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À surveiller: Air Canada, Corus Entertainment et Bombardier

Denis Lalonde|25 octobre 2022

À surveiller: Air Canada, Corus Entertainment et Bombardier

Le transporteur Air Canada dévoilera ses résultats financiers du troisième trimestre de son exercice 2022 le 28 octobre. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Air Canada, Corus Entertainment et Bombardier? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

 

Air Canada (AC, 18,49$): la reprise prend son envol

Le transporteur Air Canada dévoilera ses résultats financiers du troisième trimestre de son exercice 2022 le 28 octobre avant l’ouverture des marchés boursiers.

Grâce à la levée de la majorité des restrictions pour les voyageurs, l’analyste Chris Murray, de ATB Capital Markets, s’attend à ce que les volumes de passagers effectuent un bond autant par rapport au second trimestre que sur un an.

Il souligne toutefois que l’entreprise doit toujours composer avec des défis d’exploitation, avec la vigueur du dollar américain et l’augmentation du prix du carburant. L’analyste continue de prévoir une forte demande pour les voyages de loisirs et une hausse de la contribution des voyages d’affaires qui viendront supporter un «environnement de prix constructif» pour la seconde moitié de 2022 et 2023.

«Cela est renforcé par les résultats et commentaires dévoilés par les pairs d’Air Canada au troisième trimestre», raconte Chris Murray.

Ce dernier dit conserver sa vision constructive par rapport au titre du transporteur canadien, surtout à sa valorisation actuelle.

Il anticipe un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 877 millions de dollars et un bénéfice par action ajusté de 0,48$.

«Durant la conférence téléphonique qui accompagnera les résultats, nous porterons une attention particulière aux commentaires sur les prix dans l’industrie et sur la possibilité pour l’entreprise d’augmenter sa capacité à court terme (à environ 79% de son niveau de 2019 d’ici la fin de l’année)», écrit-il, ajoutant que l’entreprise est en bonne posture pour terminer 2022 avec des marges bénéficiaires oscillant entre 8% et 11%.

Chris Murray précise que la normalisation de la performance financière et les commentaires positifs émis récemment par des transporteurs américains renforcent la thèse selon laquelle la demande poursuit son ascension au sortir de la pandémie, ce qui viendra supporter les réservations et les prix en 2023 malgré les vents contraires macroéconomiques.

«Tant Delta que United ont affirmé que la demande avait progressé après la Fête du Travail, ce qui est conforme à nos prévisions pour Air Canada», dit-il.

L’analyste réitère sa recommandation de «surperformance» sur le titre et son cours cible sur un an de 32 dollars, en se basant sur un ration valeur d’entreprise/BAIIA de 5,5 fois.

 

Corus Entertainment (CRJ.B, 2,15$) : la récession anticipée devrait affecter les revenus publicitaires

Corus Entertainment (CRJ.B, 2,15$) : la récession anticipée devrait affecter les revenus publicitaires

Le titre du propriétaire de chaînes de télévision et de stations de radio Corus a été sous pression vendredi dernier après la publication des résultats financiers du quatrième trimestre de l’exercice 2022 qui ont été inférieurs aux prévisions.

L’analyste Maher Yaghi, de la Banque Scotia, rappelle que les attentes envers la société avaient été réduites après un avertissement publié par la direction en septembre. «Nous prévoyons que les attentes seront réduites pour l’exercice 2023 étant donné la tendance à la baisse des revenus publicitaires. En conséquence, nous avons abaissé nos prévisions pour les exercices 2023 et 2024. D’ici à ce que l’environnement publicitaire s’améliore, nous préférons rester prudents», écrit-il.

Maher Yaghi soutient que la direction a dit sentir l’impact de la récession en Amérique du Nord avec un déclin des revenus publicitaires de 7% à 12% pour les mois de juillet et d’août. «Du côté des chaînes de télévision plus généralistes, nous pensons que le recul a été encore plus important, de l’ordre de 10% à 15%», dit-il.

L’entreprise a révélé que le premier trimestre de l’exercice 2023 montrait une certaine stabilisation des revenus publicitaires par rapport au creux atteint durant le quatrième trimestre de 2022, et qu’une légère amélioration était possible d’ici la fin de l’année fiscale.

L’analyste croit que l’arrivée de Netflix dans la télévision avec publicités en novembre doit être analysée, même si la direction de Corus s’est fait rassurante à ce sujet.

Maher Yaghi réitère sa recommandation de «performance égale au secteur» pour le titre de Corus, mais abaisse son cours cible sur un an, lui qui passe de 4$ à 3,40$.

Il dit que son nouveau cours cible repose sur un ratio valeur d’entreprise/bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (VE/BAIIA) de 4,25 fois. Son précédent cours cible était basé sur un ratio de 4,5 fois.

 

 

Bombardier (BBD.B, 35,59$): l’analyste de la FBN relève son cours cible sur un an

Bombardier (BBD.B, 35,59$): l’analyste de la FBN relève son cours cible sur un an

Bombardier dévoilera ses résultats du troisième trimestre de son exercice 2022 le 3 novembre et l’analyste Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, en profite pour relever son cours cible sur un an sur le titre de la société, qui passe de 53$ à 59$. Il réitère également sa recommandation de «surperformance».

«L’activité aérienne des avions d’affaires est habituellement un bon indicateur des nouvelles commandes à venir et du marché de la revente. Les données récentes montrent une baisse de l’activité de 3% sur un an, mais en hausse de 15% par rapport à octobre 2019», explique-t-il, ajoutant que selon des données de Jetnet, seulement 4% des appareils en circulation sont à vendre en ce moment, loin sous le niveau de 16,6% atteint à la fin de 2008.

L’analyste soutient que la croissance du carnet de commandes de Bombardier au cours des quatre derniers trimestres a été exceptionnelle, passant de 10,7 milliards de dollars (G$) au second trimestre de 2021 à 14,7G$ un an plus tard.

«Les commandes sont assorties de pénalités, allant par exemple de 10 à 15 millions de dollars pour chaque appareil Global 7500, alors nous ne prévoyons pas de grands risques d’annulations», dit Cameron Doerksen.

Les prévisions pour l’ensemble de l’industrie sont aussi bonnes. Honeywell vient de publier l’édition 2022 de ses anticipations pour l’industrie des avions d’affaires qui prévoit une demande de 8500 appareils d’ici 10 ans, 15% au-dessus des attentes publiées il y a un an.

En ce qui concerne les résultats financiers trimestriels à venir dans une dizaine de jours, l’analyste s’attend à ce que l’entreprise relève à ce moment ses cibles de flux de trésorerie disponibles pour l’ensemble de l’exercice 2022, même si les livraisons d’appareils devraient être sous les attentes. Il prévoit 24 livraisons, contre 30 attendues.

Malgré tout, il croit que l’entreprise sera en mesure de livrer 120 appareils en 2022.

Il soutient que le relèvement de son cours cible sur un an est le résultat d’une amélioration de ses modèles pour 2025, année de référence pour l’évaluation.