes de RBC Marchés des capitaux restent prudents
Les analystes de RBV Marchés des capitaux ont tenu une séance de questions et réponses avec Jamie Porter et Dominique Girard, respectivement chef de la direction financière et directeur de l’exploitation pour le Québec, le Nunavut et l’Europe de la minière Agnico Eagle.
Ces derniers ont affirmé que les priorités de l’entreprise en allocation de capital se fondent sur un prix de l’or à 1800$US l’once. À ce prix, les activités d’Agnico Eagle atteindraient le seuil de rentabilité, incluant le développement des projets et le financement du dividende.
«Selon les dirigeants, chaque augmentation de 100$US l’once résultera en une hausse des flux de trésorerie libres d’environ 250 millions de dollars américains après impôts», raconte l’analyste Josh Wolfson. (le prix de l’once d’or pour livraison en juin est en ce moment de 2 326$US l’once)
La priorité d’Agnico Eagle du côté de l’exploration est la publication de l’étude préliminaire du projet minier Détour Lake, dans le Nord-Est de l’Ontario, qui doit arriver d’ici la fin du second trimestre.
L’entreprise avance aussi les travaux sur le projet ontarien Upper Beaver, qui contient de l’or et du cuivre, et jongle avec l’idée de le développer comme un site à part entière ou de transporter le minerai par camion jusqu’au site LaRonde, en Abitibi-Témiscamingue, une balade d’environ 130 kilomètres.
Au cours des prochaines années, la mine Canadian Malartic (21% de la valeur nette des actifs de l’entreprise) passera d’un site à ciel ouvert à une mine souterraine qui utilisera le tiers de la capacité de son usine de traitement, qui est de 60 000 tonnes par jour. Les réserves souterraines contiendraient toutefois des teneurs en or trois fois plus élevées que pour la portion à ciel ouvert, ce qui assurerait une stabilité de la production aurifère sur le site.
L’analyste de RBC conserve sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Agnico Eagle, mais curieusement avec un cours cible sur un an de 60$US, ce qui est inférieur à sa valeur actuelle. Selon un scénario optimiste, il concède toutefois que le titre pourrait atteindre 92$US d’ici un an si le prix de l’once d’or arrive à se maintenir à plus de 2250$US l’once à long terme. À l’inverse, si le prix de l’or recule à 1700$US l’once à long terme, la valeur de l’action pourrait reculer à 27$US.
Pet Valu Holdings (30,94$) : un titre moins attrayant à sa valorisation actuelle
Pet Valu Holdings (30,94$) : un titre moins attrayant à sa valorisation actuelle
La chaîne de produits pour animaux Pet Valu Holdings, qui possède la bannière Chico au Québec, a dévoilé le 7 mai des résultats financiers supérieurs aux prévisions des analystes pour le premier trimestre de son exercice 2024.
Pour le premier trimestre, Pet Valu a fait état d’une hausse de 4% sur un an de ses revenus à 261 millions de dollars, grâce entre autres à une augmentation de 0,8% sur un an des ventes de magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an).
L’analyste Martin Landry, de Stifel, note toutefois que l’achalandage dans les magasins a décliné pour un deuxième trimestre consécutif, alors que la clientèle opte de plus en plus pour les grands formats afin de contrer les pressions inflationnistes et d’en obtenir plus pour leur argent.
«Les initiatives de réduction des coûts ont permis à la société de générer une marge bénéficiaire brute de 21,7%, en hausse de 220 points de base sur un an et supérieure à notre prévision de 20%», ajoute-t-il.
Le bénéfice par action ajusté de 0,35$ est en hausse de 9% sur un an et supérieur aux prévisions de l’analyste (0,29$) et du consensus (0,31$).
«Au second trimestre, la direction s’attend à ce que les ventes de magasins comparables poursuivent leur progression de 0,8% sur un an, alors que le consensus table sur une croissance de 2,5%. Cela montre une décélération de la croissance des ventes de magasins comparables sur deux ans, qui passerait de 10% au 1er trimestre à 7% au second trimestre», explique Martin Landry.
L’analyste note que l’entreprise devra investir dans sa chaîne d’approvisionnement et dans les offres promotionnelles et la publicité pour augmenter ses parts de marché, ce qui devrait peser sur la rentabilité de l’entreprise pour les deuxième et troisième trimestres de l’exercice 2024.
«Nous avons réduit nos prévisions de bénéfices de 5% pour 2024 et pour l’exercice 2025 également», dit-il, estimant qu’il faudra plusieurs années à l’entreprise pour profiter pleinement de ses investissements dans ses infrastructures de chaîne d’approvisionnement.
Martin Landry abaisse donc sa recommandation sur le titre de Pet Valu, qui passe de «d’achat» à «conserver», alors que son cours cible sur un an recule légèrement et passe de 33$ à 32$.
Lion Électrique (LEV: 1,04$US, 1,43$) : la Financière Banque Nationale lance la serviette
Lion Électrique (LEV: 1,04$US, 1,43$) : la Financière Banque Nationale lance la serviette
Le fabricant d’autobus et de camions électriques Lion Électrique a dévoilé ce matin des résultats financiers trimestriels qui ont déplu à l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale (FBN).
Pour le premier trimestre de son exercice 2024, l’entreprise de Saint-Jérôme a vendu 196 véhicules (12 camions et 184 autobus), ce qui a dépassé les prévisions de l’analyste de 160 véhicules (10 camions et 150 autobus).
«Toutefois, les revenus de 55,5 millions de dollars américains (M$US) ont raté les cibles de la FBN (65,1M$US) et du consensus (69,1M$US) en raison de prix de ventes moyens par véhicule à la baisse. En effet, le prix de vente moyen a été de 283 000$US durant le trimestre, comparativement à 328 000$US au quatrième trimestre de l’exercice 2023», dit-il.
Rupert Merer anticipait un prix de vente moyen par véhicule de 335 000$US. «La baisse des prix jumelée à une augmentation des coûts de fabrication liée au lancement de nouveaux produits ont résulté en une perte d’exploitation de 11,1M$US, alors que nous anticipions un bénéfice de 3,9M$US», explique-t-il.
Il ajoute que la perte avant intérêts, impôts et amortissement de Lion a atteint 17,3M$US, alors qu’il attendait une perte de 3M$US.
L’analyste souligne également que le carnet de commandes continue d’affronter des vents contraires et atteignait 2004 véhicules à la fin du trimestre (211 camions et 1793 autobus), lui qui était de 2 076 véhicules trois mois plus tôt. «Le déclin est principalement attribuable au fait qu’un client a été forcé de se protéger de ses créanciers, ce qui a provoqué la perte d’une commande de 65 camions», explique-t-il.
Il ajoute que plus de la moitié du carnet de commandes de Lion est tributaire du Fonds pour le transport en commun à zéro émission (FTCZE) du gouvernement fédéral, qui continue d’accuser des retards. «La date limite pour faire des demandes de financement dans le cadre de ce programme est à la fin de 2025, alors l’entreprise a encore le temps de récupérer, mais l’incertitude persiste», dit-il.
Rupert Merer croit aussi que Lion pourrait regarnir son carnet de commandes grâce à un programme de l’Agence américaine de protection de l’environnement, doté d’une enveloppe de 1 milliard de dollars américains) annoncé en janvier et dont 70% des fonds n’ont pas encore été alloués.
La situation des liquidités de la société inquiète l’analyste. Elles étaient de 31M$US à la fin du trimestre, comparativement à 93M$US trois mois plus tôt. Lion a annoncé des vagues de suppression d’emplois en août, en février et en avril pour réduire ses dépenses, ce qui devrait lui permettre d’économiser 40M$US annuellement.
En raison des inquiétudes concernant les liquidités de Lion et aux délais persistants du FTCZE, Rupert Merer abaisse sa recommandation sur le titre de «performance égale au secteur» à «sous-performance». Son cours cible sur un an diminue également, passant de 1,75$US à 1$US. Il donne au titre une valeur d’une fois ses ventes prévues de l’exercice 2025.