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À surveiller: Air Canada, BRP et Cascades

Jean Gagnon|Mis à jour le 16 avril 2024

À surveiller: Air Canada, BRP et Cascades

Le titre d'Air Canada est attrayant en ce moment, selon les analystes de la Banque Scotia. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Air Canada, BRP et Cascades? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Air Canada (AC, 18,61 $): une occasion des plus intéressantes selon l’analyste de la Banque Scotia

Durant tout le 1er trimestre 2024, le cours de l’action du principal transporteur aérien canadien s’est maintenu entre 17,50 $ et 18,50 $, bien loin du niveau de 26,00 $ où il se négociait pas plus tard que l’été dernier. Pourtant, le titre constitue une des occasions les plus intéressantes de son secteur, selon Konark Gupta, analyste à Scotia Capital.

Son évaluation est à un creux historique alors qu’il se négocie à un des escomptes les plus larges jamais vus par rapport à ses concurrents, estime l’analyste. Cela est certes étonnant, étant donné qu’il devrait plutôt se négocier sur la même base que les autres grands transporteurs, étant donné son solide bilan financier, estime l’analyste.

Il concède toutefois qu’un certain escompte peut être justifié par le fait que les investisseurs demeurent quelque peu inquiets devant les coûts, les dépenses en capital et la concurrence à laquelle Air Canada fait face. Il note toutefois que la concurrence s’est un peu amincie à la suite de la fermeture de Lynx Air, ainsi que les problèmes que rencontre Flair Airlines.

Les coûts et les dépenses demeurent néanmoins des sujets de préoccupation, mais l’analyste n’en croit pas moins que le renouvellement du contrat des pilotes et toute annonce pouvant alléger les dépenses en capital constitueraient des éléments catalyseurs pour une réévaluation du titre. Il note que certains régimes de retraite canadiens veulent investir de plus en plus sur la scène locale, ce qui favorise également la demande pour le titre.

Celui-ci se négocie à un niveau historique de 2,9 fois sa multiple Valeur d’entreprise/bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA), ce qui est bien en bas de sa moyenne de 4,0 fois d’avant la pandémie et de 5,0 fois ceux de ses concurrents américains.

Conséquemment, Konark Gupta réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre d’Air Canada, tout en diminuant néanmoins son cours cible sur un an de 30 $ à 29 $.

 

 

BRP (DOO, 90,95 $): certains investisseurs et analystes semblent regarder au-delà des récents résultats

BRP (DOO, 90,95 $): certains investisseurs et analystes semblent regarder au-delà des récents résultats

Le fabricant de véhicules récréatifs de Valcourt divulguait jeudi des résultats de son 4e trimestre inférieurs aux attentes, et ceux-ci ont affecté le titre à la baisse dans un premier temps. Mais celui-ci s’est ensuite bien ressaisi pour terminer la séance en hausse de plus de 5%. Ce renversement durant la séance suivant l’annonce des résultats est d’autant plus étonnant que la direction formulait des prévisions pour son année financière 2025 également inférieures aux attentes des analystes.

Certes, BRP subit les contrecoups d’un hiver sans neige qui a affecté les ventes de ski-doo, ainsi qu’une baisse de l’appétit des consommateurs, mais certains analystes semblent regarder un peu loin que les quelques prochains trimestres et demeurent enthousiastes quant aux perspectives de la firme québécoise.

C’est le cas entre autres de Cameron Doerksen, analyste à la Financière Banque Nationale. Il réitère sa recommandation de «surperformance», et il hausse même son cours cible de 105 $ à 112 $.

Bien qu’il s’attend à ce que le ralentissement de l’industrie des sports motorisés persiste au cours de la prochaine année, l’analyste croit que BRP en profitera pour s’accaparer de nouvelles parts de marché, tout en introduisant de nouveaux produits, ce qui la placera dans une position enviable pour une reprise éventuelle du secteur.

La direction de BRP annonce qu’elle prévoit pour l’année financière 2025 des revenus se situant dans une fourchette de 9,1 à 9,5 milliards de dollars (G$), ce qui est nettement inférieur à la prévision de 9,8 G$ de l’analyste de la Nationale, ainsi que celle du consensus des analystes qui tablait sur 10,0 G$.

Elle annonce également qu’elle prévoit pour cette prochaine année des bénéfices par action entre 7,25 $ et 8,25 $ alors que la prévision de Cameron Doerksen était de 8,74 $ et celle du consensus de 9,06 $.

 

Cascades (CAS, 9,89 $): de bonnes et de mauvaises nouvelles, et l’analyste de Desjardins réduit son cours cible

Cascades (CAS, 9,89 $): de bonnes et de mauvaises nouvelles, et l’analyste de Desjardins réduit son cours cible

Frederic Tremblay, analyste chez Valeurs mobilières Desjardins, a eu récemment l’occasion de s’entretenir avec les dirigeants de Cascades lors de la Conférence de Montréal de Desjardins. Il en est ressorti avec de bonnes et de mauvaises nouvelles qui l’ont amené à réduire son cours cible de de 14,50 $ à 13,00 $. Il maintient sa recommandation de conserver le titre.

Du côté positif, l’analyste note que les initiatives d’optimisation et de rationalisation ont grandement contribué à un renversement de tendance du secteur du papier-tissu dont la marge bénéficiaire pour la 2e partie de 2023 a été de 15% comparativement à environ 2% l’année précédente.

Interrogée à savoir si elle pensait à unir ses forces avec la société américaine Clearwater Papers, la direction de Cascades a répondu qu’aucune fusion ou acquisition n’était sur l’écran radar en ce moment, note l’analyste.

L’entreprise va plutôt se concentrer à maintenir sa performance dans le papier-tissu à partir de sa plateforme actuelle, tout en diminuant son endettement. La dette nette était de 3,4 fois ses bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement ajustés (BAIIA) à la fin de 2023, et la direction entend ramener ce multiple à 2,0-2,5 fois.

Du côté négatif, bien que le développement du moulin de Bear Island en Virginie progresse bien, l’analyste constate que les coûts du vieux carton ondulé ont constitué un vent de face majeur au 4e trimestre 2023 et qu’ils continuent de l’être au 1er trimestre 2023.

L’impact de ces coûts sur la rentabilité incite l’analyste de Desjardins à réduire sa prévision de BAIIA pour le 1er trimestre 2024 de 108 millions de dollars (M$) à 90 M$.