Que faire avec les titres de Air Canada, Cenovus Energy et Franco-Nevada? Voici quelques recommandations d'analystes.
Que faire avec les titres de Air Canada, Cenovus Energy et Franco-Nevada? Voici quelques recommandations qui pourraient influencer les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion différente de celle des analystes.
Air Canada (AC, 31,22 $): une excellente occasion d’achat se prépare, selon un analyste
Le titre du transporteur aérien a cédé environ 30% de sa valeur depuis deux semaines alors que les craintes de pandémie de la COVID-19 se répandaient rapidement. Mais compte tenu qu’elle est bien placée pour affronter la tempête, Cameron Doerksen, analyste à la Banque Nationale, croit qu’une excellente occasion d’achat se prépare.
Certes, alors que plusieurs importants transporteurs aériens annoncent la suspension de vols non-essentiels et que des événements importants à travers le monde sont annulés, l’analyste prévoit qu’Air Canada vivra des perturbations majeures lors du deuxième trimestre qui auront un impact se faisant sentir jusqu’à la fin de l’année.
En conséquence, l’analyste abaisse ses prévisions de bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) pour l’année 2020 de 3,6 milliards $ à 2,2 milliards $.
Toutefois, l’entreprise est bien positionnée pour affronter la tempête, estime l’analyste. À la fin du quatrième trimestre, son encaisse totalisait 5,9 milliards $ et elle disposait de lignes de crédit inutilisées de 7,4 milliards $.
Contrairement à l’épisode de 2008 où tous ses appareils étaient soit loués ou grevés d’un emprunt, aujourd’hui, 89 appareils, soit 35% de sa flotte principale ne le sont pas, ce qui lui permettra d’ajuster rapidement sa capacité sans encourir de coûts élevés, croit l’analyste.
En présumant une reprise du traffic aérien en 2021, le titre d’Air Canada s’avèrerait attrayant simplement en réalisant un BAIIA égal à celui de 2019, estime l’analyste. Au cours actuel, il se négocierait alors à un multiple de 3,1 fois la valeur de l’entreprise/BAIIA alors qu’en 2019 ce multiple était d’environ 4,5 fois.
De plus, la bonne situation financière d’Air Canada laisse croire qu’elle sortira de la crise en meilleur état que ses concurrentes, pense l’analyste. En conséquence, il maintient sa recommandation de «surperformance», mais il réduit néanmoins son cours cible de 57$ à 45$.
Cenovus Energy (CVE, 4,25 $): en attendant que la tempête passe
Cenovus Energy (CVE, 4,25 $): en attendant que la tempête passe
Les craintes de pandémie de la COVID-19 avaient fait chuter le titre du producteur pétrolier de 12$ à 8$ la semaine dernière. Mais voilà que la guerre de prix du pétrole le fait maintenant tomber à 4$.
Dans un effort pour sauver ses activités, la société de Calgary cesse momentanément tous ses projets de croissance, rapporte Justin Bouchard, analyste chez Desjardins.
Lundi soir, l’entreprise annonçait qu’elle réduisait son budget de dépenses d’investissement pour 2020 de 32%. Il passe de 1,3-1,5 milliards $ à 0,9-1,0 milliard $. Les dépenses de la société serviront maintenant uniquement à maintenir la production et les opérations en aval, conclut l’analyste.
Cenovus revoit également à la baisse sa prévision de production pour 2020 qui passe d’un fourchette de 472 à 496 milliers de barils équivalent pétrole par jour à une fourchette de 432 à 486 milliers de barils, soit une réduction d’environ 5%, estime l’analyste. La diminution de production se fera principalement dans le secteur des sables bitumineux.
À la fin de l’exercice financier 2019, Cenovus disposait d’une encaisse de 186 millions $ et de facilités de crédit non-utilisées de 4,2 milliards $. Cela pourra l’aider à court terme à encaisser le choc de la baisse des prix du pétrole qui s’approche dangereusement de son seuil de rentabilité, estime l’analyste.
Par ailleurs, si la situation quant aux prix du pétrole persiste, l’analyste croit que la société pourrait être forcée de couper encore plus dans ses dépenses d’investissements, et peut-être même dans son dividende.
Pour l’instant, l’analyste de Desjardins maintient sa recommandation de «conserver», et il réitère son cours cible de 14$.
Franco-Nevada (FNV, 148,43 $): mieux vaut l’or que le pétrole
Franco-Nevada (FNV, 148,43 $): mieux vaut l’or que le pétrole
La société de Toronto impliquée dans l’extraction d’or et détenant d’autres investissements dans les produits de base et les ressources naturelles a présenté d’excellents résultats à son quatrième trimestre.
Elle a généré des flux de trésorerie de 0,99$ par action, alors que le consensus des analystes prévoyait 0,92$. Pour sa part, George Topping, analyste chez Valeurs mobilières Industrielle Alliance, avait prédit 0,94$.
Les bénéfices avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) ont atteint 202 millions$. Le consensus des analystes prévoyait 187 millions $ et l’analyste de l’Industrielle Alliance 185 millions $. La société prévoit maintenant produire environ 565 000 onces équivalent or en 2020.
Bien que le prix de l’action a faibli avec la chute du prix du pétrole, il est clair que les investisseurs achètent le titre pour sa production d’or et non pour son exposition à l’énergie, croit l’analyste.
Les revenus de 844 millions $ en 2019 provenaient pour 14% des actifs énergétiques à un prix du pétrole moyen de 57$US le baril, le reste provenant de la production d’or à un prix moyen de 1,392 $US l’once, note l’analyste.
L’impact de l’ampleur de la chute du prix du pétrole affectera les flux de trésorerie provenant des opérations en 2020, mais le prix de l’or plus élevé atténuera l’effet. La valeur nette des actifs de Franco-Nevada se retrouve à 74% dans le secteur minier et à 26% dans le secteur énergétique, estime George Topping qui maintient sa recommandation d’achat et son cours cible de 180$.