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À surveiller: Air Canada, Banque Laurentienne et Couche-Tard

Denis Lalonde|Publié le 04 octobre 2023

À surveiller: Air Canada, Banque Laurentienne et Couche-Tard

Couche-Tard dévoilera son nouveau plan quinquennal le 11 octobre. (Photo: Getty images)

Que faire avec les titres d’Air Canada, Banque Laurentienne et Alimentation Couche-Tard? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Air Canada (AC, 19,03 $) : une évaluation qui prévoit le pire

Les investisseurs sont inquiets que la forte demande pour le transport aérien ne soit pas soutenable, ce que comprend Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale?

«Toutefois, les réservations et les prix sont pour le moment solides jusqu’au début de 2024, alors que la capacité des vols domestiques et vers les États-Unis reste restreinte. La hausse des coûts du carburant a pesé sur les titres des transporteurs aériens, mais les prix se sont repliés récemment et Air Canada est en meilleure posture que bien des compétiteurs pour naviguer à travers cette situation», soutient l’analyste.

Il explique que le prix moyen du carburant a atteint 1,14$ le litre au troisième trimestre, en baisse de 13,5% sur un an, mais en hausse de 12,8% par rapport au prix dévoilé par Air Canada au second trimestre.

Il cite les plus récentes données de Statistique Canada, qui montrent que les prix des billets d’avion en août étaient en recul de 19,9% sur un an au pays. «Malgré tout, les prix restent 4,5% supérieurs à ceux d’août 2019. Il ne faut pas oublier que durant les mois de juillet et d’août 2022, les prix avaient été gonflés par la normalisation du transport aérien après la pandémie, alors que la capacité était encore limitée», dit-il.

Ce dernier s’attend par ailleurs à ce qu’Air Canada poursuive son désendettement et présente un ratio dette nette/BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) de 1,7 fois à la fin de 2023, lui qui était de 5,7 fois à la fin de 2022.

«Après la mise à jour de nos données, le titre d’Air Canada se négocie à 3,5 fois le ratio valeur d’entreprise/BAIIA pour 2023 et 2024, sous sa moyenne prépandémique de 4-5 fois», précise-t-il.

Cameron Doerksen ajoute que l’évaluation du titre d’Air Canada est la plus faible parmi tous ceux qu’il couvre. Il croit donc que la valeur actuelle de l’action intègre les craintes des marchés financiers.

Il maintient sa recommandation d’achat sur le titre, mais réduit un peu son cours cible sur un an, qui passe de 35 $ à 32 $. Il donne au titre une valeur de 4,5 fois le ratio valeur d’entreprise/BAIIA prévu en 2024.

 

 

Banque Laurentienne (LB, 30,27$) : des défis opérationnels qui s’ajoutent aux défis stratégiques

Banque Laurentienne (LB, 30,27$) : des défis opérationnels qui s’ajoutent aux défis stratégiques

Les départs immédiats de la présidente et cheffe de la direction Rania Llewellyn et du président du conseil d’administration Michael Mueller annoncés lundi matin surviennent après quelques semaines tumultueuses à la Banque Laurentienne.

Meny Grauman, analyste à la Banque Scotia, souligne que la banque vient de traverser une période difficile qui a vu sa tentative de mise en vente échouer et une panne informatique affecter ses services pendant plusieurs jours.

«À la lecture du communiqué annonçant le départ des deux dirigeants, il semble que ceux-ci soient liés à la panne informatique, mais il est difficile de croire que l’échec de la récente révision stratégique des activités n’ait pas été un facteur dans l’équation», écrit-il.

L’analyste ajoute que le remplaçant de Rania Llewellyn au poste de président et chef de la direction, Éric Provost, travaille à la Banque Laurentienne depuis plus de dix ans. Plus récemment, il a occupé le poste de chef de groupe des Services bancaires aux particuliers.

Michael Boychuk a quant à lui été nommé au poste de président du conseil d’administration. Il était dernièrement président du comité d’audit de l’institution financière et membre du conseil.

Il rappelle que les trois priorités du nouveau PDG seront de veiller à ce que la Banque résolve dès que possible tous les problèmes en suspens liés à la panne; d’améliorer les communications avec les clients pour s’assurer qu’ils sont informés rapidement du rétablissement complet des services; et de lancer un examen approfondi des facteurs qui ont conduit à la panne. «La panne a été provoquée par une mise à jour des systèmes informatiques et non par une cyberattaque», écrit-il.

«La direction de la Banque Laurentienne n’a pas précisé dans quelle mesure la panne informatique allait affecter ses résultats financiers, mais nous pensons qu’ils seront importants, au moins pour le trimestre en cours», affirme l’analyste.

Many Grauman réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» sur le titre de la Banque Laurentienne, et son cours cible sur un an de 38$.

 

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 71,05$) : les yeux sont tournés vers la journée des investisseurs

Alimentation Couche-Tard (ATD, 71,05$) : les yeux sont tournés vers la journée des investisseurs

Alimentation Couche-Tard tiendra une journée des investisseurs le 11 octobre à Phoenix, en Arizona. La direction de l’entreprise en profitera pour dévoiler un nouveau plan quinquennal.

L’analyste Martin Landry, de Stifel, a effectué un sondage auprès de 35 investisseurs institutionnels afin de connaître leurs attentes. «43% des répondants s’attendent à ce que Couche-Tard augmente son BAIIA (bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement) de 50% à 80% sur cinq ans. La barre est haute, même si une telle progression serait moins élevée que par le passé. Tout dépendra de la capacité de Couche-Tard à réaliser des acquisitions», raconte-t-il.

Ce dernier ajoute que certaines surprises pourraient survenir, puisque seulement 23% des répondants s’attendent à ce que les prévisions des marges sur l’essence aux États-Unis soient supérieures à 0,45$US le gallon et que 3% des répondants prévoient que les marges bénéficiaires sur les ventes de marchandises grimpent de plus de 100 points de base aux États-Unis.

«Notre scénario de base est que le BAIIA de Couche-Tard pour son exercice 2028 atteindra 8,7 milliards de dollars américains (G$), ce qui constituerait une augmentation de 50% par rapport à celui atteint en 2023. Jumelé à des rachats d’actions, cette prédiction laisse entrevoir que le bénéfice par action pourrait croître de 13% à 15% (low teens) durant la période, ce qui serait conforme aux prévisions des investisseurs», explique-t-il.

Selon ce scénario, Couche-Tard devrait toutefois réaliser des acquisitions totalisant entre 7G$ et 8G$ durant la période. «Les étoiles devront être alignées, mais avec une baisse des évaluations et de la concurrence en raison des taux d’intérêt plus élevés, tout cela reste possible», croit-il.

Martin Landry précise que le titre de Couche-Tard se négocie en ce moment à un ratio de 16 fois le bénéfice par action prévu des 12 prochains mois, ce qui est légèrement sous sa moyenne des cinq dernières années. «Le bilan de l’entreprise est très solide avec un ratio dette/BAIIA de 2,1 fois après l’acquisition de TotalÉnergies (une transaction de 3,1 milliards d’euros), ce qui offre beaucoup de flexibilité pour effectuer d’autres transactions ou pour retourner du capital aux actionnaires», dit-il.

L’analyste maintient sa recommandation d’achat sur le titre et son cours cible sur un an de 81$.