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À surveiller: Air Canada, BlackBerry et TFI International

Charles Poulin|28 juin 2024

À surveiller: Air Canada, BlackBerry et TFI International

La CIBC estime que le titre d’Air Canada sera en surperformance face à son secteur d’activité et fixe son cours cible à 28$. (Photo: Air Canada)

Que faire avec les titres Air Canada, BlackBerry et TFI International? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement.

Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Air Canada (AC, 17,41$): sentiment négatif non justifié envers le titre

La CIBC perçoit un sentiment négatif envers le titre d’Air Canada, un sentiment qu’elle n’estime pas justifié.

L’analyste Kevin Chiang ne comprend pas pourquoi cette négativité existe. Bien que les négociations avec ses pilotes en cours et que la santé financière des consommateurs canadiens soient préoccupantes et puissent avoir des répercussions sur le titre, il soutient qu’Air Canada est surpénalisée. Il continue de voir le transporteur aérien comme une entreprise de valeur.

Il souligne que les bénéfices sont supérieurs à ceux enregistrés avant la pandémie et qu’en parallèle, la valeur de l’entreprise ait diminué de 35%. À la fin du premier trimestre de 2024, le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) des 12 derniers mois se chiffrait à 4,02 G$ avec un ratio de levier de 0,9. À la fin de 2019, ces indicateurs étaient respectivement à 3,64 G$ et 0,8.

Il perçoit cet état de choses comme étant une profonde déconnexion lorsqu’on compare le titre d’Air Canada avec celui de ses pairs américains (American Airlines, Delta Airlines, United Airlines), qui eux s’échangent, en moyenne, à environ 2% de moins qu’avant la pandémie. Pourtant, si leur ratio de levier est similaire à celui d’avant la pandémie, leur BAIIA, lui, n’a grimpé que d’environ 2%.

Kevin Chiang est d’avis qu’Air Canada n’a pas reçu le mérite qui lui est dû pour sa récupération. De manière simpliste, il avance qu’en prenant en compte l’escompte relatif des principaux transporteurs américains et qu’on l’appliquait à Air Canada, cela supposerait une valeur d’entreprise de 16,5 G$, soit une valeur de l’action de plus de 33$, environ le double du prix actuel.

Il ajoute de plus que les bénéfices du programme Aeroplan sont à la hausse. L’analyste estime à environ 250 M$ le BAIIA généré par ce programme lors de son acquisition, en 2019, chiffre qui aurait grimpé de plus de 70% aujourd’hui à plus de 425 M$.

La CIBC estime que le titre d’Air Canada sera en surperformance face à son secteur d’activité et fixe son cours cible à 28$.

BlackBerry (BB, 2,21$ US): visibilité vers une profitabilité à court terme améliorée

La visibilité vers la profitabilité à court terme de BlackBerry s’améliore, estime Banque Royale Marchés des capitaux.

L’entreprise a annoncé une nouvelle ronde de contrôle de coûts qui devraient rapporter 20 M$ d’économies supplémentaires annuelles, ce qui porterait à 125 M$ par an le total des réductions, souligne l’analyste Paul Treiber. Cela se rapproche de l’objectif, qui est de 150 M$ par année.

Compte tenu du temps qu’il faudra pour réaliser ces économies, il croit que les effets se matérialiseront lors de l’exercice financier 2026. La Banque Royale modifie donc son estimation du bénéfice avant intérêts, impôts et amortissements (BAIIA) de 34 M$ à 41 M$.

BlackBerry a de plus annoncé qu’elle allait dévoiler des segmentations financières pour ses secteurs de cybersécurité et de l’internet des objets lors de sa journée des investisseurs, en octobre.

Paul Treiber mentionne toutefois que l’entreprise canadienne évolue dans des marchés à forte compétition. Il croit qu’une nouvelle valorisation matérielle de l’action est fort probablement corrélée à une profitabilité et une croissance durable, en plus de l’ajout d’autres stratégies de création de valeur (par exemple, la vente ou la scission de la division de cybersécurité.

BlackBerry a également présenté des résultats meilleurs que ce que le consensus du marché prévoyait, ajoute-t-il. Les revenus se sont chiffrés à 144 M$, mieux que le consensus de 143 M$. Avec ces revenus plus élevés et des dépenses d’exploitation plus basses (109 M$ contre 114 M$ prévus par la Banque Royale), le BAIIA ajusté a lui aussi été supérieur qu’anticipé à -7 M$ (-19 M$ pour la Royale, -17 M$ pour le consensus du marché).

La Banque Royale conserve sa prévision de performance du titre de BlackBerry égale à son secteur d’activités ainsi que son cours cible de 3$.

TFI International (TFII, 190,78$): FedEx pourrait scinder son transport LTL

FedEx pourrait faire comme TFI International et scinder sa division de transport LTL (moins que la charge complète d’un camion), avance Desjardins.

FedEx a présenté des résultats financiers plus positifs que prévu au quatrième trimestre, souligne l’analyste Benoit Poirier. Du côté du transport LTL, les envois du trimestre ont été plutôt stables par rapport à l’an dernier, mais le poids total était à la baisse. Les revenus d’exploitation ont dépassé le consensus du marché (506 M$ US comparativement à 444 M$ US prévus), mais cela découle d’une meilleure échelle de prix et du contrôle des coûts.

Compte tenu de la provenance de la différence avec le consensus ainsi que les volumes non impressionnants du côté des colis et courrier, l’analyste croit que les résultats de FedEx ne procureront qu’une lecture à peine positive pour les activités de TFI. Desjardins ne change donc pas ses prévisions pour le deuxième trimestre de TFI, et elle ne s’attend pas à ce que la direction de l’entreprise modifie ses cibles annuelles pour 2024.

Le conseil d’administration de FedEx a indiqué qu’il allait réévaluer le rôle de la division FedEx Freight à l’intérieur du porte-folio de l’entreprise ainsi que des étapes potentielles pour déverrouiller de la valeur pour les actionnaires, souligne Benoit Poirier.

Si la direction a été plutôt avare de détails quant aux options qu’elle va explorer, l’analyste croit pour sa part que la décision la plus probable serait une scission de son secteur de transport LTL. Cela serait supporté par sa large taille et la possibilité de création de valeur significative si ce secteur devient une entreprise à part entière.

Cette décision supporterait par ailleurs la position positive de Desjardins concernant la scission des activités LTL de TFI International, ajoute-t-il. Selon l’analyste, le moment choisi par FedEx pour réévaluer ses activités prouve que TFI fait la bonne chose en séparant ses propres activités LTL, qui sont plus cycliques.

Desjardins maintient sa recommandation d’achat du titre de TFI International ainsi que son cours cible de 207$.

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