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À surveiller: Air Canada, Couche-Tard et Apple

Catherine Charron|Publié le 31 octobre 2023

À surveiller: Air Canada, Couche-Tard et Apple

Air Canada a su tirer plus profit de l’appétit des voyageurs que ce à quoi s’attendaient les analystes, constate Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale. (Photo: 123RF)

Que faire avec les titres d’Air Canada, d’Alimentation Couche-Tard et d’Apple? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.

Air Canada (AC, 16,72$): les voyageurs répondent présents

Au troisième trimestre de son exercice 2023, Air Canada a su tirer plus profit de l’appétit des voyageurs que ce à quoi s’attendaient les analystes, constate Cameron Doerksen de la Financière Banque Nationale.

En effet, le transporteur aérien a généré des revenus de 6344 millions de dollars (M$). Ça représente un bond de 19% par rapport à la même période l’an dernier. Bay Street et la Financière Banque Nationale misaient respectivement sur 6096M$ et 5990M$.

Son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) a aussi largement dépassé les prévisions, à 1830 M$. Cameron Doerksen tablait sur 1551 M$. Air Canada s’en est même mieux tiré qu’au troisième trimestre de 2019, soit avant les perturbations causées par la pandémie, souligne l’analyste.

L’entreprise n’a toutefois pas revu à la hausse ses attentes pour l’ensemble de l’exercice, et pense toujours que son BAIIA se trouvera dans une fourchette de 3,75 milliards de dollars (G$) à 4 G$. Il devrait toutefois se rapprocher de la branche du haut, rapporte l’analyste. Lui comme le consensus anticipe plutôt que le BAIIA atteindra 3,7 G$.

Au troisième trimestre, les flux de trésorerie d’Air Canada ont même atteint 135M$, alors que Cameron Doerksen prévoyait 10 M$. Ainsi, son effet de levier est passé d’un multiple de 1,7x à la fin du deuxième trimestre à 1,4x, trois mois plus tard.

Ce sont 89,8% de ses sièges qui ont été comblés pendant cette période, alors que l’analyste s’attendait à ce que ce taux atteigne 88%.

Les ventes de billet d’avion vont toujours bon train, rapporte-t-il. À la fin du troisième trimestre 2023, la valeur des billets vendus en amont était de 4,5 G$. C’est moins que celle au trimestre précédent (5,7G$), mais supérieur à ce qui a été enregistré quatre ans plus tôt (2,9G$).

D’après Air Canada, indique l’analyste, ce fort intérêt se fait encore ressentir depuis le début du quatrième trimestre. Certes, la compétition se fait de plus en plus féroce du côté des destinations Soleil et du côté des vols domestiques, mais ce serait en partie gommé par sa performance du côté du marché pacifique, dit-on.

Cameron Doersken indique toutefois que le coût unitaire par passager et par mile parcouru (CASM) ajusté devrait être de 1,5% à 2,25% supérieurs à ceux de 2022. C’est plus que ce que l’entreprise avait anticipé, souligne l’analyste, d’une part à cause de l’effet de l’inflation sur ses coûts, et de l’autre, car elle a réduit en partie l’augmentation de son offre de sièges disponibles.

Et cet indice qui permet d’évaluer l’efficience des transporteurs aériens pourrait bien continuer de croître au cours de l’exercice prochain, prévoit l’analyste. Ses pilotes réclament de meilleures conditions de travail et un salaire plus généreux, et une nouvelle loi canadienne pour protéger les voyageurs entrera en vigueur.

L’analyste maintient donc son cours cible à 32$. Les prochains mois s’annoncent plutôt bien pour l’entreprise, malgré les incertitudes macroéconomiques et la compétition qui augmente.

Alimentation Couche-Tard (ATD, 74,45$): un analyste révise son cours cible

 

Alimentation Couche-Tard (ATD, 74,45$): un analyste révise son cours cible

À l’issue de la journée des investisseurs organisée par Alimentation Couche-Tard, Chris Li de Valeurs mobilières Desjardins révise à la hausse son cours cible afin de mieux représenter ses occasions de croissance à long terme.

L’entreprise a de nombreux vecteurs de croissance à l’interne, que ce soit grâce à sa vente de carburant, sa marque maison, ou son programme de fidélité, pour ne nommer que ceux-là. De plus, affirme l’analyste, elle parvient à optimiser ses dépenses.

Le taux de croissance annuel composé de son bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) devrait se situer entre 4 et 5% au cours des exercices 2023 à 2028, croit-il, ce qui devrait assurer un rendement annuel moyen de 12% pour les trois à quatre prochaines années. Ce sont des prévisions prudentes, concède Chris Li.

Ainsi, si Alimentation Couche-Tard parvient bel et bien à atteindre son taux de croissance annuel composé cible de 7%, et ce sans faire d’autres acquisitions, le rendement sera d’autant plus important.

Dans ses prévisions, l’analyste ne tient pas compte de l’apport qu’auraient d’hypothétiques acquisitions sur sa performance. La direction a toutefois indiqué que grâce à elles, son BAIIA sera bonifié de 1,1 milliard de dollars américains (G$US) d’ici les 5 prochaines années.

L’analyste estime que si de telles opérations représentent environ de 9 à 10 x son BAIIA et que l’entreprise s’endette pour les financer – elle qui a une capacité d’endettement de 10 G$US et d’importants flux de trésorerie –, ça pourrait doper à la fois son bénéfice par action et le cours de son action d’environ 8%.

Son BAIIA devrait donc se situer au cours de l’exercice 2024 à 5,7 G$US, et à 6,3G$US au cours de l’exercice 2025. Le bénéfice par action atteindra respectivement 2,97$US et 3,36$US.

Une ombre obscurcit le portrait: tout comme ses pairs soit dit en passant, la croissance de ses ventes d’un magasin comparable aux États-Unis s’essouffle, ce qui mine les marges qu’elle tire de ses ventes de carburant.

L’analyste pourrait toutefois ajuster ses attentes à la baisse si le contexte macroéconomique oblige encore longtemps les consommateurs à réduire leurs dépenses, et s’ils délaissent davantage les produits du tabac.

Il a d’ailleurs prévu en partie le coup, abaissant les revenus auxquels il s’attend pour l’exercice 2024 de 74,7 G$US à 72,7G$US. En 2025, toutefois, il table dorénavant sur des revenus de 85,3G$US.

Ce risque pourrait nuire à la croissance de son titre à court terme. Or, l’analyste est d’avis qu’à plus long terme, les perspectives de bénéfices et de rendement sauront corriger le tir.

Ainsi, Chris Li table dorénavant sur un cours cible de 82$, soit 17,5x ses bénéfices par actions des deux prochaines années.

Apple (AAPL, 168,22$US): les investisseurs devraient être rassurés

Apple (AAPL, 168,22$US): les investisseurs devraient être rassurés

À quelques jours du dévoilement des résultats du quatrième trimestre d’Apple, Samik Chatterjee de JP Morgan s’attend à y retrouver des commentaires qui devraient nuancer la méfiance à l’égard du titre, qui a fait glisser le multiple de son ratio cours/bénéfice de 30x à 27x.

En effet, partout sur le globe, les consommateurs tardent à remplacer leur téléphone cellulaire ou leur montre intelligente à cause du contexte macroéconomique, ce qui mine l’engouement que génère habituellement le lancement des nouveaux modèles.

La demande en Chine pour l’iPhone 15 inquiète tout particulièrement les investisseurs, selon ce que rapporte l’analyste alors que la compétition s’y fait particulièrement féroce.

Samik Chatterjee s’attend toutefois à ce que les résultats qui seront dévoilés le 2 novembre 2023 soient moins catastrophiques que prévu. À 88,9 milliards de dollars américains (G$US), ses revenus devraient avoir enregistré une baisse de 1% par rapport à la même période l’an dernier. Ce sera grâce à sa vente de services d’après lui qu’Apple aura évité le pire : son taux de croissance devrait dépasser les 10%.

Si les revenus de l’entreprise à la pomme atteignent ses cibles, la société de Cupertino pourrait même parvenir à livrer des bénéfices supérieurs aux attentes du consensus des analystes grâce à son contrôle de ses coûts et ses importantes marges brutes. L’analyste table ainsi sur des bénéfices par action au quatrième trimestre de 1,40$US, plutôt que 1,39$US comme Wall Street.

Pour l’exercice 2023, l’analyste table donc sur des revenus plus élevés à 383 G$US, et non plus de 382 G$US. Le bénéfice par action ajusté devrait quant à lui atteindre 6,06$US, plutôt que 6,03$US.

Le premier trimestre de l’exercice 2024 s’annonce toutefois plus sombre, d’après l’analyste, mais laisse tout de même présager une reprise de la croissance. En effet, Apple comparera sa performance à un trimestre qui comptera 14 semaines, mais qui a enregistré une baisse de ses revenus de 5,5% par rapport à celui de 2022.

Toujours grâce aux ventes de services, la société devrait parvenir à générer des revenus de 118,7 G$US, selon Samik Chatterjee. Le consensus table plutôt sur 123,1G$US. Il fait toutefois preuve d’un peu plus d’optimisme à l’égard du bénéfice par action, qui devrait selon lui atteindre 2,10$US, et non 2,09$US.

Au cours de l’exercice 2024, l’analyste mise sur des revenus et un bénéfice par action plus faibles de 387G$US et de 6,42 $US respectivement, contrairement aux 394G$US et 6,50$US précédemment escomptés.

Samik Chatterjees’intéressera tout particulièrement à la tendance que suivra la croissance des ventes de iPhones au quatrième trimestre de 2023, à l’importance du déclin des ventes d’iPads et de Macs, à l’évolution de l’attrait pour ses services. Les prévisions quant à ses marges brutes et à l’augmentation de ses dépenses figureront aussi parmi les éléments qu’il surveillera.

Si l’entreprise performe bel et bien comme il l’escompte, elle prouvera aux investisseurs qu’elle sait faire preuve de résilience malgré les pressions macroéconomiques, et son «exposition considérable aux dépenses de consommation», écrit l’analyste.

Ce faisant, son titre devrait cesser de décroître «malgré une révision négative probable des bénéfices en raison de perspectives peu encourageantes.»

Samik Chatterjee fixe son cours cible à 230$US, et sa recommandation à surperformance de secteur.