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À surveiller: Air Canada, Amazon et Alphabet

Dominique Beauchamp|Publié le 03 février 2021

Que faire avec les titres d’Air Canada, Amazon et Alphabet?

Que faire avec les titres d’Air Canada, Amazon et Alphabet? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Air Canada (AC, 21,27$): la reprise attendue prendra plus de temps

Cameron Doersken, de la Financière Banque Nationale, continue de croire que les voyageurs reviendront à partir de la fin de 2021, grâce aux vaccins, comme il le prévoyait en décembre 2020 lorsqu’il a recommandé l’achat d’Air Canada.

Les nouvelles restrictions imposées par Ottawa repoussent encore une fois la reprise attendue.

«Notre position initiale n’a pas changé. La demande refoulée et l’allègement éventuel des restrictions de voyages devraient mener à un certain retour à la normale en 2022», dit-il.

L’analyste déplore le fait que les voyages soient ciblés par les gouvernements malgré le fait que dans les faits très peu de cas de COVID-19 (0,4% en décembre et 0,9% en janvier) proviennent des voyageurs internationaux. «Il est donc possible que les restrictions s’éternisent jusqu’en 2022», craint-il.

Et si Ottawa devait fournir une aide financière au transporteur, elle serait sans doute conditionnelle à ce qu’Air Canada rembourse les voyageurs pour les vols annulés. Une telle aide ne procurerait donc aucun fonds additionnels à la société, explique l’analyste.

En 2021, Cameron Doersken estime dorénavant qu’Air Canada fonctionnera à 29% de la capacité de 2019 au lieu de 45%, bien que 40% soit atteignable à la fin de l’année.

Le reprise qu’il avait prévu en 2022 sera aussi plus graduelle. Le transporteur aérien devrait fonctionner à 65% de sa capacité au lieu de 75%.

En conséquence, Air Canada brûlera des liquidités de 2,6 milliards de dollars en 2021 au lieu de la ponction prévue de 1,5 G$. Bien que la société puisera dans ses liquidités jusqu’au premier trimestre de 2022, ses réserves devraient suffire.

«Les liquidités devraient tomber à un plancher 4,1 G$ au premier trimestre de 2022, ce qui est supérieur aux sommes minimum de 2,4 G$ dont Air Canada dit avoir besoin», ajoute l’analyste.

Si Cameron Doerksen voit juste, le déficit d’exploitation de 2,3 G$ prévu en 2021 devrait devenir un bénéfice d’exploitation de 2,2 G$ en 2022.

Il maintient donc sa recommandation d’achat.

Amazon (AMZN, 3380$ US): Jeff Bezos cède les commandes quand la pandémie soulève les résultats

Amazon (AMZN, 3380$ US): Jeff Bezos cède les commandes quand la pandémie soulève les résultats

Jeff Bezos cède les commandes quotidiennes de son empire au moment où la pandémie propulse les résultats d’Amazon à des niveaux inégalés.

La croissance de 42% des revenus (à 125,5 milliards de dollars américains, sans l’effet des changes) au quatrième trimestre est énorme pour une entreprise aussi gigantesque.

Cette accélération par rapport au trimestre précédent (36%) a bien évidemment dégagé un meilleur profit que prévu, en hausse de 76% à 17,93$US par action, indique Michael Graham de Canaccord Genuity.

L’élan du commerce en ligne provient de la croissance de l’engagement, de la fréquence des commandes et de la facture moyenne des abonnés au service Prime, pendant les Fêtes, ajoute l’analyste.

Numéro un de l’infonuagique, Amazon Web Services monte encore en puissance avec une hausse de 28% des revenus à 12,7 G$US, soit un rythme annuel de 51 G$US et un bond de 68% des commandes en carnet.

Il va de soi selon lui qu’Andy Jassy, le président d’AWS, qui procure à Amazon plus de la moitié de son bénéfice d’exploitation, dirige l’entreprise.

La croissance des recettes publicitaires s’est aussi accélérée de 49 à 64%, du troisième au quatrième trimestre.

Amazon prévoit des revenus totaux de 100 à 106 G$US au premier trimestre, soit plus que les prévisions de 95,4 G$ US, et une croissance de 37%.

Le bénéfice d’exploitation prévu de 3 à 6,5 G$US est inférieur aux prévisions et inclut des dépenses associées à la COVID-19 d’encore 2 G$US.

En 2020, la société a augmenté de 50% sa capacité de traiter les commandes en particulier le tri des commandes dans de nouveaux centres plus près de ses marchés et la livraison à domicile. Amazon Logistics manutentionne déjà plus de la moitié des commandes.

Amazon aura des «comparaisons difficiles à surpasser plus tard en 2021», reconnaît Michael Graham, mais la dynamique opérationnelle du trimestre lui laisse croire que les nouvelles habitudes d’achat des consommateurs persisteront après la pandémie.

«Le titre est un placement charnière pour bénéficier de vents de dos durables», dit-il.

Michael Graham augmente sa cible de 3800 à 4100$US qui repose sur l’évaluation attribuée à chacune des filiales.

L’analyste accroît aussi légèrement (2,5%) ses prévisions de revenus pour 2021, 2022 et 2023, parce que la pandémie devance l’adoption du commerce en ligne et les recettes publicitaires croissent à bon rythme.

Alphabet (GOOGL, 1919$ US): la pub en ligne double les attentes, YouTube en tête

Alphabet (GOOGL, 1919$ US): la pub en ligne double les attentes, YouTube en tête

Le retour en force de la publicité en ligne a produit un quatrième trimestre reluisant pour le propriétaire de Google.

Les recettes la publicité ont rebondi de 22% au quatrième trimestre alors que le consensus prévoyait une augmentation de 11%. C’est aussi plus du double de la hausse de 10% du trimestre précédent.

Les dépenses accrues par les marques et les détaillants expliquent cette progression.

YouTube vole la vedette avec une accélération de 47% de ses recettes, note Maria Ripps, de Canaccord Genuity.

«Quelque 70% des utilisateurs de YouTube ont dit avoir acheté un produit de marque après avoir visionné leur publicité», dit-elle.

Le confinement a aussi triplé la recherche de produits par rapport à un an plus tôt. La communauté de marchands de Google a aussi explosé de 80% en raison des efforts de la société pour améliorer les fonctionnalités de magasinage sur sa plateforme.

L’infonuagique n’est pas en reste avec une ascension de 47% des revenus, un rythme qui se situe entre celui de ses rivaux Azure de Microsoft (48%) et Amazon Web Services (28%).

Les commandes en carnet de cette filiale ont aussi triplé, indique l’analyste. «Plusieurs nouveaux gros clients signent des contrats à long terme», dit-elle.

Au total, les revenus et le bénéfice d’exploitation ont surpassé les prévisions de Maria Ripps par 8% et 34% respectivement.

Cette croissance exige d’énormes investissements. Les coûts d’acquisition de clients ont atteint 22% des recettes publicitaires tandis que les coûts des produits vendus ont atteint 28% des revenus.

Maria Ripps s’attend à ce que ces dépenses augmentent davantage en 2021 parce que la société investit dans son réseau et ses produits infonuagiques.

Loin derrière Amazon Web Services et Microsoft Azure, Google Cloud est en voie de tripler la taille l’équipe de ventes directes. Le trimestre a aussi révélé que cette filiale est fortement déficitaire, affichant une marge d’exploitation négative de 43%. Google Cloud a perdu 5,6 G$ US en 2020 alors qu’AWS a dégagé des profits de 3,5 G$US au seul quatrième trimestre.

Le premier semestre de 2021 s’annonce solide, mais le deuxième devrait voir une décélération du taux de croissance. Maria Ripps croit que les investisseurs s’en formaliseront peu étant donné la solide croissance séculaire dont bénéficie la société.

Le titre reste un «solide placement charnière» de très grande capitalisation qui est «bon marché» par rapport à sa croissance, dit-elle.

Maria Ripps réitère sa recommandation d’achat et augmente sa cible de 2250 à 2400 $US. Elle hausse ses prévisions de bénéfices de 59,17 à 60,54 $US par action pour 2021 et de 69,61 à 71,29 $ US pour 2022.